Familiade au Domaine du Closne
Samedi dernier, les Masson se sont retrouvés pour une « familiale » qui réunissait plus de 110 convives. Grâce à l'excellent travail de René, le fils aîné, chaque branche dispose d'une étude généalogique approfondie. Cette histoire passe par Jonzac.
Au mur, René, l'aîné des enfants Masson, a disposé des panneaux où apparaissent arbres généalogiques et photos de mariés. La plus émouvante est celle de Louis Masson et d'Andrée Paris qui sont à l'origine d'une lignée de sept enfants.
René est devenu le gardien de la mémoire familiale. « Notre histoire le passionne » soulignent ses frères et sœur. Ils apprécient le travail précis qu'il a réalisé pour chacun d’eux, collectant photocopies d'état civil, clichés et autres documents intéressants. Chaque branche dispose de classeurs minutieusement constitués, bleus pour les Masson, verts pour les Paris.
L'idée d’organiser un rassemblement est née spontanément. Non seulement, ces réunions sont dans l'air du temps, mais elles permettent d'échanger des souvenirs. Mieux, elles offrent à la jeune génération la possibilité de tisser des liens.Samedi dernier, tout le monde ou presque avait répondu présent, le point de ralliement étant le Domaine du Closne à Ozillac. Une joyeuse animation régnait dans la salle de restaurant où eurent lieu les "présentations". En effet, les arrière-petits-enfants ont tout à apprendre de leurs ascendants.
Inoubliable Alcide
Au départ, il y a donc Andrée et Louis qui habitaient une maison "du haut" de l'avenue Gambetta. C'est là que leurs enfants virent le jour (à l'exception de René), sous le regard attentif et attendri de la grand-mère Augustine. A cette époque, on n'accouchait pas à l'hôpital, ce n'était pas encore la mode.
Le grand-père Alcide Masson a marqué les esprits. C'était un personnage avec sa grande moustache. Regard perçant, coiffé d’un large chapeau, on le croisait dans les rues de Jonzac avec son âne. Comme son animal, il était têtu et n'aimait pas être dérangé ! Pendant la guerre, en 1941, il démonta les roues de sa Talbot pour confectionner des brancards. Pas question de donner la voiture aux Allemands.
Cette évocation du passé fut teintée d’anecdotes et de souvenirs. De là à parler des alliances avec les Ransac, Guiraud, Patouillet, Fraineau, Werner, Saint-Martin, Flamand, Roussel, il n'y avait qu'un pas. D'ailleurs, au sujet des Saint-Martin, l'une des parentes, Gaby, a été la doyenne de Jonzac puisqu'elle s'est éteinte à 107 ans.
Cousins du père Fraineau, célèbre au Japon
Jean-Claude Arrivé, conseiller municipal, apporta un complément d'information. Il parla longuement du père Fraineau auquel il a consacré un ouvrage fort intéressant : « Tous les participants étaient curieux de connaître le parcours atypique de ce Jonzacais inconnu jusqu'en 2007. Il semble que la famille Masson détient maintenant une légitime fierté d'avoir un cousin aussi célèbre à l'autre bout du monde ! » souligne l'historien qui a fait des recherches sur la parenté qui existe entre les Masson et les Fraineau.
Des explications sont utiles car on peut s'y perdre. Les ancêtres communs des familles Fraineau et Masson sont Pierre Fraineau et Anne Boisson, qui se sont unis en 1815. De ce couple, naquirent Justin, Pierre-Philippe (père de Pierre Théodore qui deviendra le Père Fraineau) et Louise Victorine, mariée à François Joseph Patouillet (ces deux personnes sont les ancêtres directs de la famille Masson).Louise Victorine Fraineau et son mari eurent une fille, Marie-Anne, qui convola en justes noces avec Jean Guiraud, serrurier, compagnon du devoir et chevalier de la Légion d'honneur (cousin germain du Père Fraineau). Le couple eut à son tour une fille, Jeanne. Avec Paul Masson, ils sont les grands parents directs de René, Gérard et des autres frères et sœur Masson.
Et puisque nous entrons dans les détails de la capitale de la Haute Saintonge, on s’aperçoit que le monde est petit ! Du côté de François Patouillet (marié à Louise Victorine Fraineau), l'un des petits neveux n'est autre qu'Henri Patouillet, directeur du Journal "Le Courrier de Jonzac" (jusqu'en 1899) qui devient ensuite "Le Démocrate de Jonzac" durant toute la première partie du XXeme siècle. Ce journal était un ardent défenseur de la IIIe République, anticlérical et partisan d'Emile Combes. Ses locaux se situaient 12 place de la République (ex place du Minage) à Jonzac, dans les locaux actuellement occupés par la Banque Populaire.
"Le Démocrate de Jonzac" était l'opposant permanent de "l'Echo de Jonzac" qui est l'ancêtre de la Haute-Saintonge, titre acheté par Gaston Lévêque, le père de Pierre et le grand-père de Bernard et Jean-Claude.« Durant le temps où le Père Fraineau évangélisait les terres japonaises, son petit cousin défendait les valeurs anticléricales dans l'arrondissement de Jonzac. Dans chaque famille, il y a des évolutions philosophiques bien différentes » remarque à juste titre Jean-Claude Arrivé dont les démarches sont précieuses pour la connaissance de la région.
Désormais, la famille Masson « rassemblée » sait d'où elle vient et nous ne doutons pas qu'elle se retrouvera régulièrement. Que deux êtres puissent donner une postérité de plus cent personnes laisse rêveur. Revient à l'esprit la phrase du Créateur à Adam et Eve : « croissez et multipliez ». Cette citation devrait faire plaisir au père Fraineau qui, du Soleil Levant, regarde avec tendresse ses nombreux cousins...
Photo 1 : La "familiale" Masson. Andrée et Louis Masson ont eu sept enfants : René, Claude, André, Jeanine (l’épouse de M. Blanchet), Jacques, Michel et Gérard. Michel, Gérard et leurs familles respectives habitent Jonzac. Duex petits frères sont malheureusement morts en bas âge. Gérard est président de la Fédération nationale Handisports et membre de la commission internationale
Photo 2 : Photos de mariage. Louis et Andrée au centre
Photo 3 : Gérard Masson et sa famille
Photo 4 : Moment largement immortalisé !
Photo 5 : Un premier rassemblement... en attendant celui de la semaine dernière !
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