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mardi 18 décembre 2012
Jonzac, la ville la plus fliquée
ou la plus sûre
de Charente-Maritime ?
Une caméra de vidéosurveillance
pour 140 habitants
En annonçant l’installation de 25 caméras de vidéosurveillance à Jonzac, ville d’à peine 3500 habitants, le conseil municipal a partagé la population. Les opinions sont contrastées…
C’est pour répondre à un problème d’insécurité que le conseil municipal de Jonzac a voté, vendredi dernier, l’installation de 25 caméras de vidéosurveillance en centre ville. Cette sous-préfecture de Haute-Saintonge serait-elle un petit Chicago ? Sûrement pas. Mais il s’y commet, comme ailleurs, des cambriolages et autres indélicatesses (dégradations, vols de véhicules, agressions de personnes âgées, trafics divers). Fut une époque où la rue de Verdun, où sont situés de jolis commerces, était régulièrement visitée. Et, plus récemment, des incendies ont été volontairement allumés, détruisant la maison Patouillet en face du bar le Jonzacais. En 2010, l’idée de faire surveiller la ville par un « Big Brother » avait été avancée. Des voix s’étaient alors élevées pour critiquer cette perspective au nom de la liberté individuelle.
L’équipe municipale, conduite par le sénateur maire Claude Belot, n’a pas enterré le dossier et c’est maintenant une réalité : Jonzac sera l’une des communes les plus sûres du Département grâce à son système.
Il est évident qu’une telle installation provoque des réactions. Pour Christophe Cabri, premier adjoint, il s’agit tout simplement de lutter contre les incivilités qui ont tendance à gagner du terrain : « Les caméras seront installées dans les locaux de la police municipale, mais personne ne sera derrière l’écran, contrairement à un supermarché par exemple. Ne seront visionnées que les bandes qui correspondront à un vol ou autre problème. Elles permettront d’identifier les auteurs. En général, les bandes sont conservées une dizaine de jours. Ensuite, elles sont effacées ».
Jean-Claude Beaulieu, conseiller général, abonde dans ce sens : « il y a de nombreux vols sur Jonzac et les effectifs de gendarmerie ne sont pas extensibles. Ces caméras seront utiles et dissuasives ».
Les premières caméras seront installées vers le mois de mai 2013 dans les endroits stratégiques de la cité, marché, église, rue de Verdun, places Fillaudeau, du Château, de la République, Porte de ville, Carmes. Les autres viendront l’année suivante. Afin de les rendre pleinement efficaces, des arbres seront élagués et des éclairages supplémentaires apportés pour une bonne visibilité des bandes, de nuit en particulier. Le coût de ce projet se chiffre à 200.000 euros.
La délinquance a baissé de 17%
Pour l‘opposition à Claude Belot, les choses ne sont pas aussi simples. En effet, une enquête demandée à la gendarmerie a servi de support à l’installation des caméras. Or, souligne Jack Ros, « Au vu de ce rapport, on s’aperçoit que la délinquance, tous faits confondus, a baissé de 17% entre 2010 et 2011, 201 faits en 2011 contre 242 en 2010. Je regrette que nous n’ayons pas été associés à la commission d’élus qui a travaillé sur ce dossier ».
Accompagnée par la gendarmerie, elle a parcouru la ville à la recherche des points les plus sensibles pour y mettre le matériel. Elle se serait également rendue dans une commune de la Côte atlantique pour y voir ces équipements. « Une caméra pour 140 habitants, je trouve que la proportion est importante. Ce n’est pas très cohérent » note Jack Ros.
Selon l’étude, des jeunes de Jonzac et des environs, souvent éméchés ou sous l’empire de la drogue, sont à l’origine des « perturbations » constatées par les forces de l’ordre. Cette dernière précise que sur la ville, « la délinquance est relativement contenue et endogène ». D’après les observations faites en d’autres lieux, la vidéosurveillance ne réduirait pas cette délinquance, mais la conduirait vers des zones non surveillées. Dans ce cas, Jonzac ne ferait que déplacer les personnes mal intentionnées, sans régler leur mal-être.
Le débat est donc ouvert. Se faire filmer sur la terrasse du Coq quand vous prenez un café peut être diversement apprécié. Les suspicieux vont plus loin : ils pensent que le visionnage des bandes permettra de savoir qui fréquente qui. Une indication non négligeable en période électorale ! Mais nous nous éloignons du sujet, la protection des personnes et des biens.
Il est à noter que La Rochelle, Rochefort et Saintes, des villes autrement plus importantes en population que Jonzac, n’ont pas opté pour la vidéosurveillance dans les rues...
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