Avec l'accord de M. Doligé, le
président de la commission des Affaires sociales Alain Milon (R) a
proposé de retirer de l'ordre du jour le texte après la suppression de
son article 1er. Celui-ci, qui prévoyait de sécuriser davantage les
conditions qui donnent accès au revenu de solidarité active, avait
également été rejeté par les centristes.
Pour Eric Doligé, le « système de protection sociale, par essence universel et
généreux, est à bout de souffle ». Il souhaitait « tirer les conséquences
des difficultés rencontrées en matière de lutte contre la fraude afin
d'améliorer les dispositifs actuellement en place ».
Mais
pour Aline Archimbaud (Écologiste), il s'agit d'une « nouvelle
stigmatisation des plus fragiles ». Elle a reproché au texte de ne
contenir « aucune disposition visant à améliorer l'accès aux droits et de
concentrer les efforts sur la fraude au RSA, qui constitue pourtant une
partie très mineure des fraudes sociales ».
« Contrairement
aux raccourcis souvent entendus, la fraude sociale ne correspond pas
seulement à la fraude aux prestations sociales, c'est-à-dire celles qui
concernent les prestations reçues par les personnes, mais aussi à la
fraude aux cotisations sociales, c'est-à-dire le non paiement des
cotisations sociales par les entreprises » a-t-elle dit.
Pour
Gérard Roche (UDI-UC), cette proposition de loi était "inappropriée": pour régler un problème financier, elle s'en prenait à un symbole. « Peut-être les réactions eussent-elles été moins violentes si le groupe
UDI-UC, qui appartient à la majorité sénatoriale, avait été associé à la
préparation de ce texte » a-t-il déclaré.
« La
majorité gouvernementale fait une triple erreur » a en revanche affirmé
le président du groupe LR Bruno Retailleau. « Elle fait comme s'il y
avait une bonne et une mauvaise fraude ».
Le
rapporteur, Corinne Imbert (LR), a regretté que l'objectif de cette
proposition de loi ait été mal compris.
« Passer d'un système déclaratif à une collecte automatique d'informations aurait permis d'améliorer l'accès aux droits » a-t-elle estimé. De même, le travail d'intérêt général proposé aux bénéficiaires en contrepartie d'une aide sociale facultative « n'était pas un signe de mépris, mais le moyen de remettre les bénéficiaires en contact avec le monde du travail et de les dédouaner de l'aide perçue ».
« Passer d'un système déclaratif à une collecte automatique d'informations aurait permis d'améliorer l'accès aux droits » a-t-elle estimé. De même, le travail d'intérêt général proposé aux bénéficiaires en contrepartie d'une aide sociale facultative « n'était pas un signe de mépris, mais le moyen de remettre les bénéficiaires en contact avec le monde du travail et de les dédouaner de l'aide perçue ».
Lundi,
plusieurs associations, dont ATD Quart Monde, Emmaüs France, la FNARS
(Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion
sociale) et le Secours Catholique avaient estimé que cette proposition
de loi allait renforcer la "suspicion" envers les publics précaires et
leur "stigmatisation". (AFP)
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