jeudi 1 juin 2017

Législatives Jonzac/Royan : Loïc Girard, optimiste et entreprenant… malgré le "penchant" de Claude Belot pour Raphaël Gérard !

N’ayons pas la langue de bois, surtout à une époque de transparence de la vie politique ! Loïc Girard, maire de Gémozac et candidat des Républicains sur la circonscription Jonzac/Royan - que détenait de longue date Dominique Bussereau - ne serait guère aidé par Claude Belot, maire de Jonzac et lui-même membre des Républicains. Au journal Sud-Ouest, sous la plume de Marie-Claude Aristegui, il a déclaré : « je trouve très intéressant Raphaël Gérard, candidat d’En Marche ». Et plus si affinités. De là à le soutenir ?
Comment expliquer cette position ? En premier lieu, Claude Belot aura besoin du soutien de la République en Marche, fraîchement sortie des urnes, pour mener à bien ses projets et sans doute aurait-il aimé que son fils Nicolas soit candidat aux Législatives. Eventualité que les Républicains ont écartée. Plus délicate serait la construction d’un centre pour autistes à Gémozac (dont on a posé la première pierre au château de Bernessard), choix qui déplairait à l’ancien sénateur, lequel aurait souhaité cette structure à Jonzac…
Dans ces conditions, on peut comprendre la "froideur" de l’élu envers Loïc Girard qui ne fonctionne pas selon le modus vivendi haut-saintongeais. On s’en doutait un peu puisque vendredi dernier sur le marché de Jonzac, entre les fromages et les melons, une conseillère municipale proche de Claude Belot distribuait les tracts de Raphaël Gérard aux côtés d’une sympathisante de gauche ! Comme quoi Emmanuel Macron fait des miracles (pour la canonisation, il faudra qu’il attende un peu !) !


Revenons donc à Loïc Girard, maire et conseiller départemental de Gémozac, qui fait face avec courage à cette situation où la solidarité des Républicains semble être remise en cause dans l’enclave jonzacaise. Candidat de l’Union de la Droite et du Centre, il a pour suppléante Brigitte Quantin, élue et chef d’entreprise de Saint-Aigulin. Tous deux veulent « défendre les intérêts du territoire et de la ruralité. Les années qui viennent seront cruciales et doivent servir à conduire les réformes urgentes dont la France a besoin. Les élections législatives vont permettre de choisir les forces politiques qui auront cette responsabilité ». 

Conduire une politique cohérente

En réunion à Montendre mardi dernier, Loïc Girard explique son parcours professionnel, ses études de droit, son job « formateur » à la distillerie Merlet de Saint-Sauvant où il était attaché commercial, son entrée en politique, d’abord comme conseiller municipal en 1995 (à 22 ans) « la fleur au fusil », puis son élection à la mairie et au Conseil général en 2001 contre Jean-Paul Latreuille, réussite qui n’était pas inscrite dans les astres. En 2008, il a pris la présidence de la CDC de Gémozac, y favorisant l’ouverture. Aujourd’hui, compte-tenu de la loi Notre, cette intercommunalité devra former un vaste territoire, d’où des contacts avec Saint-Porchaire et la CDA du Pays Santon.
Son côté « jeune cadre dynamique » (il a 44 ans) s’inscrit pleinement dans le renouvellement de la classe politique. Trop de mandats tuent le dernier mandat, c’est connu ! Lui n’est pas encore dans le demi-siècle du plan d’occupation des sols. Il a de la marge et les dernières dispositions législatives ne permettent plus guère de cumuler !

Loïc Girard et Brigitte Quantin
 Ce dont Loïc Girard est le plus fier au Département ? Face au désengagement de l’Etat (réduction de la DGF aux communes), que les intercommunalités aient accepté de contribuer financièrement au déploiement de la fibre optique et au très haut débit en partenariat avec le Conseil départemental : « Ainsi, nous ferons en cinq ans ce qui était prévu en 15 ans ». Il est vrai que les connexions internet sont déterminantes pour l’aménagement et le désenclavement du territoire. Avoir un faible débit, voire inexistant, ne favorise pas l’installation des entreprises, voire des cabinets médicaux, et irrite les citoyens qui présentent alors leurs doléances aux élus.

Parmi les grands axes de son programme, figurent la participation au redressement de la France, la défense des intérêts des communes et de l’emploi, celle des services publics, de la ruralité dans son ensemble, la lutte contre les déserts médicaux et le renforcement de la solidarité. Il est aussi question de la montée du Front National dans le Sud Saintonge. Pour le binôme, il s’explique par le sentiment d’abandon qu’éprouvent certains habitants : « Prenez Saint-Aigulin, on ferme la perception, la gendarmerie. De nombreuses familles vivent dans la précarité et il y a peu de travail dans ce bassin de vie » explique Brigitte Quantin. Quant aux médecins, de quatre, ils ne sont plus… qu’un.
Loïc Girard revient sur les décisions du gouvernement Hollande, dont les rythmes scolaires : « il faut des réformes qui soient cohérentes et correspondent aux réels besoins. Se décharger sur les collectivités pour le recrutement d’une personne 3/4 heure par jour n’est pas une solution quand nous avons à dynamiser nos secteurs par l'installation d'entreprises qui généreront des emplois ». Pour lui, la formation et l’éducation sont essentielles. La société doit retrouver un équilibre où le travail manuel - comme le souligne une participante - sera sur un pied d'égalité avec les autres professions.
Si votre fils veut être boulanger, ne le découragez pas… même si son professeur principal répond que ses bonnes notes lui ouvrent d'autres voies !

Réunion à Montendre
La souplesse doit également être recherchée dans le travail : « il y a des patrons qui pourraient recruter et ne le font pas en raison des charges et des pesanteurs administratives. Ce n’est pas normal dans un pays qui souffre tant du chômage ». Les travailleurs détachés sont sur la sellette (Polonais, Roumains). Les sujets ne manquent pas dans une France en pleine mutation, prête à s’ouvrir aux extrêmes si elle ne trouve pas de réponses à ses questions existentielles. D’où la charge qui pèse sur les épaules d’Emmanuel Macron.
De là à demander à Loïc Girard s’il votera dans le sens du Gouvernement s’il est élu, il répond sans ambiguïté « oui, si le projet est dans l’intérêt de tous », sinon il s’abstiendra. Après un débat animé, il résume par cette phrase son engagement : « Je poursuivrai mon action pour que les territoires ruraux ne soient pas délaissés ». A la fin de la campagne, il aura animé 161 réunions publiques...

• Réunions : Jeudi 1er juin Jonzac salle des fête 18 h 30 ; Pons mercredi 7 juin salle des fêtes 18 h 30 en présence de Daniel Laurent et Michel Doublet ; Royan jeudi 8 juin 18 h 30 palais des congrès en présence de D. Bussereau et Corinne Imbert.

• La disparition de la taxe d’habitation pour 80% des ménages inquiète les communes pour qui elle constitue une "manne" non négligeable.

• RPI : Les nouvelles dispositions tendent à constituer de gros regroupements scolaires dans les villes et bourgs importants. Le seul problème est : qui paie les aménagements et que fait-on des anciennes structures ?

• Loïc Girard : « J’ai choisi Brigitte Quantin comme suppléante, c’est une femme de bien. Si je suis élu, elle travaillera à mes côtés durant les cinq ans du mandat ». Et pour cause, Royan/Saint-Aigulin, la longueur de la circonscription, c’est deux heures ! Ils ne seront pas trop de deux pour « couvrir » le territoire. Brigitte Quantin est chef d’entreprise et emploie une trentaine de salariés. Elle est adjointe au maire de Saint-Aigulin, Alain Chiron.

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