dimanche 26 février 2012

Borloo tombe à l’eau…


Depuis qu’il a quitté les ors de la République, Jean-Louis Borloo a un rêve : retrouver un poste important dans le privé et, pourquoi pas, présider une très grande entreprise. Ancien ministre de l‘Écologie, le groupe Veolia spécialisée dans l’eau, l’assainissement, le traitement des déchets et la fourniture d’énergies alternatives, lui a toujours semblé être le point de chute idéal.

Lorsque Henri Proglio quitta la présidence de Veolia pour prendre celle d’EDF, Jean-Louis Borloo tenta déjà sa chance. Se sentant menacé, le numéro deux du groupe, Antoine Frérot, lui coupa l’herbe sous le pied. Jean-Louis Borloo retourna donc à la politique avec la velléité d’être candidat à la présidence de la République. Il entraîna beaucoup de ses amis dans son aventure pour annoncer, un beau soir à TF1, qu’il renonçait à cette ambition. Retour de piste. Il entraîna les troupes radicales vers la seule élection qui compte, “les Législatives“ disait-il.

L’idée de retrouver un grand poste dans le privé ne le quitta pas pour autant. Il y a quelques semaines, lorsqu’Henri Proglio se fâcha brutalement avec son successeur à la tête de Veolia (la situation qu’il a laissée ne serait pas aussi brillante qu’on l’a prétendu, soit 400 millions de pertes annoncées après amortissement d’investissements risqués aux États-Unis et en Calabre), une nouvelle chance se profila.
Borloo fit une seconde tentative, tentant de prendre la place d’un Frérot que l’on voulait démissionner. Le premier tour des administrateurs laissa espérer une majorité pour Borloo. Irrité, le président en exercice, qui n’est pas tombé du premier cocotier, lança via Euro RSCG, une campagne de communication sur le thème « Proglio veut imposer Borloo à ma place à la demande de Nicolas Sarkozy qui obtiendra ainsi son ralliement ». Cette campagne remplit très vite la une des journaux, dont celle de Libération, sur le thème bien connu des petits arrangements entre amis.

Cette malheureuse histoire déséquilibra tout ce beau monde. Aux premières loges, Sarkozy fit connaître sa fureur. Borloo s’empressa de publier un communiqué assurant que son avenir n’était que politique et qu’il ne pensait qu’au rôle qu’il pourrait avoir dans le futur de la France.

Il y a tout de lieu de penser que le conseil d‘administration de Veolia, déstabilisé par cette querelle, redonnera la semaine prochaine sa confiance à Antoine Frérot. La pierre aura donc fait plusieurs coups, Borloo et Proglio déstabilisés, Sarkozy caricaturé tandis que Frérot tente de sauver son siège.

Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin, elle se casse ?

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