L'information journalistique en Charente-Maritime : portraits, actualités politiques,
vie culturelle, artistique, patrimoine, histoire, voyages
mercredi 13 avril 2011
Règlements de comptes
à Brie sous Mortagne :
René Fraineau accuse
le maire Maurice Girerd
En Charente-Maritime, une affaire oppose actuellement un habitant de St-Germain du Seudre, René Fraineau, au maire de Brie sous Mortagne, Maurice Girerd. En toile de fond, des règlements de comptes musclés entre chasseurs. Chaque partie campe sur ses positions et ce sera à la justice de trancher. Si celle-ci juge la plainte recevable.
Il y a vingt ans, Brie avait fait la une de l’actualité. En effet, plusieurs maisons avaient brûlé, ainsi qu’une moissonneuse batteuse. Des centaines de pieds de vigne avaient été sectionnés en une nuit, les tuyaux de la station coupés et des coups de fusil tirés. Malgré de lourds soupçons pesant sur un individu, ces « événements peu communs» sont restés sans suite. Les choses finirent par se tasser et la population, un brin traumatisée, retrouva la paix.
Aujourd’hui, la commune de Brie est à nouveau sous les feux de la rampe. En début de semaine, un courrier émanant de « certains habitants du village et des communes voisines » a été distribué dans les boîtes à lettres. Comportant plus d’une vingtaine de signatures, ce mystérieux document envoyé entre autres au Président de la République, à la Chancellerie et au Préfet, émane principalement d’un habitant de St-Germain du Seudre, René Fraineau qui estime être la victime du maire, Maurice Girerd. Pourquoi ameuter les populations ? Tout simplement parce que le maire aurait le pouvoir de museler son entourage dont il pourrait acheter l’attitude conciliante et le silence avec « des bouteilles de champagne ». Tout un programme…
Histoire de chasse
La première partie du courrier est très explicite sur les relations tendues qui existent entre les deux hommes : Maurice Girerd aurait « une attitude irrespectueuse, mafieuse et orgueilleuse». Dans le style habillage de printemps, l’élu est amplement servi !
Quels sont donc les griefs de René Fraineau ? Laissons-lui la parole : « le 19 novembre 2010, je me promène à cheval quand je rencontre M. Girerd au guet avec son fusil de chasse. Je lui fais remarquer dans un premier temps qu’il n’a pas le droit de chasser sur la commune de Floirac, ce à quoi il rétorque : Mais j’ai tous les droits ». Le ton monte visiblement puisque M. Girerd est accusé « d’avoir tiré deux coups de fusil au-dessus de la tête du cheval, puis à nouveau deux coups dans la même direction. Il a fait peur au cheval en poussant des cris et en levant son fusil au-dessus de sa tête. Heureusement, j’ai pu calmer ma monture ». Bien qu’éloigné, un témoin assiste à la scène. Michel Genêt (de Brie) déclare avoir entendu des coups de feu et vu M. Girerd chercher à écarter le cheval.
« Le pourquoi de ma mésentente avec M. Girerd porte sur des problèmes d’élection de chasse » explique René Fraineau dans le procès-verbal d’audition établi par la gendarmerie à l’époque des faits. Une plainte a été déposée. Toutefois, depuis plusieurs mois, rien ne semble bouger… D’où les interrogations de René Fraineau et de ses amis qui n’hésitent pas à sous-entendre que le maire ferait jouer ses relations afin que le dossier tombe aux oubliettes.
Une autre version
Interrogé sur cette sombre histoire, Maurice Girerd n’a pas, comme on s’en doute, la même approche des faits. « Je regrette ce qui se passe actuellement car je n’ai jamais eu de problèmes avec la famille Fraineau, dont j’ai eu l’un des enfants comme apprenti » souligne-t-il.
Les hostilités auraient commencé avec la refonte du bureau de l’ACCA de Brie, opération supervisée par la Fédération. La liste sur laquelle figure René Fraineau doit s’incliner, laissant la place à un nouveau président, Michel Bourreau. « Je pressentais que le camp qui avait perdu chercherait à se venger, qu’il y aurait des retombées chimiques, comme on dit. J’ai donc écrit une lettre d’information au Procureur et j’ai averti la gendarmerie » explique le maire qui privilégie le vieil adage "mieux vaut prévenir que guérir".
Sur l’altercation du 19 novembre, il est excédé par ce qu’il entend : « ce n’est pas à 68 ans que je vais tirer sur un cheval ». Ce jour-là, en fin de journée, il est allé traquer la grive au bois de Gori, après avoir garé son 4x4 à l’entrée du chemin : « Au loin, j’ai vu arriver un homme. J’ai finalement reconnu René Fraineau. Il a arrêté son cheval à quelques mètres de moi et m’a insulté, me demandant ce que je faisais là. Je n’ai pas donné suite et j’ai tiré quelques grives, mais il était toujours là. Il a avancé son cheval sur moi et j’avoue que j’ai eu peur d’être écrasé, c’est pourquoi j’ai mis mon fusil au-dessus de ma tête et j’ai crié pour faire reculer l’animal. Je n’ai jamais eu l’intention de tirer sur le cheval et son cavalier ! J’ai fini par m’en aller en me disant que j’aurais mieux fait de rester chez moi ».
Maurice Girerd se dit prêt à s’expliquer devant la justice. «Par la distribution de ce tract, René Fraineau veut forcer la main du Procureur, je suppose. Ce monsieur m’a agressé plusieurs fois verbalement, sans compter les doigts d’honneur qu’il m’adresse quand il passe en voiture. Il est urgent que le calme revienne dans la commune ».
Nous ignorons quelle suite sera donnée par le tribunal à ce dossier. En cette époque printanière, souhaitons que la commune de Brie puisse respirer à nouveau le bon air frais de l’entente et de la fraternité…
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire