vendredi 9 juin 2017

Benoît Biteau, candidat sur la circonscription Jonzac/Royan : « il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de cigarette entre mes propos et les actes dans ma vie privée, professionnelle et publique. Il en va de ma crédibilité »

Candidat PRG aux élections législatives sur la quatrième circonscription Jonzac/Royan, Benoît Biteau est un ardent défenseur de l'agriculture biologique, domaine qui le passionne. Ingénieur agronome de formation (avec trois spécialités, environnement hydraulique et génétique), il a d'abord travaillé dans la fonction publique. Conservateur de patrimoine dans le marais poitevin, il a participé à l'élaboration du projet de territoire pour la labellisation du parc. 
Ce fils d'agriculteur a repris ensuite l'exploitation familiale de Sablonceaux. Son objectif était de faire d'une pierre deux coups : proposer des produits sains tout en démontrant qu'on peut vivre sans inonder la terre de pesticides. Pari réussi en famille : « Tout est bio. Une exploitation peut être viable sans être dans la recherche constante de foncier » dit-il. Sa ferme produit des légumes et des céréales. S'y ajoute l'élevage de vaches maraîchines, de chèvres poitevines et de races à protéger car menacées (dont le baudet du Poitou). Son frère, quant à lui, exploite la filière viticole.
Outre le fait qu'il bannit une agriculture synonyme de scandales alimentaires, Benoît Biteau prône l'audace et l'espoir dans une France soumise à des nombreuses interrogations. Ses axes de campagne : l'avenir de la ruralité, l'aménagement du territoire, l'économie,  l'emploi, la politique sociale, la lutte contre le terrorisme et la relance de la construction européenne. Défenseur des valeurs humanistes, ce candidat a un atout majeur pour lui : non seulement il parle vrai, mais il agit en conséquence !

Agé de 50 ans, Benoît Biteau est marié et père de 5 enfants. Il a été lauréat du Trophée national de l'Agriculture durable en 2009. Il est actuellement conseiller régional de la Nouvelle-Aquitaine. Sa suppléante, Katia Puaud-Noyer, est enseignante au lycée agricole de Barbezieux et propose, avec son époux, des chambres d'hôtes à Pons, 
ville où elle est engagée dans le milieu associatif.
• Des 12 candidats qui se présentent sur la quatrième circonscription, vous êtes le candidat des Radicaux de Gauche. Quelles sont les valeurs que porte ce parti et comment se situe-t-il sur l'échiquier politique, par rapport au PS par exemple ? 

Les valeurs du Radicalisme de Gauche, ce sont les valeurs de la République : Liberté, Egalité, Fraternité, que nos ancêtres Radicaux ont porté avec forces et convictions lors de la création de cette République bâtie sur le socle de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. C’est aussi la Laïcité, celle qui ne fait référence qu’à la définition intrinsèque de la loi promulguée le 9 décembre 1905, et ne s’accommodant pas de ces multiples interprétations, dont certaines flirtent trop souvent avec des communautarismes religieux. 
Mais la principale valeur du radicalisme, mère des valeurs de la République, fil conducteur, âme de l’engagement radical des figures du radicalisme, à l’image de Victor Hugo, Georges Clémenceau, Jean Moulin, Jean Zay, Gaston Monnerville, Pierre Mendès-France, et plus localement Emile Combes et Michel Crépeau, c’est l’humanisme. Celui qui a permis, à ceux-là et leurs disciples, de relever les défis sociaux et sociétaux, le défi de la résistance, et le défi contemporain de l’écologie, faisant de ces gens-là d’infatigables ambassadeurs de la Paix, de la Justice, de la République et de ses valeurs.
Sur l’échiquier politique, avec ma suppléante Katia Puaud-Noyer, nous nous positionnons clairement à Gauche, et c’est d’ailleurs la raison de cette décision de candidature visant à combler l’absence de candidature au centre de la gauche sur cet échiquier politique.
En effet, deux candidats affichent clairement leur proximité au mouvement En Marche, ni de droite, ni de gauche, ou, au choix, de gauche et de droite. L’un est investi officiellement par EM, l’autre, initialement investie par le PS, dont l’appartenance a d’ailleurs totalement disparue de ses documents de campagne, avait également sollicité cette investiture qu’elle n’a pas obtenue, faisant ainsi de ces deux candidats, se revendiquant de la majorité présidentielle, des candidats de droite et de gauche et marchant en zig-zag, titubant entre leur droite et leur gauche.
Quatre autres candidats se positionnent sur des projets très à gauche, manquant parfois d’approche globale. Il y a aussi la candidate écologiste, dont le fil conducteur du programme est l’incontournable sujet de l’écologie, également très présent dans notre projet.
Et il y a nous, qui sans ambigüité, sans concession, nous positionnons à Gauche, avec un projet construit sur le socle de l’humanisme, portant et voulant servir les valeurs de la République, voulant faire des utopies d’aujourd’hui, les réalités de demain, notamment sur le sujet de la transition écologique et la justice sociale, et résolument positionnés au centre d’une gauche désertée par les candidats, officiellement ou non, En Marche, et par ceux traditionnellement très à gauche.

Jeudi soir, Benoît Biteau et Katia Puaud-Noyer étaient à Saint-Germain de Lusignan où ils ont été reçus par Claude Martial, maire, et Alain Piton.

• Emmanuel Macron est Président de la République. Si vous êtes élu, appartiendrez-vous au groupe de la gauche ou les curseurs peuvent-ils bouger vers En Marche ?


Si je suis député, je chercherai à rassembler les forces de Gauche pour constituer un groupe politique autonome portant les valeurs de l’humanisme et de la République, et indépendant du mouvement En Marche. Cette indépendance, que j’ai pratiquée au Conseil Régional Poitou-Charentes, et que je pratique aujourd’hui au Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine, tout en étant membre de la majorité, est fondamentale pour pouvoir conserver sa liberté d’expression, en conscience et en respect de l’électorat qui me fait confiance. Position qui ne convoque nullement une attitude dogmatique d’opposition systématique, mais laissant la capacité et la liberté de pouvoir se positionner en son âme et conscience.

• Autour de quels thèmes avez-vous axé votre campagne ? Vous êtes un ardent défenseur de l'agriculture bio. Pourquoi est-ce si difficile de se faire entendre ?

Nous avons axé notre campagne, sur cette circonscription rurale, autour des enjeux contemporains de la ruralité, que nous avons déclinés par le prisme de six axes fondamentaux pour un candidat aspirant à un poste de Député.
La République et ses valeurs, et donc ce qu’elles peuvent apporter pour permettre de bâtir un futur vivable, humaniste et fraternel pour notre pays.
L’économie et l’emploi, qui doivent répondre au développement des territoires ruraux, ne pouvant donc pas se réfléchir uniquement sur les thèmes d’une économie mondialisée, mais résolument tournés vers la valorisation des richesses et des atouts de territoires authentiques et plein de ressources souvent trop peu valorisées.
La sécurité et la Justice, car rien n’est plus insupportable que l’injustice, expliquant probablement, sans pour autant le cautionner, le vote extrême.
Les politiques sociales, responsables et solidaires, dans le droit fil de notre ADN humaniste, imaginant les solidarités depuis la petite enfance, jusqu'à nos aînés. 
L’aménagement du territoire, avec une volonté affirmée de préservation et de restauration des services publics et de proximité, de défense et de sauvegarde de l’accès à l’école, à la culture, aux soins et à la modernité proposée par le très haut débit numérique.
L’Europe qui doit être le catalyseur des projets structurants et vertueux depuis l’échelon communal jusqu'à la construction de l’avenir des générations futures, à l’échelon planétaire.

Ingénieur agronome ayant accompagné des logiques agronomiques efficaces, en France et à l’étranger, démontrant que la souveraineté alimentaire est accessible si nous les mettons en pratique à l’échelon planétaire, je suis plutôt un ardent défenseur des logiques agronomiques, agro-écologiques basées sur l’agroforesterie, les races et variétés locales et anciennes, le mélange des cultures et des espèces, le semis direct, des herbivores qui mangent de l’herbe, permettant ainsi de redécouvrir les vertus d’un modèle agricole sachant mobiliser des ressources parfaitement gratuites et parfaitement inépuisables comme la lumière, le carbone, l’azote atmosphérique, la vie des sols, etc... préparant l’ère après pétrole, tout en garantissant un revenu décent aux agriculteurs en s’appuyant tout simplement sur le bon sens paysan.
Et une certification AB (Agriculture Biologique) cohérente ne vient que valider, garantir la grande efficacité de ce modèle préservant les équilibres, les ressources et l’eau en particulier, les biodiversités sauvages et domestiques, le climat et la santé, et donc les capacités de la terre (avec un petit t) et de la Terre (avec un grand T) à produire demain pour les générations futures. 
Et s'il est si difficile de convaincre, c’est que ces pratiques écologiques amènent à faire un autre métier, basé sur la prévention, l’anticipation et l’autonomie, plutôt que sur des solutions curatives, qui ne profitent qu’aux firmes phyto-pharmaceutiques et semencières, et en aucun cas aux agriculteurs.
Pour autant, nous devons continuer de créer des références, capitaliser sur les résultats particulièrement encourageants, convaincre par la valeur de l’exemple, et continuer de démontrer que ces solutions apportent des réponses efficaces sur le plan économique, écologique et social. C’est le sens de mon engagement et de mes choix. Et dans cette recherche de cohérence, il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de cigarette entre mon propos et mes actes dans ma vie privée, professionnelle et publique. Il en va de ma crédibilité.

Sur la ferme de Berthegille à Sablonceaux, Benoît Biteau accueille 
des races menacées d'extinction
• Quel regard portez-vous sur les autres candidats ? Pensez-vous que l'élection d'Emmanuel Macron ait déstabilisé le paysage politique traditionnel ?

Développer une candidature reste un choix courageux, tant la campagne électorale est exigeante. Je respecte donc profondément ceux qui la font avec force, conviction, détermination et engagement au service de leur projet.
Je déplore avec beaucoup de regret les candidatures opportunistes ne visant que l’objectif du financement d’une formation politique qui ne se manifestera à nouveau que dans cinq ans et qui donc ne démontrent pas un grand respect des citoyens contribuables.
Je nourris également une profonde colère à l’égard de candidatures s’appuyant sur des projets simplistes, démagogiques, populistes ou/et obscurantistes n’offrant pas réponses et de solutions crédibles à nos concitoyens, parfois en grande détresse, et qui spéculent sur la misère et l’ignorance pour attirer les suffrages. C’est aussi une forme de manque de respect pour la République et pour les électeurs. 
Quant à Emmanuel Macron, son élection a effectivement littéralement fait exploser les partis politiques de gouvernement, de droite et de gauche, sur l’illusion qu’il est possible de porter un projet ni de droite, ni de gauche, ou de droite et de gauche.
Mais les valeurs, les fondamentaux à l’origine de ce clivage se recomposeront tôt ou tard, probablement différemment, mais inévitablement, tant les logiciels de pensées, non pas des partis, mais de ces orientations, sont finalement différents et rarement compatibles.   

• Votre regard face à l'actuel Gouvernement ? Nicolas Hulot sera-t-il un bon défenseur de l'environnement ?

Ce gouvernement est inédit, plutôt composé d’acteurs portant le logiciel de droite, mais également de certains Ministres indiscutablement compétents. Ma principale crainte reste toutefois dans la proximité affichée de quelques-uns à un certain nombre de lobbies risquant de conduire à des choix politiques clientélistes au détriment de l’intérêt commun.
Quant à la désignation de Nicolas Hulot, je persiste à dire que c’est une véritable chance pour l’écologie et les générations futures, en espérant qu’il ne soit pas trop isolé au sein de ce Gouvernement parmi des Ministres dont la fibre écologique n’est pas franchement avérée.
Et un des moyens d’atténuer cet évident isolement et d’espérer en sa réussite, consiste à élire des députés portant un solide projet écologiste s’inscrivant dans une approche globale, comme celui que nous portons avec Katia Puaud-Noyer.

Ave son épouse Stéphanie Muzard, à la ferme de Berthegille, et une stagiaire d'Happy Cultors
• Quels sont les atouts d'un bon député ?

Un bon député s’engage à servir la République et ses valeurs, s’engage à n’agir que dans l’intérêt commun et dans l’intérêt supérieur des générations futures.
Pour ce faire, il doit être exemplaire et visionnaire afin de préparer au mieux l’avenir.
Son action doit donc s’inscrire dans des logiques préférant l’anticipation et la prévention aux logiques curatives. Ses propositions nécessitent une approche globale et une vision à long terme.
Un bon député doit rester profondément humain et humaniste, connecté à la base et aux réalités quotidiennes de l’ensemble des citoyens.
 « La politique, disait Michel Crépeau, c’est d’avoir les pieds sur terre et le cœur dans les étoiles ». C’est exactement ce qui manque aujourd’hui à l’engament politique : de la rigueur, de l’imagination, de l’audace et du courage. Je m’engage donc à faire mien l’adage de Michel Crépeau et conduire mon mandat, à l’instar de ceux que j’ai déjà conduits, avec toujours plus de rigueur, d’imagination, d’audace et de courage.

Benoît Biteau est sportif. En cyclisme, il a été Champion départemental junior et Première catégorie en Rhône-Alpes. Il aime aussi le marathon qu'il court tous les jours 
aujourd'hui tant ses emplois du temps sont chargés !

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