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samedi 13 décembre 2008
Tant vont les cruches à l’eau
qu’à la fin, elles se cassent
Lors des Présidentielles, Nicolas Sarkozy avait empli les cœurs d’espérance, martelant son fameux slogan "Travailler plus pour gagner plus". Après les vaches maigres, la promesse d’un Eldorado faisait battre les urnes ! Et que croyez-vous qu’il advint ? Quelques mois après l’élection, la France laborieuse réalisa qu’elle avait été bien naïve, le président ayant exploité le filon “paroles, paroles” avec un grand talent. Lui-même appliqua sa devise « en travaillant plus pour voyager plus », une ascension qui le détacha de la France d’en bas.
Actuellement, nous avons atteint le sommet de la cacophonie politique. En effet, au milieu d’une crise économique grave, de quoi débattent les parlementaires depuis trois semaines ? Tout simplement de la réforme de l’audiovisuel ! Le gouvernement ne veut plus de publicité sur les chaînes publiques, expliquant aux téléspectateurs qu’ils auront un film à 20 h 30 et un autre aux environs de 22 h, sans coupure. Comme à la SNCF, les horaires seront fixes et nul entracte ne viendra polluer les soirées ! Très bien, mais qui va financer ces chaînes dont les journalistes - ce n’est pas un secret - sont majoritairement de gauche ? Sarkozy le sait bien puisqu’il a vécu cette situation en mai 2007. L’idéal, pour l’Elysée, serait de nommer directement le président de la chaîne. Ainsi, l’ambiance serait plus cordiale et l’UMP aurait la vie simplifiée. Nous n’en sommes pas encore là, la loi prévoyant la ratification du choix du Président par l’Assemblée nationale…
Pour l’instant, on patauge et les Socialistes font une obstruction nécessaire, eux qui étaient favorables à un financement public des chaînes publiques dans un passé récent.
Les députés siègeront donc samedi tant l’étude de ce dossier épineux a pris du retard. « Travaillez tard pour gagner plus », voilà ce qui les attend ! Si la télé ne les avait pas accaparés, ils auraient planché sur des questions vraiment utiles à la société qui les a élus. Le budget en déficit de 57 milliards d’euros ou les mesures de relance de l’économie, par exemple...
Les marinades de Marini
Pendant ce temps-là, Philippe Marini fait parler de lui. Après avoir lorgné la présidence du Sénat, ce banquier distingué veut supprimer la demi part supplémentaire dont bénéficient les femmes au départ de leur dernier enfant, au prétexte d’économie. La chasse à la niche fiscale est engagée. Pourtant, il n’y a pas de quoi fouetter un chat car dans la majorité des cas, les contribuables concernés appartiennent à des classes modestes. L’UMP s’en prend une nouvelle fois aux pauvres, méthode étonnante pour un mouvement qui se veut populaire ! Récemment, rappelez-vous, elle envisageait de faire payer “plein pot” la taxe audiovisuelle aux personnes âgées. Le prix de la minute des “feux de l’amour” aurait alors atteint des sommets avec cotation en bourse !
P. Marini devrait sans doute faire comme Luis Mariano en allant chanter sous le soleil de Mexico. Cela ferait des vacances aux Français !
La question qui se pose aujourd’hui est simple : quand nos élus comprendront-ils que c’est à eux de donner l’exemple en réduisant leur train de vie ? Les avantages dont profitent ministres et parlementaires relèvent plus de l’Ancien Régime que d’une nation moderne qui a fondé ses valeurs sur l’égalité et la fraternité. L’arrogance de ceux qu’on nomme Grands a de quoi choquer les plus démunis, agacés par ces hypocrisies qui se drapent dans les bras de la tolérance et du partage. Tout le monde n’a pas la classe, le courage et le désintéressement de Charles de Gaulle !
Que faire pour ne pas tomber dans une incompréhension totale opposant la population à ses représentants ? Demander à notre charmante présidente, Carla, de porter la parole à son illustre époux en lui chantant, dans le creux de l’oreille, ce message de fin d’année : « Petit Nico Noël, quand tu descendras du ciel, n’oublie pas le petit soulier de tes administrés » ? A moins que l’UMP, pensant que les Français sont définitivement des veaux, ne les mangent à l’étouffé, selon une nouvelle recette tricolore...
Tant vont les cruches à l’eau qu’à la fin, elles se cassent?
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