mercredi 20 janvier 2021

Semaine européenne de prévention du cancer du col de l'utérus

Le Covid ne doit pas faire oublier les cancers, véritable bombe à retardement s’ils ne sont pas pris à temps ! La Nouvelle Aquitaine se mobilise et lance sa campagne de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus à destination des femmes de 25 à 65 ans

Durant cette période sanitaire particulière, le centre régional de dépistages des cancers poursuit la mise en œuvre des programmes de prévention et de dépistage.

Dans le cadre de la 15ème semaine européenne de prévention du cancer du col de l’utérus du 25 au 31 janvier 2021, le Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers – Nouvelle-Aquitaine (CRCDC-NA) mobilise l’ensemble des acteurs de santé et le grand public sur les facteurs de risque et le dépistage du cancer du col de l'utérus.

« Dans le contexte sanitaire que nous traversons, nous devons continuer à rappeler à nos concitoyens l’importance de se faire dépister. Les cancers sont sournois et peuvent s’ils ne sont traités à temps être mortels : Savoir c’est pouvoir agir et soigner ! Agir pour la prévention en santé est un geste qui permet de sauver des vies ! Nous avons décidé en Nouvelle Aquitaine de maintenir malgré le contexte de la Covid le lancement du programme de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus ! » explique Benjamin Gandouet, directeur Général du CRCDC NA.

Chaque année en France, le cancer du col de l'utérus touche 3000 femmes et cause 1100 décès. Pourtant, grâce à la prévention, il peut être évité. Malgré cela, 40% des femmes ne se font pas dépister, soit près de 600.000 femmes en Nouvelle-Aquitaine. Pour arriver à éradiquer ce cancer, il est essentiel de sensibiliser plus particulièrement ces 40% de femmes et de mobiliser les professionnels de santé qui les suivent.

Le CRCDC-NA lance pour la première fois en Nouvelle-Aquitaine, une grande campagne de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus et mobilise les professionnels de santé, les associations et les acteurs régionaux avec pour objectif de les sensibiliser à cet enjeu de santé publique et d’informer le plus le largement possible le grand public sur l’importance de lutter contre les Human PapillomaVirus. France 3 région s’associe à cette campagne en diffusant un spot d’information de 6 associations fédérées sur ce cancer.

« C’est une priorité du CRCDC-NA que d’éviter la moindre perte de chance de nos bénéficiaires. La mise en place du Dépistage Organisé dans notre région, a pour objectif d’augmenter le nombre de dépistages du cancer du col de l’utérus. Les femmes qui n’ont pas réalisé de frottis récemment recevront un courrier d’invitation pour réaliser un test de dépistage » souligne le dr Denis Smith, président du CRCDC-NA.

•  De quoi s’agit-il ?

Plus de 7 personnes sur 10 vont rencontrer une fois dans leur vie les Human PapillomaVirus (HPV) qui sont fréquents et transmissibles par voie sexuelle. Ces infections sont transitoires mais certains virus vont persister et donner des lésions précancéreuses ou cancéreuses. Près de 100 % des cancers du col de l’utérus sont causés par les HPV.

D’autres cancers, chez la femme comme chez l’homme, peuvent également être causés, dans une moindre mesure, par les HPV : les cancers de la gorge, l’anus, la vulve, le vagin, le pénis. Au total, les HPV sont responsables de 6 500 nouveaux cancers par an.

« Seules 60% des femmes françaises participent au dépistage spontané du cancer du col de l’utérus, alors que si toutes les femmes de 25 ans à 65 ans se faisaient dépister régulièrement, plus de 80 % des cancers du col de l’utérus pourraient être évités » précise le dr Athénais Lair, médecin coordonnateur régional Sud du CRCDCNA

• Comment fonctionne le dépistage organisé ?

Le programme de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus va être lancé en Nouvelle- Aquitaine en tenant compte des dernières recommandations 2019 de la Haute Autorité de Santé intégrant le test HPV en dépistage primaire. Il s’adresse à l’ensemble des femmes de 25 à 65 ans qu’elles soient invitées par courrier à participer au dépistage organisé ou qu’elles participent spontanément.

La mise en œuvre opérationnelle de ce programme est confiée au Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers, avec pour missions de :

- Inviter par courrier les femmes de 25 à 65 ans qui n’ont pas fait de dépistage dans les délais recommandés

- Relancer à 1 an les femmes qui n’auront pas réalisé le dépistage malgré l’invitation. Recueillir les résultats de tous les prélèvements cervico-utérins

 - Assurer le suivi de l’ensemble des femmes dont le résultat du dépistage est anormal. Expliquer et informer sur l’intérêt de ce dépistage

 - Coordonner les actions de promotion de l’ensemble des acteurs de santé

- Identifier et comprendre les freins qui nuisent à la participation de certaines femmes pour mener des actions ciblées en lien avec les partenaires locaux

- Analyser l’impact du programme sur les territoires

- Informer les professionnels sur les résultats du programme et son évolution.

Quelles sont les mesures de prévention ?

La vaccination des filles et des garçons contre les HPV les plus virulents, de 11 à 14 ans avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans, indépendamment d’une vie sexuelle ou non.

Le dépistage du cancer du col de l’utérus des femmes de 25 à 65 ans (même vaccinées) par un prélèvement cervico-utérin (ou frottis) qui est le même tout au long de la vie mais dont le type d’analyse et le rythme diffèrent selon l’âge :

• Entre 25 et 29 ans : analyse cytologique (recherche d’anomalies des cellules au microscope) tous les 3 ans (après deux frottis normaux à un an d’intervalle)

• De 30 à 65 ans : test HPV-HR (= détection de la présence du virus HPV à haut risque dans les cellules) tous les 5 ans

L’examen est pris en charge par la Sécurité Sociale et se réalise chez un gynécologue, une sage-femme, un médecin traitant, ou dans un laboratoire.

FOCUS SUR...

Par ailleurs, le CRCDC-NA a décidé de soutenir la démarche d'associations néo-aquitaines agréées en santé, de sensibiliser trois profils de femmes (les femmes greffées, exposées avant leur naissance au Distilbène, ou vivant avec le VIH) à risque accru de développer un cancer du col utérin, à avoir un suivi spécifique à leur situation.

« Pour ces femmes, le suivi doit être effectué plus souvent tous les ans, avec un frottis suivi d’une analyse des cellules en première intention. Il doit parfois être débuté avant leurs 25 ans et de toute façon poursuivi au-delà de 65 ans, y compris en cas d’ablation de l’utérus » déclare Anne Levadou, présidente de l’association DES France.

Sur l'impulsion de Réseau D.E.S. France, 6 associations se sont fédérées autour de ce sujet transversal. Grâce à une subvention de l'Agence Régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine, obtenue suite à un Appel à Projets, elles ont créé différents supports de sensibilisation dont un spot qui sera diffusé gracieusement par France 3 NoA, tout au long de la semaine de la prévention du cancer du col de l’utérus.  

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