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lundi 1 juin 2009
Dans l’intimité de Jacques Chardonne, l’un des écrivains préférés de François Mitterrand
Lundi dernier, Marie Dominique Montel, directrice de l’Académie de Saintonge, était l’invitée d’Hélène Taillemite. Aux archives de Jonzac, elle a présenté le film qu’elle a réalisé sur l’écrivain Jacques Chardonne ainsi que le livre « une jeunesse charentaise ».
Chardonne, quel talent et quelle voix inoubliable ! Quelle controverse aussi quant à son admiration pour l’Allema-gne durant la seconde guerre mondiale...
Cet écrivain, dont l’attitude a suscité la polémique, ne pouvait qu’intéresser Marie Dominique Montel. Par-delà les livres à succès dont « le fameux bonheur de Barbezieux », qui était-il ? La question était opportune. Tombé quelque peu dans l’oubli, il était pourtant l’un des auteurs préférés de François Mitterrand.
En femme de presse avertie, Marie Dominique Montel a mené l’enquête. Elle a d’abord réalisé un film, puis elle s’est lancée dans l’écriture. Elle avait une exigence : il lui fallait retrouver des photos de cet homme au regard clair, des souvenirs de sa vie puisqu’elle entendait construire son histoire autour d’un album de famille.
La chance lui sourit : grâce à André Bay, fils de la belle Camille, seconde épouse de Chardonne, elle est entrée dans le temps d’avant. S’y ajouta une deuxième surprise, sa rencontre avec Olivier Tournafond qui avait conservé les photographies (excellentes) prises par son grand-père, Maurice Delamain, avec un appareil de grand prix pour l’époque (son cadeau de mariage !).
Les noms de Delamain et Chardonne étaient intimement liés à la maison d’édition Stock qui mit en lumière de nombreux écrivains étrangers.
L’ouvrage « une jeunesse charentaise » a été publié aux éditions du Croit Vif que dirige François Julien Labruyère. Au fil des pages, on retrouve la vie quotidienne de Jacques Chardonne, née Georges Boutelleau (l’union du cognac et de la faïence).
Les 95 photos, intimes et inédites, font apparaître un être séduisant et secret. Certains clichés ont été annotés par Chardonne lui-même. Y figure Henri Fauconnier, autre écrivain, rendu célèbre par “Malaisie“ qui reçut le prix Goncourt.
Le film anime tous ces personnages qui reprennent vie soudain pour le spectateur. Parties de tennis, randonnées en montagne, vacances sur la côte royannaise, discussions au salon, entretiens divers et variés... On y aperçoit même Pierre Loti ! Intéressé, le public a apprécié ce retour dans le XXe siècle.
Quels sentiments Chardonne cachait-il derrière le jeu des miroirs ? Une certaine perplexité, sans doute, et la nostalgie d’une jeunesse trop vite passée pour se transformer en parenthèse de l’existence. Chardonne s’est éteint en mai 1968 à la Frette sur Seine. Pour un “hussard“, ce fut un beau mois pour mourir...
Photos et 2 : « Une jeunesse charentaise, les photos retrouvées de Jacques Chardonne » par Marie-Dominique Montel. Les photos couvrent une période allant de 1909 à 1925. Chardonne est mort en mai 1968.
Ce livre est à découvrir car il constitue une fenêtre ouverte sur un écrivain parfois décrié, mais dont le talent littéraire est indéniable. « Il reste encore des photos à publier » remarque Alain Braastad, de l’Académie de Saintonge, qui dirigea la Maison Delamain pendant une vingtaine d’années. Un second tome en perspective, pourquoi pas ?
Photo 3 : le public réuni aux Achives
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