Communiqué de Benoît Biteau, député de la 2ème circonscription, Fabrice Barusseau, député de la 3ème circonscription et Mickaël Vallet, sénateur de Charente-Maritime au sujet du projet de loi de finances 2026
« La réalité du projet de budget 2026 est sombre : une politique d’austérité se profile, avec de nombreuses coupes budgétaires dans de nombreux secteurs essentiels. Parmi eux, le secteur de la jeunesse, qui est pourtant affiché comme une « priorité nationale » du gouvernement.
Quelques exemples des coupes budgétaires proposées par le gouvernement :
• - 6,4% pour les Missions Locales, pourtant essentielles pour accompagner les jeunes vers l’emploi, en priorité ceux sortis du système scolaire sans situation, sans projet.
• - 19% pour l’enveloppe allouée au financement des Parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (PACEA), contrats qui touchaient pourtant près de 230000 jeunes en 2024, suivis par les Missions Locales
• - 19% pour les missions de service civique par rapport à 2025 (c’est - 27% par rapport à 2024) : le recul de l’engagement citoyen engagé en 2024 (à l’époque, 150000 jeunes étaient en service civique), poursuivi en 2025 (ils n’étaient plus que 135000), s’intensifie en 2026 (en l’état, ils ne seraient plus que 110000 en 2026).
• Taxation accrue des apprentis, retrait de l’aide au permis de conduire et baisse des aides à la formation.
• Gel ou suppression des APL pour de nombreux étudiants, notamment étrangers.
• - 18% pour le budget « Sport, Jeunesse et Vie associative » : il s’agit d’une baisse historique.
Dans sa proposition, le Gouvernement fait le choix de sacrifier la jeunesse au profit d’équilibres comptables très contestables. Ce sont les plus fragiles – en milieu rural, dans les quartiers populaires, en décrochage scolaire – qui subiront de plein fouet ces renoncements. Derrière les chiffres, il y a des vies : des jeunes demandeurs d’emploi sans moyens d’agir, des apprentis qui ne pourront plus financer leur permis et qui paieront des charges, des étudiants contraints d’abandonner leur logement, des jeunes souhaitant s'engager en service civique à qui l'on refuse un engagement citoyen et une voie pour l'insertion professionnelle, des structures de terrain qui accompagnent au quotidien des jeunes qui doivent renoncer à des projets pourtant utiles, justes et légitimes.
A l’inverse de ce que prétend le Gouvernement, l’austérité aveugle et la rationalisation, à outrance amputent les budgets permettant aux territoires de lutter durablement contre la précarité, n’ont jamais permis d’améliorer l’efficacité des services publics. Bien au contraire, le travail minutieux effectué par les missions locales et les associations d’accompagnement de la jeunesse, permet très souvent d’éviter des décrochages et de la perte de talents. Que ça soit par idéal de justice sociale ou pour des raisons d’efficacité de l’argent public, financer les acteurs de politiques jeunesse est toujours un choix juste et efficace.
En outre, les jeunes n’ont pas créé la dette que le Gouvernement souhaite leur faire assumer. Et pourtant, ils en subissent déjà les conséquences : un avenir souvent verrouillé, un emploi souvent précaire et une planète en sursis.
Nous le disons avec force : la jeunesse n’est pas une variable d’ajustement budgétaire. Éducateurs, conseillers professionnels, associations, bénévoles, élus de terrain savent qu’investir dans la jeunesse, ce n’est pas une dépense, c’est un investissement pour construire la société d’aujourd’hui et celle de demain, dans la confiance et le lien.
Nous, parlementaires de gauche, refusons d’être spectateurs de ce recul social. La jeunesse mérite de l’espoir, des droits et des moyens pour construire son avenir. Nous combattrons, pied à pied, chaque mesure d’austérité visant la jeunesse et les structures chargées de les accompagner ».
Une conférence de presse est organisée vendredi 21 novembre à Rochefort avec les présidences des cinq Missions Locales de Charente-Maritime et les représentants d’Unicités, acteur central du service civique. Le débat sera axé sur les enjeux et conséquences du Projet de loi de Finances pour les politiques jeunesse.
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