Les Archives historiques d'Aunis et Saintonge, que préside Marc Sequin, ont pour coutume, voire pour mission, de faire découvrir le patrimoine de Charente Maritime à leurs adhérents. Dernièrement, le groupe se trouvait dans la région de Pons.
L'hôpital des pèlerins est l'un des fleurons de la ville de Pons. Après son assemblée générale, l'association des Archives s'y est retrouvée, guidée par Jean Jacques Elie, maire de Mazerolles, vice-président de la communauté de communes.
Assemblée générale à Mazerolles |
Visite guidée par Jean Jacques Elie |
Les protecteurs célestes entendirent sa requête puisque ce lieu, qu'empruntaient les pèlerins en route pour Saint-Jacques de Compostelle, devint l'enjeu de revenus considérables. Outre les rentes des propriétés, le montant des amendes lui était en partie destiné. De quoi faire des envieux, c'est pourquoi durant des siècles, de violents litiges opposèrent le Sire de Pons au Parlement de Bordeaux.
« Cet hôpital a d'abord été construit pour accueillir les gens qui, arrivant à Pons, en trouvaient les portes fermées » explique Pascal Even, l'ancien directeur des Archives de Charente-Maritime. Il se composait d'une vaste salle pour les malades, de pièces utilitaires, d'une chapelle et d'un passage couvert qui a été sauvegardé (sa hauteur a été diminuée de sept mètres).
Marc Seguin mentionne de nombreux procès qui ont concerné cette structure, objet de convoitises. Ceci dit, elle ne perdait pas de vue sa mission première, celle d'assister les nécessiteux et les miséreux. « A l'époque, il existait trois établissements de ce type » explique le président : l'hôpital Dieu qui se trouvait route de Saintes, l'hôpital Saint-Nicolas situé en ville et l'hôpital neuf construit route de Bordeaux.
Les siècles passant, cet hôpital finit par perdre ses fonctions. Au XIXeme siècle, des sœurs l'occupaient encore. Au XXe, il tomba en désuétude avant d'abriter les matériels techniques de la mairie.
La charpente du XIIIe siècle. Aux alentours de l'hôpital neuf (classé moment historique en 1879), devait se trouver la potence ou les potences du Sire de Pons... |
Visite du jardin aux plantes médicinales de l'hôpital des pèlerins |
Sous le figuier, Alain Floriant, Marc Seguin et Pascal Even |
Des portails aux riches sculptures
Suivait la visite de deux églises remarquables. L'église de Chadenac est l'une des plus belles de la région avec son portail sculpté. Classée monument historique en 1843, remarquée par André Malraux, elle aurait été édifiée au XIIe siècle. L'architecte s'appelait Guillaume et le sculpteur Charroux. Des explications détaillées à son sujet ont été données par Alan Michaud qui regrette la présence de l'actuel clocher dont on se passerait volontiers !
Sculpture de l'église de Chadenac |
Chadenac est un lieu habité de longue date puisque des vestiges gallo-romains, dont une borne milliaire, y ont été trouvés. De même pour le grand cimetière mérovingien dont les tombes étaient recouvertes par une vigne, explications données par Alain Floriant.
Des détails sur l'église d'Avy donnés par Marc Seguin |
Le portail de l'église d'Avy |
Bref, ce fut une journée à la fois studieuse et instructive. Si vous souhaitez rejoindre l'association des Archives historiques, n'hésitez pas à la contacter au 8 de la rue Mauny à Saintes.
La légende de l'anguille de Pons (gravée dans ce chapiteau de l'hôpital des pèlerins) : Il y a bien longtemps, les deux filles du Seigneur de Pons sauvèrent la vie d'une anguille. Mais l'anguille était fée et pour les remercier, elle promit qu'elle veillerait sur la cité pontoise pour les siècles à venir.
• Chemin de Saint-Jacques de Compostelle : L'itinéraire qu'empruntaient les pèlerins était généralement le grand chemin de Blaye. Au Moyen âge, une tour se dressait près du passage voutée de l'hôpital neuf. Elle a été détruite au XIXe siècle.
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