Cette expo, qui se tient au Palais des congrès jusqu'au 12 novembre, est un hymne à l'évasion.
En l'intitulant « Ne vois-tu rien venir ? », Philippe Robert - bien connu à Talmont - a laissé vagabonder ses idées sur la toile, tout en laissant au visiteur sa liberté d'expression. Car rien n'est formel et chaque regard est façonné par son propre vécu. L'artiste aime la douceur de l'imagination et « les temps suspendus ». Sa peinture profonde fait appel à des questionnements intimes, lien entre « ce qui a été et ce qui tend à disparaître ». Carpe diem.
Le public est invité à pousser une porte, à explorer un univers, à saisir un instant fragile où l'art devient récit. L'ambiance est déterminante et l'intimité entre en scène quand l'amour s'anime sous le jeu des pinceaux. Un couple qui marche dans la rue, deux êtres enlacés. Ô temps, suspends ton vol ! « Les amoureux sont seuls au monde » semble dire l'artiste qui privilégie ces instants de tendresse à un monde pétri de détresse.
« Aujourd’hui, nous devons rester debout. Je m'y applique en tout cas ! » explique Philippe Robert qui joue sur le clavier de la vie des notes teintées d'une émouvante sensibilité. Sans aucun fatalisme, sa partition est réaliste et volontairement optimiste !
Bernard Mounier, qui vient de nous quitter, parlait superbement de son voisin, Philippe Robert : « C'est un peintre des rêves enfouis, éclairés en flashes de lumières. Adepte du réel irréel, il monte les escaliers d'un observatoire idéal pour mieux crier au monde sa passion des femmes. Esthète entêté de jambes féminines, il les observe comme Charles Denner dans le film de François Truffaut "l'homme qui aimait les femmes". Car Philippe Robert peint comme d'autres font des films, en fignolant les cadres, en jetant sur la vie les gros plans de ses regards. Il y a du Chirico dans le détail de ses décors et du Wim Wenders dans la mise en scène de ses personnages. Tout ceci en musique, du jazz de préférence : il peint les musiciens comme il le fait des femmes, en les caressant de ses pinceaux. Au moment où "l'ami américain" Edward Hopper triomphe à Paris, on ne peut s'empêcher de penser que Philippe Robert est avec lui en bonne compagnie. Celle d'une peinture dessinée avec soin, colorée en trompe l'œil, attentive à l'effet immédiat produit sur le passant. Leur travail a pour ambition commune de devenir, dans l'instant, "élitaire pour tous". Hopper et Robert, deux artistes qui aspirent à éveiller l'intérêt avec discrétion : on ne veut surtout pas déranger, mais ça nous ferait plaisir quand même que vous nous aimiez ! Enfin, Hopper est mort, qu'il me pardonne. Robert est bien vivant, il n'y a pas de mal à les réunir dans une même pensée magique ».
| Les lieux, les ambiances... |
• Philippe Robert partage son atelier avec sa compagne Claire Lise Boulch, créatrice de bijoux de tête, rue de la Tour blanche à Talmont sur Gironde.
| Philippe Robert et sa compagne Claire Lise Boulch |
| Les amoureux de Nadu Marsaudon (fresque ornant le hall du palais des congrès) |
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