Lundi soir, au Cloître des Carmes de Jonzac, Xavier Louy a longuement parlé du Tour de France dont il fut le directeur…
Xavier Louy et Jean Claude Arrivé |
Devant un nombreux public, Xavier Louy a évoqué la manière dont est née son attirance pour le cyclisme. Enfant, il a vécu une arrivée d’étape dans les Pyrénées. Sa rencontre avec Robic et Bobet a été déterminante. « Pourquoi je suis devenu directeur du Tour ? Parce que j’ai échoué au concours d’entrée de l’ENA » plaisante-t-il. En effet, il était juste derrière les 162 sélectionnés qui comprenaient, entre autres, Laurent Fabius. Il s’est rattrapé en entrant aux services de Jacques Chaban Delmas, puis le hasard lui a fait rencontrer deux incontournables du Tour, Levitan et Goddet. C’est ainsi qu’il les a accompagnés avant de prendre les commandes en 1987 et 1988. Il estime que « le Tour devrait appartenir au patrimoine mondial, c’est l’ambassadeur de la France ». En effet, retransmis dans 190 pays, il réunit un nombre important de spectateurs (3,5 milliards) sur trois semaines. Et que dire de la foule massée tant le long des routes que sur les Champs Élysées, avec l’autorisation exceptionnelle de survoler la capitale ce jour-là !
Xavier Louy dédicace ses ouvrages |
Dopage : « On ne peut pas éradiquer tous les tricheurs »
Et si l’on parlait de dopage ? « Le seul sport où l’on fait des contrôles sérieux, c’est le vélo » souligne Xavier Louy. Et comme par hasard, juste avant le nouveau Tour, on ressort l’affaire Jalabert. Et d’ajouter : « on ne peut pas éradiquer tous les tricheurs ». Les hormones de croissance, par exemple, sont difficilement détectables parce que leurs traces s’effacent au bout de trente-six heures. S’y ajoute le dopage génétique qui englobe toutes les techniques, méthodes, médicaments et stratégies qui influent directement sur les gènes et leur activité. Avant, des substances comme l’EPO étaient introduites dans le corps. Autrement dit, elles étaient produites en dehors de l’organisme avant d’être injectées. Dans le cas du dopage génétique, on incite le corps à fabriquer lui-même la substance en question. Le cas de Lance Armstrong, qui a gagné sept fois le Tour de France alors qu’il souffrait d’un cancer, est révélateur (il a avoué récemment qu’il prenait des produits). Il s’agit, comme pour les traitements contre la myopathie, de générer des cellules souches saines. L’effet serait d’apporter 30 à 40 % de force supplémentaire. De telles expérimentations sont faites au CH de Troyes en France et aux USA (Houston et Austin). Très répandu, le dopage génétique pourrait poser des problèmes lors des grands rassemblements sportifs (JO). « L’espérance de vie des coureurs se dopant serait de dix ans inférieure » déclare un participant. Xavier Louy ne partage pas cette analyse : « il y a encore de nombreux coureurs qui font de vieux os ».
Le tour à Jonzac en 1999 |
De tels événements contribuent à faire connaître Jonzac, c’est pourquoi il est normal que cette sous-préfecture de Haute Saintonge se trouve en bonne place dans le guide des 100 plus beaux détours de France !
Un jeune cycliste, David Galais de Saint Germain de Lusignan, aux côtés de son grand-père et d'un ami de la famille. Il souhaite se consacrer au cyclotourisme. |
Que grâce soit rendue au temps ! Lundi soir, le public de l’Université d’Été n’a pas connu les « vapeurs », comme ce fut le cas durant des années quand le système de « rafraîchissement » n’avait pas encore été installé au cloître.
À l’époque des présidents Jean Glénisson et Pierre Nivet, entourés par Philippe Gautret et Marc Seguin, il faisait parfois bien chaud dans cette vaste pièce et les participants finissaient par être aussi rouges que les grimpeurs du Tourmalet ! Pierre Nivet avait une astuce : il faisait distribuer des éventails et des bouteilles d’eau minérale. Elles ne venaient pas encore de Jonzac puisque l’idée de valoriser la source de Beauregard appartenait au futur. Dommage !
Ce passé "pionnier", Jean-Claude Arrivé, conseiller municipal, l’a évoqué en inaugurant la première conférence de l’Université d’Été. Tous les ans, les responsables de la session étaient mobilisés en juillet et août pour accueillir les conférenciers. Pas question de partir en vacances ou de s’absenter même si des hôtesses, des étudiantes en l’occurrence, assuraient l’intendance.
Ce fut, pour ceux qui eurent la chance de rencontrer ces hommes et ces femmes de talent, chercheurs, universitaires, historiens, journalistes renommés, l’une des époques les plus fastes de Jonzac dans la transmission de la connaissance. Le carnet d’adresses des responsables était prestigieux.
La tenue d’un colloque sur Fortin de Hoguette, seigneur de Chamouillac qui entretenait une correspondance avec les frères Dupuy, bibliothécaires de Louis XIV, en présence d’éminentes personnalités, dont l’académicien Marc Fumaroli, les professeurs Jean Mesnard, Tullio Gregory et Guiliano Ferretti, restera gravée dans les mémoires.
Malgré des modifications dans son organisation, l’Université d’été a vécu : elle est désormais chapeauté par le Conseil Général et les Archives départementales, l’association qui s’en occupait ayant été mise en sommeil.
• Prochaine conférence mardi 4 juillet à 21 h au Cloître des Carmes de Jonzac « De la paroisse de Neulles aux rivages de Saint-Domingue, le destin d’un Saintongeais d’adoption à la fin du XVIIIe siècle » par Benoît Jullien, directeur des Archives de la Vienne.
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