mardi 3 avril 2012

Claude Belot règle ses comptes

avec Montils, Brives et Salignac


En décembre dernier, la carte intercommunale de Charente-Maritime a été rejetée. Mardi matin, devant les maires de la communauté de communes de Haute Saintonge, Claude Belot a dit publiquement ce qu’il avait sur le cœur, sans ménagement pour les 
« dissidents » 
du canton de Pons…

Le bureau présidé par Claude Belot

Il ne fait pas bon être dans l’opposition de Claude Belot. Ceux qui ne partagent pas ses points de vue l‘apprennent à leurs dépens. La preuve en est que les élus socialistes de la région, dont Bernard Lalande, maire et conseiller général de Montendre, ne lui apportent guère la contradiction, préférant la neutralité aux jeux risqués de l’arène. Il est des corridas perdues d’avance, dit-on !
Mardi matin, devant la communauté de communes de Haute-Saintonge réunie à la Maison de la Vigne d’Archiac, Claude Belot a abordé sans langue de bois les problèmes d’intercommunalité. Au ban des accusés, les trois communes dissidentes du canton de Pons.

Depuis que Montils, Brives et Salignac ont déclaré clairement qu’elles ne voulaient pas rejoindre la CDC de Haute Saintonge, les choses patinent. En effet, la CDC de Pons et celle de la Haute Saintonge auraient dû convoler en justes noces et former un grand couple avec la perspective, pour Daniel Laurent, de succéder à Claude Belot à la tête de cette structure. Or, l’union a du mal à aboutir, des cousins éloignés ne voulant pas assister à la cérémonie. Du genre : si quelqu’un s’oppose à ce sacrement, qu’il parle ou se taise à jamais !

J.-P. Geay, maire de Montils, a donc élevé la voix pour dire que sa commune n’avait rien à voir avec les pinèdes saintongeaises. Il aime mieux le fleuve Charente ! Idem pour Brives et Salignac.
Conséquence, depuis plusieurs mois, des rebondissements ont lieu, générant une ambiance plutôt délétère, jusqu’au fameux jour de décembre 2011 où la carte intercommunale du département a été rejetée à La Rochelle. Claude Belot déplore cette situation où « des gens s’agitent, s’imposent à la commission départementale de coopération intercommunale et vocifèrent à la Préfecture ». Dans cette même salle, se tenaient autrefois les sessions du Conseil général : « à l’époque, je n’aurais pas toléré un quart de ce que j’ai vécu dernièrement ». Il n’y a donc plus de schéma et la CDA de Saintes est en cale sèche « à cause de la dissidence pontoise ». L’élu est d’autant plus irrité par cette fronde « qu’elle ne représente que 1 000 habitants environ ». Il n’empêche qu’elle bloque tout le processus sudiste.

“Le délit de sale gueule n’existe pas“


Les problèmes du Nord du département viennent d’être réglés lors d’une récente réunion de la CDCI. Début juillet, la Saintonge fera l’objet d’une rencontre spécifique et l’on connaîtra alors le sort réservé aux trois communes. Pour l’instant, elles restent dans le giron de la CDC de Pons qui ne veut pas s’en séparer. « On n’administre pas selon les humeurs des uns et des autres et le délit de sale gueule n’existe pas dans la constitution française. Il faut raison garder ».

Claude Belot (UMP) et l'un de ses vice-présidents Bernard lalande (PS)

L’intercommunalité est régie par des règles d’adhésion » lance Claude Belot. Et d’ajouter : « Déjà, au XIe siècle, le hobereau de Montils rendait allégeance au Sire de Pons et non aux abbesses de Saintes » (1). Jean-Paul Geay appréciera ! Quant à Jean Rouger, maire de Saintes, tant pis s’il n’a pas encore sa CDA : « si les Saintais avaient voté oui à la CDCI, elle existerait aujourd’hui » estime Claude Belot qui ne jure que par les grandes CDC, « efficaces et rentables ».
Après s’être assuré de la fidélité de Rouffiac (importante pour la suite des événements), il attend que le canton de Pons soit enfin réunifié pour opérer le rapprochement.


Convaincu par ces paroles de rassemblement, sorte d’évangile intercommunal, le maire de Pons, Henri Méjean, approuve la position de l’élu jonzacais. Lui-même a connu les fractures du canton de Pons, avec M. Lambert et F.P. Delapeyronnie. Son souhait est de voir les territoires travailler dans la paix et en étroite collaboration. « Je remercie les communes de Haute-Saintonge qui ont voté favorablement pour nous accueillir ». Michel Géneau, président de la CDC de Pons, abonde dans son sens. Il regrette le temps perdu et “heureux de 1975 à 1992“.
La balle se trouve dans le camp des brebis égarées, Montils, Brives et Salignac… et du préfet qui devra trancher ce délicat dossier.

1 - Renseignements tirés du tome III de l’Histoire de l’Aunis et de la Saintonge écrit par Marc Seguin : “Le début des Temps modernes (1480-1610)“, p. 173 complétée. Le domaine le plus rentable et le plus prestigieux du chapitre s’étire le long de la Charente jusqu’à Richemont : Chaniers, la baronnie de Saint-Sauvant avec son bourg fortifié, la Chapelle-des-Pots, Chérac et Louzac. Les chanoines y surveillent leurs tribunaux et accensent leurs dernières argiles à la fin du règne de François Ier ; ils perçoivent des péages à Chaniers, Chauveau et Brives où existe un pont (Brive est un toponyme très ancien qui signifie “pont”). En échange de services religieux pour les défunts de leur famille, les sires de Pons ont aliéné les terres de la rive méridionale (dont Montils) sans renoncer à leur suzeraineté. Cette vassalité déplaisait aux chanoines ; un accord a été trouvé avec Guy de Pons en 1497, mais le chapitre ne paraît pas l’avoir respecté, au moins durant les guerres de Religion et jusqu’à la fin du XVIe siècle et l’intervention d’Antoinette de Pons (qui a conservé ses archives). Cette dernière rappelle, en effet, ses prérogatives en faisant “expédier sa cour” (c’est-à-dire son tribunal de haute justice) au milieu de la Charente, sur le pont de Brives. Il en résulte un procès, puis une transaction du 4 septembre 1601. Les chanoines reconnaissent leur vassalité et s’engagent à prêter hommage “à cause des ponts et passages de Chapniers, Brives et Chauveau… à luy bailler un chapellet d’esbaine (de bois d’ébène) composé de six dizaines et une image d’or où il y aura en la sculpture l’image de St Anthoine avec un S et un A”. L’abbesse de Saintes n’a rien à voir dans cette région.

• Archéologie : 
Objets inanimés, vous avez une âme !



Valérie Mortreuil, archéologue de la CDCHS, est chargée de faire l’inventaire du mobilier archéologique trouvé sur les communes de Haute-Saintonge. Pour l’instant, elle en est à ses tout débuts. Mardi, elle a présenté plusieurs objets venant de ce périmètre, dont une bouteille en terre cuite datant de la fin du Ier siècle ou du début du IIe siècle après J.-C., qui aurait pu abriter des échantillons de vins. Excepté le col qui a fait l’objet d‘une restauration, elle est en parfait état. L’homme qui la possédait s’appelait “Tegullirus, fils de Tumiomarus“. Moment émouvant que l’évocation de ce viticulteur d’un autre temps qui vient jusqu’à nous grâce à sa signature ! Ce récipient a été trouvé par un agriculteur sur la commune de Cierzac, lors d’un labourage. Suivirent la présentation d’une poterie antique réalisée dans les ateliers de Soubran (célèbre œnochoé) et un pichet du Moyen-Âge aux motifs torsadés.

Ces nombreux témoignages du passé rappellent que nos ancêtres étaient imaginatifs et talentueux. Pensez à la beauté des bijoux mérovingiens retrouvés devant l’église de Jonzac : on attend qu’un artisan d’art en tombe amoureux pour créer la ligne “bijoux de Jonzac“! Un musée serait le bienvenu afin d’admirer ces trouvailles dans de bonnes conditions.


• Plantes médicinales de Haute-Saintonge : 
 Retrouver le savoir des anciens



La CDCHS a chargé Benoît Perret de valoriser cette filière. C’est ainsi qu’il fréquente des cours de phytothérapie et d‘aromathérapie à la Faculté libre de médecine naturelle de Paris afin de parfaire ses connaissances.
La Haute-Saintonge abrite au moins 150 espèces médicales sur son territoire, dont une quarantaine sur la Voie verte. Une fois traitées, certaines plantes aux vertus curatives peuvent être vendues en dehors des pharmacies. Bien sûr, la récolte doit être faite sur des sites non pollués. Claude Belot apprécie ce retour aux “savoirs“ d’antan dont la tisane de nos grands-mères est l’illustration. La pâquerette, par exemple, permet d’avoir une jolie peau et favorise le drainage. Retrouver les secrets des herboristes est une bonne idée. Après la beauté par l’eau thermale jonzacaise, l’heure de gloire des plantes saintongeaises est annoncée !

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