mardi 19 août 2014

Un Mosquito
à l’aérodrome de Jonzac


Lors des cérémonies rendant hommage aux aviateurs britanniques morts le 6 août 1944 à Jonzac, Mac Rae et Fletcher, un Mosquito a survolé la manifestation avant d’être présenté à l’aérodrome de Jonzac. Il n’existe à ce jour que deux exemplaires volants du Mosquito, celui-ci et un autre appareil, propriété d’un Américain, qui se trouve en Australie.

Michel Souris (Saintes) et le maire d'Ecurat devant le Mosquito
Le Mosquito, un sacré avion !
Jean-Paul Bichon, Bernard Chaigneau, maire d'Ecurat, Gilles Carter et Thierry Huc
A Jonzac, des passionnés de l’association RRAA/Michel Bogeart, dont Gilles Carter, ancien pilote de ligne, Jean-Paul Bichon, ingénieur, et Thierry Huc, mécanicien, ont conté l’histoire de ce Mosquito dont « l’ancêtre » connut ses heures de gloire et attire toujours l’attention. Ne rêvez pas toutefois, « c’est un avion assez technique. Il est difficile à piloter » avouent les spécialistes !

 Une belle aventure 

L’association « Répliques Reconstructions Avions Anciens », dont le siège se trouve à Luçon en Vendée, a construit à l’échelle 3⁄4, la réplique du Mosquito, le fameux chasseur bombardier bimoteur de la Deuxième Guerre mondiale conçu par Havilland.
En 1993, Michel Bogaert, initiateur et concepteur du projet, se lance dans l’aventure avec Lionel Blanc et André Collette. Aux études et plans, succède la construction dans un atelier à Luçon. Une large équipe de bénévoles rejoint le groupe pionnier, chacun dans sa discipline.
Le 18 octobre 2010, l’avion est transporté à l’aérodrome de Fontenay-Le-Comte où il est remonté dans le hangar de l’aéroclub. Après quelque 35 000 heures de travail, le premier vol est réalisé par le pilote Christophe Marchand en avril 2011. Le CNRA est remis officiellement le 26 mai 2012 lors du meeting aérien de La Ferté Allais (après une vingtaine d’heures d’essais et de mise au point).
Le 14 avril 2012, l’aéroclub de Fontenay-le-Comte et RRAA organisent un meeting à l’occasion du baptême et de l’inauguration du Mosquito. 3500 visiteurs assistent à l’évènement qui réunit plusieurs avions anciens et des répliques.
« Ce Mosquito est dédié au pilote Max Guedj. En décembre 1944, il prit la tête de l’un des cinq squadrons de Mosquito, le N° 143 du Mosquito Wing, avec le grade de Wing Commander. Il fut abattu dans les fjords de Norvège le 15 janvier 1945 en compagnie du flyght lieutenant Langley. A 32 ans, il totalisait 1290 heures de vol dont 630 de guerre. Notre réplique reprend les couleurs et l’immatriculation de son avion : Lettre K et cônes d’hélices jaunes pour distinguer le chef » précise Jean-Paul Bichon.

A la découverte du Mosquito...

Plus tard, je deviendai pilote !

• Thierry Huc, mécanicien structure, en compagnie de Michel Bogaert, le père du Mosquito

• Michel Souris, passionné par la Seconde Guerre mondiale, et le maire d’Ecurat, Bernard Chaigneau participaient aux cérémonies de Jonzac. Une manifestation similaire a eu lieu à Ecurat, près de Saintes, où un Mosquito s’est écrasé le 22 juillet 1944. Les membres de l’association RRAA/MIchel Bogaert ont reçu un coffret reliquaire contenant des fragments de cet avion.

M. Souc, se souvient, quant à lui, de la forteresse volante tombée dans la plaine d'Expiremont
•  Pour faire le portrait d’un Mosquito dont le premier vol eut lieu le 25 novembre 1940 


A la demande du Ministère de l’air britannique, Goeffrey de Havilland imagine un bombardier sans armement défensif, ne comptant que sur sa vitesse. Le vol inaugural du Mosquito (le moustique !) a lieu le 25 novembre 1940 entre les mains de Geoffrey de Havilland Jr, alors chef pilote d'essais et responsables des premiers vols. La production en série est autorisée le 21 juin 1941.
Le Mosquito est alors l’un des avions de combat les plus rapides au monde. Construit en bois, ses performances et sa polyvalence lui valent le surnom de "Wooden Wonder" (merveille de bois). Il est fait de contreplaqué avec du balsa équatorien, de bouleau canadien ainsi que d'épicea. Cependant, les surfaces de contrôle sont en aluminium : le poids du métal dans la construction de l'avion n'atteint que 130 kg.

La première sortie opérationnelle du Mosquito se déroule le 17 septembre 1941 sur un Mosquito PR.I de reconnaissance. Il parvient à échapper à 3 Bf 109 en volant à une vitesse vertigineuse !
 Durant la Seconde Guerre mondiale, le Mosquito est principalement employé en Europe et dans la Méditerranée. Les versions de chasse de nuit opèrent en Afrique du Nord, Malte et au-dessus de la Sicile. Il est également déployé dans le Pacifique, en Australie et dans le secteur Birmano-Sino-Indien. Ayant joué un rôle actif lors du Débarquement, les Allemands tentent de s’en inspirer pour concevoir un équivalent, voire un opposant comme le Fw 187, le Ta 154, le He 219 ou le Ju 388. En vain. Après la guerre, il est utilisé lors de la crise de Suez par les Israéliens. Il est vendu à la Belgique, Birmanie, Chine, France, Israël, Norvège, République Dominicaine, Suède, Tchécoslovaquie, Turquie et Yougoslavie. La Chine communiste en capture 5 exemplaires.
7781 exemplaires sont construits au total, dont 6710 pendant la guerre. 1076 sont réalisés au Canada et 212 en Australie. « Le Mosquito pouvait tout faire, sauf amerrir plus d'une fois. Force est de constater que cet appareil, conçu d'abord comme bombardier, a montré une polyvalence et des performances que peuvent lui envier bien des appareils » remarquent à juste titre les spécialistes.


1 commentaire:

NGUYEN a dit…

Il faut rendre justice à l'ingénieur-mathématicien André Brodeau (1903-1984 Charentais Maritime St Porchaire - Paris 15ème) qui est de fait le père du Mosquito, en effet c'est lui qui a déposé le brevet 745.347 le 11 décembre 1933, premier matériau composite, et qui plus est biosourcé.(Paroi travaillante en sandwich de contreplaqué avec âme en liège) Cette idée brevetée qui a été copiée sans vergogne a son insu pendant la guerre, d'ailleurs un magazine anglais d'aviation mentionne le fait que De Haviland s'est inspiré du Lignel 16 qui utilisait le procédé Brodeau.
Après guerre, André Brodeau à mis au point une éprouvette d'essai à la fatigue aux efforts perpendiculaires à la paroi qui a permis à la Caravelle d'être dotée d'un fuselage et d'ailes robustes,et, de ne pas exploser en vol à haute altitude contrairement au De Haviland Comet, le premier avion civil a réaction dont les essais à la fatigue étaient manifestement insuffisants, notamment au droit des rivets, pour les premiers modèles.