Sacha Jeoffret distingué pour acte de courage et de dévouement
Dernièrement, la municipalité de Chaniers a honoré Sacha Jeoffret qui a sauvé de la noyade des touristes belges par un geste héroïque. Il manquait malheureusement Eddy Procureur qui a porté secours, lui aussi, à ces malheureuses…
On prétend que le destin est écrit. Ce jour de l’été 2010, alors qu’il assurait la traversée du bac qui transporte les voitures de Chaniers à Courcoury, Sacha Jeoffret ignorait qu’il allait vivre un événement dont il se souviendrait toute sa vie. Pour une raison qui reste difficile à expliquer, une estivante belge a continué à avancer sur la plateforme du bac pour s’abîmer dans la Charente. Un fait incroyable puisque chacun sait que le principe du bac est précisément d’isoler les véhicules de l’élément liquide. Toujours est-il que sans le courage de Sacha, qui a aussitôt plongé pour secourir la conductrice et sa fille, et l’aide d’un deuxième sauveteur, Eddy Procureur, qui a extrait la troisième passagère, ces vacancières auraient terminé leur séjour d’une manière tragique.
Pour ce geste remarquable, Sacha Jeoffret a reçu samedi dernier des mains de Xavier de Roux, maire de Chaniers, la médaille de bronze pour acte de courage et de dévouement. Un moment émouvant pour ce jeune homme qui poursuit ses études à La Rochelle, à l’École d’ingénieurs. Chaleureusement félicité, il a reçu ces compliments avec modestie et naturel. Il a fait son devoir et si c’était à refaire, il recommencerait. Sa famille, qui habite Chaniers et Montils, peut être fière de lui ! Il a un projet pour 2012, participer au 4L Trophy (comme Romain Daviaud de Chamouillac). Il cherche d’ailleurs des sponsors pour mener à bien cette épreuve qui le conduira au Maroc avec son coéquipier. L’objectif est d’y acheminer des fournitures scolaires.
Bonne chance à Sacha qui démontre, à 19 ans, que la valeur n’attend pas le nombre des années !
• RETOUR SUR LES FAITS
Un drôle d’après-midi de juillet…
« Il y avait deux femmes et une fillette d’une douzaine d‘années dans la voiture immatriculée en Belgique. La conductrice venait de parcourir une longue distance. Flamande, je pense qu’elle n’a pas compris les consignes que je lui ai indiquées quand elle a monté sur le bac » se souvient Sacha Jeoffret. Conséquence inattendue, la femme, sans doute fatiguée, poursuit sur sa lancée et le véhicule tombe fatalement dans la rivière. Or, à cet endroit, la profondeur de la Charente est d’environ sept mètres.
Sacha réagit aussitôt et plonge dans le fleuve. La voiture n’a pas encore sombré et il fait signe aux passagères. « En ouvrant les portières pendant qu’il en est encore temps, vous pourrez vous dégager » leur fait-il comprendre. Les occupantes sont paniquées et une seule parvient à s’exécuter. Une portière cède. L’eau s’engouffre aussitôt et la Polo s’enfonce. Sacha aide deux personnes à rejoindre la surface.
Et la troisième ? C’est alors qu’intervient Eddy Procureur qui se trouve sur l’autre rive. « J’avais été cherché des cigarettes pour des copains quand j’ai entendu qu’on me demandait de porter secours ». Par chance, il nage bien. Il prend en charge la dernière femme qu’il a de la peine à maintenir car elle est inerte. Deux amis lui viennent en aide et ensemble, ils rejoignent le bac. Un vrai miracle…
Sacha, qui est aux côtés d'Eddy Procureur sur le bac, reste frappé par ce qu’il a vécu : « elles ne parlaient pas bien le français. La conductrice croyait qu’il y avait un gué, une faible épaisseur d’eau et c’est pourquoi elle ne s’est pas arrêtée ».
Sacha a suivi une formation de sauveteur (il est secouriste de niveau 2), ce qui lui a permis d’intervenir rapidement. L’été dernier, il remplaçait le passeur municipal, en congé de maladie. « Il est évident que Sacha, par sa vivacité de réaction et ses capacités sportives, a évité un véritable drame » soulignent les témoins de la scène.
• Eddy Procureur n’a pas assisté à la manifestation où pourtant il était attendu. Malgré des recherches à Thénac, nul ne sait où est ce jeune homme qui appartient à la communauté des gens du voyage. Peut-être le reverrons-nous au bord de Charente l’été prochain ?
• Petite déception : Sacha n’a jamais reçu de nouvelles des femmes qu’ils a sauvées. Un petit mot lui aurait fait plaisir, mais peut-être n’ont-elles rien dit de leur mésaventure saintongeaise quand elles sont rentrées en Belgique…
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