La première grande réunion de Fabienne Dugas Raveneau s’est tenue mardi soir à l’auditorium de Pons. Si le thème gravitait autour de « l’entreprise et la commune, un partenariat pour l’emploi », il est évident que la présence de Bernard Lalande, possible candidat à la présidence de la CDCHS comme Daniel Laurent, n’est pas passée inaperçue…
Mardi soir. Fabienne Dugas Raveneau, candidate de l’opposition aux municipales, a décidé d’ouvrir le ban. Pas besoin d’attendre 2014 pour annoncer la couleur : elle sera opposée à la liste du maire sortant, Henri Mejean. Le premier magistrat ne devant pas se représenter, il pourrait s’agir de Daniel Laurent, sénateur et conseiller général. À lui de le confirmer ou de l’infirmer !
Les grosses pointures, elle en a l’habitude. N’a-t-elle pas déjà affronté Dominique Bussereau sur ses terres de Saint-Georges de Didonne (où elle a été moins chanceuse que M. Bouffard) et aux Législatives sur la circonscription Jonzac/Royan ? Faut-il une dose d’inconscience pour partir en campagne contre des élus de longue date ? « Non, rétorque-t-elle. La motivation est nécessaire ainsi que de bons arguments. »
« J’ai rencontré des gens résignés. On assiste à un déclin commercial et industriel de la ville et tout le monde pense qu’il est irréversible. » Bannissant la fatalité, elle estime que cette situation, qui résulte de mauvais choix, peut s’inverser. « J’ai des idées pour Pons, mais je ne détiens pas la vérité. » Une pointe d’humilité qui la distingue du langage politique masculin ! Elle souhaite créer un groupe de réflexion et élaborer des pistes à mettre en place : « Pour que cette dynamique aboutisse, elle doit rassembler un maximum d’acteurs. »
Pour cette réunion, elle était entourée de Jean-François Macaire, premier vice-président du Conseil régional, Bernard Lalande, vice- président de la Communauté de communes de Haute-Saintonge et Pascal Sabourin, actuel président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises. Fabienne Dugas Raveneau présenta les intervenants ainsi que le but de cette rencontre qui avait réuni une nombreuse assistance : ouvrir un débat pragmatique sur l’emploi à Pons, sans langue de bois.
Pascal Sabourin salua la démarche de « cette femme d’ouverture et de dialogue ». « Le monde des PME est au combat. Pas question de baisser les bras. Il y a dans ce pays des gens entreprenants et les jeunes se comportent avec d’autres valeurs. La première richesse de l’entreprise, c’est l’homme. C’est pourquoi il est important que les salariés puissent profiter des fruits de la croissance », déclara le co-président de l’Imprimerie Rochelaise. D’autres préfèrent partager le gâteau entre les actionnaires, en effet. Bémol à cet optimisme affiché, il regrette la frilosité des banques, la paperasserie administrative, et surtout il ne trouve pas de personnel spécialisé malgré ses démarches auprès du Pôle emploi. Une structure qui suscite des interrogations quant à son efficacité.
Fabienne Dugas Raveneau aux côtés de Jean François Macaire, Bernard Lalande et Pascal Sabourin |
En janvier, Pons entrera dans la CDC de Haute-Saintonge
L’économie fait vivre les territoires. Au 1er janvier 2014, la CDC de Pons (amputée de Montils et Rouffiac, ayant rejoint la CDA de Saintes) s’unira à la grande CDC de Haute-Saintonge. En tant que vice-président, Bernard Lalande connaît bien le sujet. « Quand la CDCHS a vu le jour, toute la région souffrait de désertification, Montendre comme les autres. Le nombre d’habitants y déclinait et ce n’était pas la faute de mes prédécesseurs. L’objectif de la CDCHS a été de dynamiser le Sud de la Charente-Maritime. Au départ, le nombre important de communes, plus de 100, a fait jaser. Mais le système a bien fonctionné, les communes ont gardé leur autonomie. Le pacte m’a semblé juste pour construire l’avenir avec la prédominance d’un certain élu qui a une aura plus importante que la mienne ». Traduisez Claude Belot. « Il fallait un point de fixation. Ce fut Jonzac qui avait déjà un bon ancrage de fonctionnaires, donc d’emplois. Nous avons maillé le territoire en créant de petites zones industrielles. »
Bernard Lalande est moins tendre envers la CDC de Pons qui n’aurait pas été aussi déterminée que sa voisine : « Je l’avoue, je n’étais pas favorable à l’entrée de la CDC de Pons dans la CDCHS. Je pensais qu’elle était davantage tournée vers Saintes. Au 1er janvier, et c’est un avantage pour elle, elle va intégrer une CDCHS puissante qui s’étendra des portes de Saintes à Saint-Aigulin ! ». Et d’ajouter : « Vingt ans après, nous avons les retombées des actions menées par la CDCHS. Les cantons se sont développés. Seul, Claude Belot n’aurait pas obtenu de tels résultats. Tous ensemble, nous bâtissons le futur. Ces créations de richesses sont bénéfiques à l’ensemble du bassin de vie. La CDCHS n’hésite pas à aider des entreprises en difficulté comme Métalit à Mirambeau. » Même « s’il a parfois avalé des couleuvres », l’élu est satisfait d’appartenir à la CDCHS. Il tint néanmoins à nuancer ses propos : il a une sensibilité politique différente de celle de Claude Belot contre lequel il s’est présenté à la présidence du Conseil général. Fabienne Dugas Raveneau lui demanda quels seraient les projets développés par Pons et Jonzac car sur le sujet, « régnerait l’opacité ». Elle ne reçut aucune réponse !
Parmi les questions du public, Jean-Paul Geay, maire de Montils, fit observer à Fabienne Dugas Raveneau qu’elle n’avait parlé ni de la perception, ni de la gendarmerie. « Ce n’était pas l’objet de cette réunion, mais je me battrai pour le maintien de ces structures » dit-elle. En matière de fiscalité, il rappela que l’entrée de la CDC de Pons dans la CDCHS fera bondir les taxes locales : « pour preuve, les augmentations seront étalées sur douze ans ». Par ailleurs, il précisa que Pons était une ville riche alimentant le fonds de péréquation alors que Jonzac et Saintes perçoivent des sommes issues de ce fonds.
Pour Michel Amblard, le secteur viticole de Pons pourrait s’étioler dans les années à avenir. Autant de thèmes qui seront développés durant les mois qui viennent.
• Problème de sono : il y avait ce soir-là des problèmes de micro, la mairie s’était fait dérober son matériel. Fort heureusement, tout le monde s’est fait entendre.
• Fabienne, la nouvelle bergère ?
« Si Fabienne devient la nouvelle bergère » glissa un moment Bernard Lalande voulant ainsi dire que si « Fabienne est élue maire de Pons »… Voilà qui dérangea l’intéressée qui pensait sans doute à la chanson « Bergère, garde tes blancs moutons ! ». Fabienne Dugas Raveneau ne veut pas d’un troupeau. Au contraire, les citoyens pontois doivent être responsables de leur destin. L’élu botta en touche, expliquant que ce mot était plutôt affectueux, lui-même considérant la ville de Montendre, dont il est maire, comme « un village ». À une autre époque, celle de Natura 2000, il déclarait que la zone boisée montendraise ne devait pas être transformée en « réserve d’indiens » en raison de la faune et la flore protégées. Finalement, assis devant nos tipis au milieu des bruyères, on aurait plutôt belle allure !!!
• Présidence de la CDCHS : Beaucoup d’appelés, un seul élu !
Daniel Laurent et Bernard Lalande ont une chance de décrocher la présidence de la CDCHS dans un seul cas : celui où Claude Belot ne serait pas en mesure de se représenter. Cette situation pourrait résulter de deux cas de figure : où le sénateur maire de Jonzac abandonne son poste pour des raisons personnelles ; où il perd les prochaines municipales. Si Daniel Laurent était candidat, il pourrait faire valoir que sa commune, nouvellement entrée dans la CDCHS, est de loin la plus nombreuse en habitants. Elle a donc un poids, ce qui n’est pas le cas de Montendre. Bernard Lalande, quant à lui, pourrait avancer qu’il siège à CDCHS depuis sa création et qu’il a partagé les grandes lignes directrices fixées par Claude Belot. Il resterait alors le vote de l’assemblée pour départager les deux postulants ! D’autres hypothèses viennent s’ajouter : Si Daniel Laurent venait à être battu aux municipales, Bernard Lalande serait alors le seul candidat. Et si Bernard Lalande devait lui-même s’incliner dans la cité des pins, il serait alors hors-course. Et pour la CDCHS, et pour le Sénat. Affaire à suivre !
• Pour Pascal Sabourin, il n’y a pas de crise en France.
« Il faut seulement se relever les manches et faire preuve d’imagination ». Il recherche d’ailleurs 5 collaborateurs pour son imprimerie rochelaise (conditionnement et travaux techniques). N’hésitez pas à vous présenter si vous avez le profil.
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