Amis de Jonzac : Le jardin médiéval tel que vous l'avez connu, c'est fini !

Situé près du chemin de ronde et l'ancien château de Jonzac dont subsistent des vestiges, le jardin médiéval accueillait de nombreux passionnés jusqu'à une époque récente. Les visites étaient organisées par Les Amis de Jonzac, liée par une convention au propriétaire (elle entretenait les plantations). Le jardin a vu le jour en 2014 comme en témoigne le compte-rendu de l'assemblée publié ci-dessous. Toute une équipe a défriché et agencé les lieux à la force du poignet ! 

Le premier propriétaire de la parcelle, Jean-Pierre Coquillot, appartenait lui-même à l'association que présidait alors Laurent Broquaire, responsable du salon de coiffure de la place du château. Pendant des lustres, la société a fonctionné dans la sérénité, apportant sa pierre à l'édifice par de nombreuses initiatives et animations. Plus tard, un bureau collégial a élu cinq coprésidents : Josée Couprie, Christophe Gadrat, Katherine Labadie, Jean-Pierre Coquillot et Maryse Vialon. Deux se sont retirés, Josée Couprie et Jean-Pierre Coquillot. Il ne reste actuellement que trois vice-présidents, Christophe Gadrat faisant office de président.

Le jardin entretenu par les Amis de Jonzac : un autre va lui succéder
créé « dans les règles de l'art des jardins médiévaux »

Au cœur du secteur historique

Visite lors des dernières Journées du Patrimoine

La parcelle du jardin médiéval a été vendue voici quelques années. La convention a été renouvelée avec le nouveau propriétaire et « ce joli petit coin de Jonzac » a continué à exister tel qu'il était, recevant jusqu'à 500 visiteurs lors des dernières journées du patrimoine. Avec le départ de Josée Couprie qui s'est largement investie (achat de plantes rares d'une valeur de 700 euros, édition d'un livre les recensant, appel à un artiste Jacques Audebeau pour réaliser des tableaux d'ornementation, dessins de Barthélémy Gautier, ardoises, organisation de concerts avec un harpiste, etc), un groupe de jardinières et jardiniers expérimentés a pris son relais conduit par Romane. Ceux et celles qui ont visité ce poumon vert du centre historique (124 m2) le trouvaient « agréable avec ce charme que dégagent les lieux où la nature est protégée ».

D'importants changements

Les choses ont changé récemment quand le nouveau propriétaire a décidé de reprendre les rênes du jardin pour des raisons de sécurité du site, d'écoulements des eaux pluviales et surtout la présence d'arbres de grandes dimensions. En effet, l'article 9 de la convention stipule : « Le preneur ne peut planter, tailler, ou greffer dans son jardin que des arbres à petit développement. Toutes les clauses constituent des éléments essentiels du contrat et sont susceptibles, en cas de non respect, d'entraîner une résiliation de plein droit du contrat ». Ce sont bien les arbres qui ont posé problème puisqu'un figuier s'est étendu près du mur du chemin de ronde ainsi qu'un arbuste proche de la murette d'un voisin. Ces derniers mois, les Amis de Jonzac ont été invités à couper ledit figuier. Le propriétaire s'en est alors chargé, puis il a décidé « de rompre le contrat avec l'association, c'est-à-dire de reprendre son terrain ». A notre question : « Est-ce terminé pour l'entretien du jardin par les Amis de Jonzac ? », la réponse a été positive. Il explique sa position par sa réaction quand il a constaté l'état des lieux : « Le figuier, une partie de la murette du fond dégradée, les racines des arbres déstabilisant les maçonneries. S'il y a un accident, le responsable, c'est moi ! Je vais réaliser un vrai jardin médiéval dans les règles de l'art ». Entouré de personnes qui partagent son avis sur la question. En effet, l'ancien jardin ne correspondrait pas aux critères des jardins médiévaux. C'est pourquoi il a créé de nouveaux carrés et pour ce faire, il a enlevé des plantes poussant dans les anciens.

« Nous sommes bouleversés »

Les membres de l'association n'ayant pas été prévenus officiellement de la disparition de carrés existants, (ils n'étaient avertis que de l'arrachage du figuier), la découverte du nouveau décor les a bouleversés : « Nous ne connaissions pas le projet du propriétaire ! Au départ, il parlait de nous faire une surprise, de mettre l'eau, l'électricité, d'organiser une petite inauguration. Nous étions plutôt contents parce que c'était prometteur » soulignent-ils. Apparemment, les bonnes nouvelles se sont transformées en douche froide. Romane ne cache pas son chagrin : « Notre petit jardin caché avait la délicatesse d'un jardin médiéval. Les plantes y étaient heureuses ! Aucune n'est morte malgré l'absence de l'eau courante. Avec la cuve d'eau de pluie, nous les avons nourries. Le 22 septembre de cette année, les visiteurs étaient ravis, des centaines de personnes ! Les photos existent et montrent tout l'intérêt porté. La lumière sur les visages, pas besoin d'électricité artificielle et payante ! Comment peut-on accepter l'arrachage des deux rosiers de Damas qui ont tant réjouit par l'odeur et la beauté de leurs fleurs ? Et notre pivoine qui se trouvait au même endroit ? Et notre croix de Jérusalem de couleur écarlate ? Actuellement, cinq carrés sur neuf sont complètement rasés ! Ce patrimoine végétal est précieux à nos yeux. Notre seul droit est d'être profondément bouleversés ». 

Pour l'instant, l'association a pris acte : elle ne s'occupera plus du jardin. Le maire Christophe Cabri a été averti et d'ores et déjà, il propose de rechercher un autre lopin de terre pour refaire un jardin (si vous avez une petite parcelle dont vous ne faites rien, n'hésitez pas à contacter l'association). Les plantes récupérées seront mises en nourrice chez des adhérents en attendant de retrouver la joie de pousser ! 

Qu'ajouter de plus ? « Le propriétaire est dans son plein droit car nous n'avons pas respecté l'objet de plantation en laissant un arbre. Notre seul droit à faire valoir est de récupérer les plantes restantes, ce qu'il m'a accordé, et il propose de repartir sur un autre jardin, mais avec ses règles » explique Christophe Gadrat. Fin du premier acte...

Le groupe à l'origine du jardin

Dans les années 2010, le défrichage du terrain (archives G. Magnaval)

Guy Magnaval en plein travail !

Un peu d'histoire (documents fournis par Guy Magnaval) : 

Assemblée générale des Amis de Jonzac en mars 2014 : où il question de la création d'un jardin médiéval

Le 20 mars, les Amis de Jonzac se sont réunis à la mairie en assemblée générale ordinaire sur convocation du président.  L'Assemblée était présidée par Laurent Broquaire. président de l'association assisté d’un secrétaire de séance, Alain Kirshuin, vice-président de l'association. Il a été fait lecture des différents rapports financier et moral. A l’issue du débat entre les membres, le président de séance a mis aux voix les questions suivantes, conformément à l'ordre du jour : rapport moral et financier ; approbation du budget. L’Assemblée renouvèle Christophe Gadras dans ses fonctions de trésorier et Alain Kirshuin de vice-président. Marianne Rousseau est élue secrétaire. Ceux-ci exerceront leur fonction conformément aux statuts pour une durée d’une année.

Perspectives d'avenir : 

Jardin médiéval : Il est prévu 8 carrés d’osier confectionnés par nos soins : 3 pour les plantes alimentaires, 3 pour les plantes médicinales, 1 pour le jardin de Marie et 1 pour les plantes tinctoriales. Fréderic et Alain s’occuperont de la restauration du mur. Guy prend contact avec la commune pour l’obtention d’un réservoir d’eau pluviale.. Il est prévu le 8 mai à Dignac une randonnée découverte médiévale matinale.

En 2015, les projets des Amis de Jonzac

Le 4 février 2015, les Amis de Jonzac se sont réunis à la Mairie de Jonzac pour une réunion  présidée par Laurent Broquaire, président de l'association. 

A l'ordre du jour : La sculpture de Gil Prat, posée avant Noël, a malheureusement  été cassée. Après notre balade dans Jonzac dimanche 1er février, il a été retenu de faire un parterre fleuri aux armoiries de la ville de Jonzac autour et avec la souche située devant la préfecture ; d'améliorer l’esthétique de la route qui passe devant la mairie ; de se préoccuper de la signalisation des panneaux d’affichage pour les parkings et le cheminement au sol afin de se rendre d’un endroit à un autre ; sur la place du champ de foire prés de chez Peugeot, restaurer le bâtiment ancien qui servait de pesée et transférer les containers en les dissimulant avec des jolis panneaux en bois ; nettoyer les barrières en pierre place de la République ; proposer de mettre un kiosque au square Leclerc prés du Crédit agricole et aménager le bassin ; ⁠fermer le  chemin de ronde le soir.