Élu maire en 2001, Jean-Claude Texier tient les rênes de la ville de Jonzac avec souplesse. Certes, la partie n’est pas facile car il ne saurait travailler sans l’ancien premier magistrat, Claude Belot, dont la présence se devine aisément en filigrane. Pourtant, dans les milieux bien informés, on dit que Jean-Claude Texier lui a souvent tenu tête, cédant rarement du terrain sur les questions qui lui tenaient à cœur. On pensait cet homme, agréable et discret, incapable de résister à la forte personnalité de Cl. Belot. Eh bien non ! « Il ne faut pas se fier à l’eau qui dort » assurent les observateurs ! Les deux hommes ont appris à composer et c’est sans doute un respect mutuel qui leur a permis de terminer ce premier mandat sans étincelle officielle (ce qui n’a pas été le cas avec d’autres adjoints). Aujourd’hui, à quelques semaines des élections municipales, la rumeur va bon train. On va jusqu’à parler de deux formations issues du conseil sortant. Le bon sens voudrait que la droite ne fasse qu’une seule liste face à celle du socialiste Gilles Clavel. Soumis au cumul des mandats, Claude Belot est une nouvelle fois confronté au délicat problème du choix. En effet, il ne peut assurer conjointement les fonctions de maire, président du Conseil général et sénateur.Il aimerait retrouver la mairie de Jonzac - ce n’est pas un secret - mais dans ce cas, il devra abandonner la présidence du Département si l’UMP en garde les rênes. À moins qu’il ne passe le flambeau à celui qui s’impose logiquement, Dominique Bussereau, actuel secrétaire d’État aux Transports. En 2001, le fait que Claude Belot ait cédé sa place de maire à Jean-Claude Texier avait entraîné un mécontentement de la part de son électorat. S’estimant quelque peu trahi, le manque de clarté ayant entouré la campagne avait alors été dénoncé. En mars prochain, Claude Belot devrait adopter une attitude sans ambiguïté : ainsi, il évitera d’apporter de l’eau au moulin de son adversaire de gauche. Cette semaine, nous avons rencontré Jean-Claude Texier, maire de Jonzac, qui devrait être présent aux municipales. Nous abordons avec lui de nombreuses questions d’actualité dont la démission de Valérie Delcroix, maire adjointe, partie vers d’autres cieux. Plus bleus, disent les mauvaises langues...
Jean-Claude Texier, votre premier mandat s’achèvera dans quelques semaines. Quels ont été les grands moments des sept années qui viennent de s’écouler ?
Il y en a de nombreux ! Ces grands moments sont liés aux réalisations qui ont été faites : construction du centre de loisirs, de la halte-garderie, réfection des places du Château et de la République, marché couvert, aménagement des moulins de chez Bret et du Cluzelet. À ces importants chantiers, se sont ajoutés des travaux de valorisation et d’entretien. Notons également la réalisation des forages d’eau potable, situés aux Prés de Beaulieu et à Beaulieu. Ils sont dotés d’une station de déferrisation qui alimente à 50 % l’eau de la ville.
Où en sont les travaux d’embellissement des secteurs de l’église et du marché ?
Le parking de la rue d’Alvy, situé en contre bas de la place du Marché, sera terminé fin février. Les entreprises ont repris leur travail, lundi dernier. Suivront la place de l’Église et les alentours du marché. Les différentes étapes de rénovation tiennent compte du quotidien des riverains. Lors de la réunion où ce grand chantier, qui durera un an environ, a été présenté, une personne avait demandé comment les cortèges pourraient accéder à l’église si ses abords étaient inaccessibles. Que la population se rassure : lors d’un enterrement par exemple, les travaux seront arrêtés et un passage sera aménagé.
Après les désagréments que provoquent généralement les travaux, ce périmètre sera très agréable pour les riverains et les promeneurs.
Quels sont, à votre avis, les points forts de la ville de Jonzac ?
C’est une ville en pleine expansion depuis l’ouverture des Antilles et du casino, sans oublier les thermes dont le nombre de curistes est en constante progression. Ces trois sites reçoivent de nombreux visiteurs et on s’aperçoit, par exemple, que les curistes fréquentent régulièrement le casino. Jonzac tire son épingle du jeu et elle est dynamique. Personnellement, depuis que je suis entré au conseil municipal, en 1977, j’ai vu cette ville grandir et se modifier au fil des années avec la concrétisation de grandes structures.
Nous avons fait des efforts dans de nombreux domaines. En ce qui concerne l’environnement, nous avons essayé de rendre la ville plus agréable depuis quelques années en embellissant les quartiers par des jardinières et en privilégiant les espaces verts. Pour les fêtes de Noël, nous avons fait un gros effort en ce qui concerne les illuminations.
Auparavant, nous avions des guirlandes lumineuses installées par nos services. Ils mettaient un temps fou et nous n’étions pas sûrs du résultat ! Maintenant, nous avons un contrat avec une maison spécialiste des luminaires, avec renouvellement d’une partie des éléments tous les trois ans. La mairie a également investi. Ainsi, nous avons pu décorer la ville plus largement que les années précédentes en incluant l’avenue des Poilus, la rue Alsace Lorraine, la rue Charles de Gaulle. L’an prochain, nous espérons faire encore mieux !
Toute ville sympathique attire une population nouvelle, comme en témoignent les nombreux lotissements...
Effectivement, de nombreuses personnes choisissent de s’installer à Jonzac. En premier lieu, la ville a réalisé le lotissement de Baie Saint Paul. Si la commercialisation de la première tranche a quelque peu traîné, la seconde a très vite trouvé des acquéreurs. Au dessus, nous avons acheté le terrain de M. Grelety qui s’étend jusqu’au Moulin de Trompe l’amour et, sur la droite, celui de la famille Jean qui va nous permettre d’agrandir.
Il y a aussi le lotissement qui se trouve derrière Mignonneau, soit une quarantaine de maisons. Un autre va se faire à la Garenne ainsi qu’un hôtel et une résidence hôtelière le long de la rocade, en remontant vers Leader Price. Le promoteur est M. Jamain. Un autre projet, porté par M. Puaud, est programmé aux Antilles où il a acheté des terrains. Ces constructions vont accroître la capacité d’hébergement sur la ville.
En ce qui concerne le lotissement qui est placé près du château de la Dixmerie, sur la route de Champagnac, il relève de la Semdas. Ces terrains s’insèrent dans la ZAC élaborée par la Communauté de Communes de Haute-Saintonge.
La population de Jonzac a vraisemblablement augmenté...
Nous n’avons pas encore les résultats du recensement, malheureusement. La population peut être estimée à 4500 habitants environ.
Nous venons de parler des points forts. Quels sont les points faibles de Jonzac, ceux qui peuvent être améliorés ?
En toute franchise, tout est perfectible ! Je pense qu’une prise en compte de la globalité du centre ville serait intéressante pour les habitants et les nombreux touristes qui visitent la région. Toutefois, la réfection des façades n’est pas de notre ressort, mais de celui des propriétaires. A ce sujet, des subventions peuvent être obtenues. Les habitants intéressés peuvent contacter la mairie.
Rue des Carmes, la maison Giraud va être rénovée. J’ai signé l’achat des parcelles lundi dernier. Cette vaste demeure sera divisée en appartements. L’originalité du projet réside en la formule proposée : le promoteur aménagera les appartements de standing, neuf au total, en fonction des souhaits exprimés par les propriétaires. Un ascenseur sera installé.
Parallèlement, Jonzac poursuit sa politique de logements sociaux ?
La résidence Philippe est concernée. L’office des HLM y rénove actuellement deux blocs. Plus haut, d’anciens blocs seront détruits et à leur place, seront construites des maisons particulières proposées en accession à la propriété ou en location.
Que deviennent les travaux de la rocade qui ira de la route de Montendre au casino ?
Le commissaire enquêteur vient de terminer l’enquête publi-que. Lorsqu’il aura rendu ses conclusions, le tracé final sera déterminé. Suivra l’acquisition des parcelles.
Les démarches risquent de prendre du temps puisque certains habitants ont hostiles à ce projet. Ensuite, la concrétisation de cette voie, qui conduira aux Antilles, devrait aller assez vite. Je ne peux pas vous en dire plus puisque c’est le Conseil général qui supervise ces travaux. Il vaut mieux poser la question à Claude Belot.
Il faudra tenir compte de la protection des chauve-souris selon les dispositions européennes !
Oui, les chauve souris seront prises en compte puisque leur environnement est concerné. Il faut savoir qu’au départ, elles se trouvaient dans les carrières à l’entrée des thermes. Quand la station a été faite, elles ont changé de cavités. Dans le cadre de Natura 2000, un point général les concernant avait été dressé à l’époque où Bernard Pouget était sous-préfet. Depuis, nous n’avons pas eu de nouvelle réunion.
Petit retour en arrière. En 2001, Claude Belot, atteint par le cumul des mandats, a abandonné son poste de maire pour devenir simple conseiller municipal. Pensiez-vous devenir maire de Jonzac un jour ?
Sincèrement, non ! Ceci dit, un hasard de circonstances a fait que je le suis devenu et c’est pour moi une expérience très intéressante à vivre. On ap-prend vite avec, à ses côtés, une équipe très efficace, services financiers, techniques, direction générale des services. Cependant, je ne me fais pas à la lenteur du système administratif. Si les entreprises étaient soumises aux mêmes pesanteurs, elles auraient rendu leur tablier depuis longtemps. Si les mairies disposaient d’un carnet de chèques avec des vérifications fréquentes de la perception, nous irions dix fois plus vite. À une époque où l’on parle de moderniser l’état, je pense qu’il y a là une piste à explorer. En ce qui concerne mes rapports avec Isabelle Duhamel Costes, sous-préfet, ils sont excellents. Dès qu’un dossier lui est transmis, ses services vérifient et attirent notre attention si quelque chose ne va pas. J’avais aussi de bons rapports avec Bernard Pouget et Danièle Mailhé.
L’une de vos adjointes, Valérie Delcroix, vous a envoyé une lettre de démission. Allez-vous l’accepter ?
Valérie Delcroix a quitté Jonzac et, de ce fait, j’accepte sa démission. Qu’allons-nous faire ? Il y a deux solutions. Soit le conseil continue à travailler tel qu’il est, soit elle est remplacée par le suivant sur la liste, jusqu’aux prochaines élections. Nous allons étudier la question qui sera abordée lors du prochain conseil municipal. Le départ de Valérie Delcroix ne m’a pas surpris. Ces temps derniers, nous la voyions rarement. Je pense qu’elle a rencontré des problèmes personnels et sa position, en tant qu’attachée parlementaire de Claude Belot, n’était peut-être pas facile. Elle se trouve en congé parental jusqu’en juin prochain. Que fera-t-elle après ? Je l’ignore.
Le départ de cette jeune femme, docteur en géographie, restera-t-il comme une blessure au sein du conseil municipal ?
Non, chacun est libre de ses actes. Toutefois, je pense qu’elle aurait pu m’informer de ses intentions, ainsi que ses collègues conseillers municipaux. J’aurais apprécié une plus grande clarté.
Venons-en à vous. Pourriez-vous être candidat aux prochaines municipales ?
Je pourrais l’être, effectivement !
On parle de deux listes de droite ?
Deux listes de droite serait ridicule. En se faisant concurrence, elles favoriseraient l’élection de la gauche conduite par le docteur Clavel. Il faut un consensus. J’ai entendu parler du retour de Jean-Paul Tornier. Pour l’instant, je ne l’ai pas rencontré.
Claude Belot sera-t-il tête de liste ?
Je pense qu’il le sera. Cependant, il a le problème du cumul des mandats. S’il n’est plus président du Conseil général, il souhaitera reprendre la mairie de Jonzac. C’est une évidence et je suis surpris qu’on pose encore la question à ce sujet ! Pour l’instant, nous ne savons pas ce que seront les résultats des Cantonales, seules des estimations peuvent être faites. Néanmoins, comme je le disais plus haut, s’il choisit de conduire la liste aux Munici-pales, c’est qu’il souhaite reprendre les rênes de la ville. Il ne peut pas y avoir d’ambiguïté à ce sujet. Il sera également candidat aux Sénatoriales de septembre. Là encore, quels seront les résultats ?
La présidence de la Communauté de Communes est également très importante pour Claude Belot...
Oui. À ce moment-là , il devra être désigné par le conseil municipal.
Dans le cas de figure où Claude Belot conserverait la présidence du Conseil général, comme en 2001, pourriez-vous briguer un second mandat de maire ?
Pourquoi pas ? Tout est discutable et sera discuté...
Photo 1 : Jean-Claude Texier aux côtés de Christiane Proux et Gérard Masson, lors des vœux à la sous-préfecture en 2007.
Photo 2 : Jean-Claude Texier et son épouse, lors du concert organisé par les Restos du cœur à Jonzac, en présence de la femme de Coluche.
Dis-le-moi dans l'oreille...
• Le grand retour de Jean-Paul Tornier !
Ex premier adjoint de Claude Belot, cet ancien vétérinaire n’avait pas souhaité se représenter en 2001. Or, en 2008, il a revu ses positions et devrait figurer sur la liste de Claude Belot aux municipales aux côtés de Gérard Masson (actuel adjoint aux affaires sociales), Pierre-Jean Ravet (environnement), Christiane Proux (affaires scolaires), Louis Chalié (culture), etc. Il pourrait même la conduire, dit-on. Affaire à suivre...
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