Il ne porte ni écharpe rouge, ni écharpe bleu turquoise pour signifier ses appartenances ! Il n'a pas non plus l'intention de passer sa nuit debout. Didier Catineau, citoyen de la région de Saintes et plus généralement d'un monde en pleine mutation s'inscrit dans le vaste mouvement où les habitants, fuyant le mouton de Panurge, choisissent de s'exprimer librement. Comme le font les Anglais quand ils haranguent les passants dans les parcs.
Proche des milieux artistiques et littéraires, il a senti en l'écriture et la parole déliée la puissance de la communication. Une communication douce sans pavé ou slogan rageur. Et pour cause, elle réside en la lecture de textes sur la misère écrits par des écrivains tels que Victor Hugo ou Prévert. Des textes magnifiques qui décrivent une société coupée en deux, entre matérialisme et pauvreté. Une situation fracturée que des Français vivent au quotidien. Et la misère d'hier rejoint celle d''aujourd'hui sous le regard narquois des dividendes qui s'effilochent au vent mauvais de la spéculation.
Didier Catineau va constituer une association "l'Esprit Saintongeais" et publier un livre sur la misère dont les bénéfices seront reversés au Secours Populaire de Saintes |
Didier Catineau est entré en joute contre la péniche restaurant "le Batiâ". Non pas qu'il s'en prenne aux propriétaires dont il salue l'implication professionnelle, mais à la mairie qui, dit-il, a mal choisi son emplacement et que dire des pontons « payés par l'argent public et situés près d'un monument classé aux Monuments Historiques, l'Arc de Triomphe. N'aurait-on pu la mettre place Blair ou à Port La Rousselle ? » s'interroge-t-il. « Non, il a fallu placer ces 20 mètres de structure sur la Charente au point le plus stratégique et touristique de la cité santone ».
Quand l'opposition saintaise est plutôt muette sur la question, Didier Catineau élève le ton comme le faisaient autrefois les observateurs dignes de ce nom. Une vingtaine de personnes avaient répondu à son appel aux côtés d'un sympathique musicien, Alain Lanatrix.
Parmi les participants, tout le monde n'était pas hostile à la péniche. Une Saintaise de longue date était venue pour la liberté d'expression, « une valeur majeure à préserver, c'est pourquoi je soutiens Didier », tout en indiquant clairement sa pensée : « les commerces du centre ville et les Galeries Lafayette rencontrent des difficultés. Plus d'animation dans ce quartier sera profitable ».
Ces échanges d'idées n'ont entraîné aucune tension dans les rangs. C'est précisément la force des rencontres citoyennes : se comprendre sans se répandre !
Poèmes et chansons sur le grand thème de la misère (© Nicole Bertin) |
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