Du 8 au 23 avril, l’atelier galerie de l’Abbaye accueille les œuvres de l’artiste Michel Bowes. Il nous invite dans son jardin secret où la rose est souveraine...
Daniel Pirrotta, propriétaire de la galerie de l’Abbaye, a tout de suite apprécié « ce peintre saintais à la figuration épurée qui interroge notre conscience d'une façon à la fois métaphysique et poétique. Ce sont des représentations de roses qui ont retenu mon attention dans son atelier, non pas en bouquets académiques, mais des roses teintées d'ambiguïté, parfois spectrales ». Voilà qui incite à la curiosité !Pour ceux qui ne connaissent pas Michel Bowes, il s’est installé dans la cité santone après avoir travaillé en Angleterre où il était directeur artistique d’une entreprise spécialisée dans les jeux vidéo. Un job qui l’avait éloigné temporairement du monde de l’art. Mère française, père britannique, il est partagé entre deux terres qui s’étaient pourtant rapprochées à l’époque d’Aliénor d’Aquitaine ! En 2011, il se décide. « J’ ai tourné la page et choisi une région où j’étais venu en vacances. J’ai été séduit par la beauté de la côte et les paysages de Charente-Maritime, les villages de Saintonge, la proximité de l'océan ». Il pose ses valises à Saintes avec la ferme intention de peindre. Sinon à quoi auraient servi ses études aux Beaux-Arts de Birmingham, suivies d’un master en images de synthèse et animation à Guildhall University de Londres ? Palette, montre-toi ! En 2012, il est présent à la biennale de peinture de Cestas, en 2013 à la biennale 109, cité internationale des arts à Paris. Les expos se suivent avec un fil conducteur : comprendre, trouver un sens à ce qui nous entoure, donner une interprétation au vécu.
Pour sa nouvelle expo, s'écartant des objets familiers, il a choisi le thème « des roses éternellement belles et fragiles, mais des roses sans cesse renouvelées été après été, des roses pour toujours en réalité ». Majestueux, le rosier de son jardin l’a inspiré. Il y a la rose montante, belle et conquérante, et celle qui descend lentement et inexorablement vers le monde d’en bas.
La recherche de l’artiste symbolise le mouvement : il immortalise le cycle du renouveau que suit le flétrissement, rappelant ainsi que tout est éphémère. « Donc, si vous me croyez, mignonne, tandis que votre âge fleuronne en sa plus verte nouveauté, cueillez, cueillez votre jeunesse : comme à cette fleur, la vieillesse fera ternir votre beauté » écrivait Pierre de Ronsard au XVIe siècle à Cassandre Salviati dans le fameux poème « Allons voir si la rose ». Sur la toile, Michel Bowes incarne cette transformation en des nuances d’une grâce subtile. Réaliste aussi : il a nommé son exposition "A rose less sweet" (une rose moins douce). Teintes minutieusement choisies, effets et lumières combinés, fleurs à la position parfois renversée, constituent une écriture picturale qui attire le regard. Le visiteur est invité à suivre le chemin d'une métamorphose florale à la fois épurée et complexe. Mais quel est donc cet espace où se cache l'élégance fugace ? A vous de résoudre cette énigme !
« Cette évocation sincère en une douzaine d'œuvres est inspirée, touchante, et d'une élégante cohérence » souligne Daniel Pirrotta. |
• Adresse : 66 rue de l’Arc de Triomphe à Saintes. Contact 06 63 38 10 34
Sculptures de Daniel Pirrotta |
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