Ils habitent tous les deux la région de Saintes et leur passion commune est le vélo. L’un les collectionne, l’autre élabore des balades à faire dans la région.
Quand on leur demande quelle est leur activité sportive préférée, ils répondent d’une même voix : le cyclisme. Chez l’un comme chez l’autre, il y a des vélos ! Un peu plus chez Jean-Luc Petit d’ailleurs que chez Jean-Marc Gay, mais pour l’unique raison que le premier est un ardent collectionneur.
Domicilié à la Chapelle des Pots, Jean-Marc Gay donne libre cours à sa passion sur les chemins vallonnés de Saintonge. Et de beaux endroits, il y en a ! « Je fais du vélo depuis mon plus jeune âge » avoue ce sportif qui a sillonné le département en long et en large. Il a eu son premier grand vélo à dix ans avec compteur de vitesses, s‘il vous plaît. Un joli souvenir qu’il n’a pas oublié : « la prise de mon destrier chromé fut digne d’un adoubement de chevalier. Le temps se figea, il fallait y aller. Je poussai mon vélo, pris de la vitesse avant de pédaler comme un forcené pour leur montrer que je n’avais pas de la purée dans les mollets » ! Pas étonnant qu’avec d’aussi fringants coursiers, cet admirateur de Bernard Hinault ait participé à la fameuse Jacques Bossis, épreuve qui doit son nom à l’enfant de Saint-Thomas de Conac.
L’an dernier, Jean-Marc Gay, qui passe habituellement son temps dans les chiffres, s’est offert une belle évasion en publiant un livre aux éditions « Les chemins de la mémoire ».
« À 45 ans, je connais toutes les petites routes du département. J’avais envie de laisser une trace, de transmettre mon expérience ». Il a donc publié « Balades en vélo en Charente-Maritime ». Le premier livre d‘une série, semble-t-il.
Il a sélectionné trois parcours : « Chacun fait au moins 80 km, mais ils peuvent être fractionnés ». La beauté et la diversité de paysages font partie des critères retenus par l’auteur qui n’oublie pas de donner des conseils aux amateurs de « la petite reine ». L’avis de Dédé railleur est bien utile, surtout quand il y a « des faux plats, de longues côtes exposées aux intempéries, voire des automobilistes qui ne font guère attention » !
Chaque itinéraire est minutieusement détaillé et la présence de photographies illustrant le patrimoine est un atout, du fleuve Charente à l’estuaire de la Gironde, avec une plongée dans le Sud et le Nord. Les principales étapes sont commentées avec les curiosités à découvrir. Sur son Peugeot compétition 5 000 de 1997 au cadre en Acier Colombus, Jean-Marc Gay ne fait pas qu’avaler des kilomètres, il est sensible à l’environnement.
La fontaine de la Grand Roc, sur la route de Vénérand/Saint-Vaize fait partie de ses havres. Un autre l’était, le petit pont sur la Seudre entre Thaims et Meursac, avant que « les barbares de la débroussailleuse » ne fauchent son jardin secret…
Cet ouvrage regorge d’informations utiles. On y apprend, par exemple, que le point culminant du secteur se situe à Burie. « Je n’ai pas de tracé préféré, je les aime tous » dit-il avec enthousiasme.
En juin 2012, Jean-Marc Gay a participé à l’Anjou Vélo Vintage, une randonnée au départ de Saumur. « Cet itinéraire très vallonné de 101 km a permis de mettre en évidence les formidables capacités de mon Hurtu de 1948 ». Grâce à lui, il a accompli le circuit avec facilité. Ce vélo appartenait autrefois à Lucien Cherbonnier, facteur à Saint-Jean d’Angély. Mais c’est avec son Peugeot de 1976 acheté chez Goyeau, place Saint-Pierre à Saintes par l’intermédiaire de Bernard Gacon, alors marchand de cycles à Saint-André de Lidon, qu’il a effectué les plus grandes distances.
Grâce à ce compagnon hors pair, il a parcouru à ce jour plus de 40 000 kilomètres par tous les temps. Respect et bonne chance à Jean-Marc Gay dans ses prochaines pérégrinations !
• « Balades en vélo en Charente-Maritime » aux éditions « Les chemins de la mémoire » dont sont responsables M. et Mme Thomas, 9 rue Saint Maur à Saintes. La photo de couverture a été faite par Delphine Souchon lors du Tour du Pays Rochefortais en 2011. La préface a été écrite par Jacques Bossis. En vente dans toutes les librairies au prix de 6 euros. Possibilité de l'emprunter dans les bibliothèques de Saintes et Jonzac.lement
www.vélocompetition.com
Initié au vélo dès son plus jeune âge, Jean-Luc Petit est un ancien coureur de Première Catégorie. Il a appartenu à différents clubs. Que de chemin parcouru depuis ses débuts à Saint-Jean d’Angléy !
« J’ai arrêté de rouler il y une quinzaine d’années » dit-il.
C’est alors qu’il s’est recyclé, si l’on peut dire, dans l’univers du cyclisme. Le déclic a eu lieu quand il s’est rendu chez un collectionneur à Ecoyeux.
Son excellent site www.velocompetition.com est là pour attester de « l’émotion » qui l’a envahi. Coupures de presse, fiches techniques, l’ensemble se veut le plus complet possible. Et que dire de son véritable musée constitué de vélos ayant tous une histoire, de leurs propriétaires à la spécificité de leurs équipements, sans oublier les accessoires qui constituent « l’envers du décor ». Bidons, maillots, la liste est longue !
Jean-Luc Petit a restauré chaque "destrier" pour lui donner une belle allure. L’ancêtre des lieux date de la fin du XIXe siècle avec sa lampe à acétylène pour éclairer. Il côtoie ses fiers héritiers, modifiés pour apporter vitesse et souplesse à leurs utilisateurs sur les grandes épreuves. « J’ai cinq ou six vélos qui ont participé au Tour de France » avoue-t-il avec plaisir.
Ils ont pour lui une valeur sentimentale : il les bichonne, leur redonne vie et les entoure d’une admiration sincère. Son attirance est si vive qu’il l’a communiquée à son fils Arnaud, membre prometteur du Vélo-club de Saintes.
« Mon but n’est pas d’entasser, mais de mettre en valeur les évolutions de chaque machine, l’apparition du dérailleur par exemple, le changement de vitesses au guidon. Tous amènent quelque chose ». Certains modèles, plus sophistiqués, avaient même des freins dorés !
Pour compléter sa collection, Jean-Luc Petit lance un appel : il recherche le maillot Mercier violet avec des manches jaunes des années 60 ainsi que tous les vieux maillots des clubs de la région. Il remercie par avance ceux qui porteront un regard attentif à sa démarche. Chaque objet sera répertorié avec minutie sur son site "impeccable". “De la belle ouvrage“ comme diraient nos amis québécois ! En l’attente, ce membre actif de l’organisation du Bordeaux-Saintes pense déjà à ce rendez-vous emblématique qui se déroulera en mars prochain…
Jean-Luc Petit (aux côtés de son fils Arnaud) déniche des vélos dans les brocantes, sur le Bon Coin, par le bouche à oreille. Il a effectué une cinquantaine de courses en professionnel, dont le Bordeaux-Saintes. La première édition de cette épreuve a eu lieu en 1909. Après un long sommeil, elle est repartie en 1933.
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