mercredi 12 novembre 2025

Jonzac/11 novembre : « J'voudrais faire un slam pour le monde, pour attraper le soleil, chanter l'amour aux enfants et faire la paix »

La cérémonie du 11 novembre, date marquant la fin de la Première Guerre mondiale, s'est déroulée mardi matin en présence des autorités civiles, militaires, des anciens combattants, de la fanfare de l'Ecole des Arts et de la population. Des enfants de l'école primaire, encadrés par leur directeur, Fabrice Puythorax, ont offert au public "un slam pour la paix", message du cœur « pour faire briller la vie et voir mourir la guerre »

Recueillement devant le monument aux morts

« J'voudrais faire un slam pour le monde, pour attraper le soleil,
chanter l'amour aux enfants et faire la paix »

Après les allocutions prononcées par Christophe Cabri, maire, Helène Lemesle, sous-préfète et Jean-Claude Laby, président de l'UNC, un dépôt de gerbes a eu lieu devant le monument aux morts tandis que la liste des « morts pour la France » rappelait combien le premier conflit mondial a été meurtrier. Les pertes humaines se sont élevées à 10,5% des forces engagées, sans compter les blessés et les mutilés. Au total, la guerre 1914-1918 a tué environ 13 millions d'hommes. 
Un second hommage a été rendu place de la République, suivi d'une aubade place du château et d'un verre de l'amitié servi dans la salle municipale. 

Christophe Cabri, maire
Les représentants des associations patriotiques

• Message de Catherine Vautrin, ministre des Armées et des Anciens combattants et d'Alice Rufo, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées et des Anciens combattants

« Le 11 novembre, la France écoute battre son cœur. Elle se recueille devant les noms de ceux qui ont donné leur vie pour que nous vivions libres. Elle se rassemble pour commémorer la victoire et célébrer la paix. C'était il y a 107 ans. Au fracas des armes, succédait le silence des plaines dévastées de Champagne, des vallées de la Meuse, des forêts. Ce silence portait le poids immense de ceux qui étaient morts, durant quatre années, dans les grandes batailles, couchés dessus le sol ou ensevelis sous la boue.

Un million quatre cent mille soldats « tombés au champ », autant de familles meurtries. Quatre millions de blessés et de mutilés. Et parmi ceux apparemment indemnes, combien de nuits hantées par des terreurs sans fin.

Chaque année, devant les monuments de nos communes, les générations se rejoignent. Unis dans cette mémoire, nous rendons visible l'idéal qui nous tient debout, le sens que nous avons donné à notre histoire, le projet collectif que nous poursuivons par-delà les tragédies. « Construire un ordre tel que la liberté, la sécurité et la dignité de chacun y soient garanties » selon les mots du général de Gaulle en 1941. Ce projet porte un nom : la République.

La République a donné à chaque soldat mort pour la France, aussi anonyme soit-il, d'être honoré à la place la plus élevée : celle qu'occupe la tombe du Soldat inconnu sous de l'Arc de Triomphe. En lui s'incarne le sacrifice de tous les morts pour la France et tous ceux qui, loin de chez eux, sont tombés en Indochine, en Algérie, dans les Balkans, en Afrique, en Afghanistan, au Levant. En lui se mêlent leurs visages venus de tous horizons. Ceux des fusiliers marins bretons et des tirailleurs sénégalais, unis dans le même héroïsme à Dixmude. Ceux tombés à Verdun et sur les plages de Provence. Ceux des francs-tireurs et partisans, et des résistants du réseau Alliance. Ceux de ces combattants venus du Pacifique, des Amériques et qui reposent désormais dans le sol de France, sous les croissants, les étoiles, ou les croix des carrés militaires. Ceux des incorporés de force alsaciens et mosellans, pris dans le drame intime de leur conscience. Ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n'y croyaient pas. Sur ce soldat de tous les âges et de toutes les origines, la flamme du souvenir ne s'est jamais éteinte.

Il y a cent ans, en 1925, était organisé aux Invalides le premier atelier de confection du Bleuet de France. Devenue le symbole de la solidarité avec le monde combattant, cette petite fleur qui poussait dans les tranchées témoigne de la force de la Nation. Force d'âme qu'ont rappelée les commémorations du 80e anniversaire des débarquements, de la Libération et de la Victoire, dans une époque, la nôtre, où nous réapprenons que la guerre est possible. Assistant depuis Londres au péril qui pesait sur la survie même de la France, la philosophe Simone Weil offrait en 1942 une définition du patriotisme que chacun peut faire sienne : « le sentiment de tendresse poignante pour une chose belle, précieuse, fragile et périssable ».

Ce patriotisme demeure une nécessité vitale. Marc Bloch, « l'homme des Lumières dans l'armée des ombres » en incarna l'exemple. Son entrée au Panthéon le 16 juin prochain, décidée par le Président de la République, rappelle que l'esprit de défaite est toujours un poison mortel. La flamme qui l'animait fut une invincible espérance, l'espérance de ceux qui ont décidé d'être forts pour protéger ce qui est juste.

Cette espérance que symbolisaient déjà dans le ciel de Reims, le 11 novembre 1918, les tours restées debout de la cathédrale martyre. Le 8 juillet 1962, sous ses voûtes reconstruites, était scellée la réconciliation franco-allemande, pour que l'Europe vive libre et en paix. Car là sera toujours l'espérance de la France, fidèle au sacrifice de ses anciens, à ses valeurs et à ses promesses, consciente de sa vocation universelle au service de la paix ».

Dépôt de gerbes place de la République

Lecture du message de Catherine Vautrin par Hélène Lemesle

La fanfare de l'Ecole des Arts
« L'UFAC agit résolument et avec persévérance pour la paix »

Aujourd’hui, nous commémorons, dans toutes les villes et dans tous les villages de France, la signature à Rethondes de l’Armistice mettant fin à la guerre de 1914-1918. Après le conflit, partout ou presque partout, ont été érigés des monuments aux morts ou des stèles commémoratives, véritables sentinelles de la mémoire qui nous rappellent les sacrifices et les souffrances endurés par nos aînés.

En outre, la Nation a décidé d’honorer un soldat symbole de tous les Morts pour la France. Ainsi, le 11 novembre 1920, le corps d’un soldat français inconnu, tombé au champ d’honneur au cours de la Première Guerre mondiale, est solennellement honoré sous l’Arc de Triomphe, puis y est inhumé en 1921.

En 1923, afin de perpétuer ce souvenir et ce sacrifice, une Flamme brille sur sa tombe. Celle-ci n’a jamais cessé d’être ravivée chaque soir, y compris sous l’occupation. Le 11 novembre 1940, des étudiants de France se sont même réunis pour honorer le soldat inconnu dans un des premiers actes de la Résistance française à l’occupant.

Malgré le traité de paix signé à Versailles, la Première Guerre mondiale qualifiée de "grande" alors que rien de ce qui est porteur de haine et de division ne peut-être grand, ne fut pas la dernière, comme tous l’avaient espéré.

C’est la raison pour laquelle, l’Union française des associations de combattants et de victimes de guerre (UFAC), œuvre à l’interdiction du recours à la guerre pour le règlement des différends internationaux et défend ardemment le droit de chaque être humain à la paix.

Pour ce faire, l’UFAC agit résolument et avec persévérance pour la paix, en particulier en direction des jeunes générations, nos successeurs en tant que "Passeurs de Mémoire", invitées à devenir des citoyens d’un monde tolérant sans haine ni guerre.

Dans ce monde incertain, il faut rester conscient de la fragilité de la paix et de la nécessité d’unir toutes les bonnes volontés pour la faire perdurer.

Aubade dans la cour du château
Hommage aux porte-drapeaux

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