Cours d'eau, nappes : certains minima jamais observés…
Ici coulait une rivière... |
A Usseau, le Trèfle, affluent de la Seugne, est à sec sur plusieurs kilomètres. Cette situation, qui se renouvelle chaque année, est accentuée par le réchauffement climatique puisque durant des mois, il n’est pas tombé une goutte d’eau.
Chargé de l’environnement à la ville de Jonzac, le constat de Pierre-Jean Ravet, maire adjoint, est réaliste : « les débits de la Seugne sont faibles. C’est à Lijardière, près de Pons, que sont situés les repères servant à gérer la Seugne amont. Nous devrions avoir un indicateur autour de Saint-Germain de Lusignan par exemple »…
Plus d'eau à Usseau (ici le pont ancien dont l'origine remonte vraisemblablement à l'époque romaine) |
Une grande avenue... |
Depuis des années (une vingtaine), les observateurs alertent l’opinion sur le problème de l’eau et ces questions deviennent cruciales. Quid de l’état des sources dans la région ? « Elles devraient être répertoriées, curées, débouchées. Et si elles ne sont pas alimentées, elles tarissent. Pour preuve, certains puits de Jonzac, qui servent à l’arrosage, sont à sec depuis quelques mois » souligne Pierre Jean Ravet.
En ce qui concerne le Trèfle, la situation s’aggrave : « en période estivale, il est à sec, mais il n’est pas le seul. Les têtes de ruisseaux sont aussi privées d'eau puisqu’il n’y a pas de réserve en raison du manque de pluviométrie. Il faudrait que la pluie tombe abondamment en hiver et au printemps pour reconstituer les nappes ». La Seugne à Jonzac ne semble pas souffrir de ce phénomène de par sa position géologique. Par ailleurs, elle reçoit les rejets des eaux des Antilles, de la station thermale, de la station d’épuration, etc. « Autrefois, dans le secteur, nous avions deux mois d’assèchement, maintenant six, voire sept en certains endroits. La consommation des usagers est également plus importante. Que faire ? Il faut préserver les zones humides, créer des méandres, nettoyer les berges. Il y va de la survie des têtes de ruisseaux, de la faune et de la flore. Ça fait des décennies qu’on dénonce les mêmes choses ! ». La balle est dans le camp du Syndicat Mixte du Bassin de la Seugne (SYMBAS).
Des dispositions quant aux usages de l'eau ont été prises par les services de la Préfecture de Charente-Maritime : « La situation hydrologique en Charente-Maritime continue de se détériorer. Du fait des conditions météorologiques, avec plusieurs périodes de canicule intense, la baisse du niveau des nappes et des cours d’eau se poursuit, certains d’entre eux atteignant des minima jamais observés. Alors que la période d’étiage n’est pas achevée, il est nécessaire de limiter plus encore les usages de l’eau pour préserver au maximum la ressource pour ses usages prioritaires. De nouvelles mesures de restriction des usages de l’eau ont été prises le 28 septembre ».
Problème à Antignac
Manifestement, il n'y a pas que la sécheresse qui inquiète les habitants. A Saint-Georges Antignac, des riverains se plaignent du manque d’entretien des berges. « L'état de cette rivière devient de plus en plus préoccupant » remarque l’un d’eux. A sec actuellement, son lit permet de découvrir les embâcles qui le jonchent. De là à craindre des inondations lorsque la rivière aura retrouvé son débit normal...
En 1988, cette situation avait fait l’objet d’un courrier à Dominique Voynet, ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement. Le préfet avait alors fait intervenir le directeur départemental de l’Agriculture et de la Forêt. Un octogénaire se désespère : « ce n'est quand même pas à moi, à 85 ans, d'intervenir sur la remise en état de ce cours d'eau » dit-il. A suivre...
Côté nouveau pont d'Usseau |
Sans commentaires ! |
Les racines des arbres s'étendent, telles des sculptures contemporaines... |
Attention, obstacle ! |
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