dimanche 31 octobre 2010

Montguyon :
Bernard Bordelais désavoué


Qui sera le nouveau président de l’ASVPM ?

Lors d’une assemblée générale extraordinaire qui s’est déroulée vendredi dernier, les membres de l’ASVPM ont désavoué leur président "historique" Bernard Bordelais. Que s’est-il donc passé pour que la majorité des membres vote contre son maintien à la direction ?…

Montguyon. On se souvient des Sites en scène qu’étaient Mondiofolk et la fête médiévale. Deux manifestations soutenues par le Conseil général pour une seule ville : la situation faisait des envieux, mais il fallait y voir la volonté de Claude Belot, alors président du Département, de donner satisfaction aux organisateurs respectifs. L’objectif était ciblé : le Sud Saintonge souffrant d’un certain isolement, y soutenir les efforts liés à l’animation était une priorité. Avec le temps, les choses ont évolué. Depuis deux ans, Mondiofolk (qui n’a plus le label Site en scène) apporte un éclairage sur un pays ou une culture (les Tziganes en 2010) et le dernier spectacle de l’ASVMP, en août devant le château de Montguyon, a remporté un franc succès.

Discorde

« Dernier », l’adjectif est d’actualité puisqu’il a été utilisé par le président de l’AVSPM, Bernard Bordelais, appelé à s’exprimer sur l’avenir. Surpris et attristés, de nombreux Montguyonnais, dont le vice-président Michel Vallaeys, par ailleurs président de l’office cantonal de Montguyon, se sont émus de la situation : « Cette année, nous avions accepté que la fête estivale soit animée par des professionnels. En effet, il ne faut pas lasser le public en présentant toujours le même thème. Toutefois, nous tenons à ce que la fête médiévale de Montguyon continue. Lors de l’assemblée générale, en fin d’année, Bernard Bordelais a confirmé qu’il ne voulait plus s‘en occuper et qu’il avait un autre projet à La Genétouze. Par ailleurs, il était question de vendre une partie des costumes confectionnés pour la fresque historique. Nous y étions opposés. Il ne faut oublier que les nombreux bénévoles, qui participent à ce rendez-vous annuel, contribuent à sa réussite ».
En 2011, Bernard Bordelais aurait effectivement des vues sur La Genétouze avec une grande soirée pyrotechnique et un hommage rendu à Claude Belot, sénateur maire de Jonzac, dont le soutien a été sans faille (la période coïnciderait avec son anniversaire).
Les membres de l’ASVMP ont-ils débattu de cette délocalisation en conseil d’administration ? Voilà bien la question puisque les reproches qui sont adressés à Bernard Bordelais par le bureau concernent « le fait qu’il soit seul à décider de tout et place les autres devant le fait accompli, sans véritable concertation ». Ce que l’intéressé dément.
« Qu’il y ait une grande manifestation à la Genétouze est une idée intéressante. Cependant, nous aimerions d’une part que Montguyon retrouve sa fête médiévale et que, d’autre part, l’ensemble des bonnes volontés soit associé aux discussions » explique Michel Vallaeys.

Bernard Bordelais veut porter l‘affaire en justice

Chacun campant sur ses positions, l’affaire s’est conclue vendredi dernier par une assemblée générale extraordinaire. L’ordre du jour était le suivant : Révocation du président, modification des statuts, projet du 9 juillet 2011 avec nouvelle mise en scène. Le ton était donné.
Plus de 80 personnes assistaient à cette réunion organisée à la mairie de Montguyon (la presse n’avait pas été conviée). 63 voix sur 72 ont voté (à bulletins secrets) contre le maintien de Bernard Bordelais à son poste de président. Ce score sans appel laisse pantois l’intéressé qui rappelle combien il s’est investi dans l’association. Il n’en reste pas moins que cette “sanction“ révèle un malaise.
Bernard Bordelais est déterminé à ne pas se laisser faire. Estimant qu’il y a irrégularité du scrutin, il va entreprendre une action en justice : « ils veulent tout simplement s’approprier les 19 000 euros que l’AVSPM a en caisse ». Au nom de ses collègues, Michel Vallaeys réagit à cette attaque : « Pour nous, il n’est pas question de prendre cet argent qui appartient à l’association, et la façon dont s’est déroulé le vote est légale. De toutes les façons, le sous-préfet donnera son avis. Ce que ne comprend pas Bernard Bordelais, c’est que nous souhaitons maintenir la fête médiévale de Montguyon. Par ailleurs, nous ne pouvons plus cautionner ses sorties verbales en public, devant des centaines de spectateurs ». Il est évident que souligner l’absence du maire de Montguyon devant la foule peut effectivement choquer, surtout quand la municipalité octroie une large subvention…

Bref, une fête médiévale, avec un scénario inédit, devrait avoir lieu à Montguyon en 2011 : « nous ferons avec les moyens du bord. Notre but est de travailler tous ensemble » ajoute M. Vallaeys qui annonce la constitution prochaine du nouveau bureau de l’ASVPM. Le Site en scène officiel aura lieu, quant à lui, à La Genétouze, au pôle mécanique vraisemblablement.
Nous en sommes là pour l’instant et les courriers que Bernard Bordelais avaient envoyé aux élus pour le soutenir lors de l‘assemblée générale extraordinaire sont restés sans suite, les édiles ne s’étant pas déplacés.
Absent, Francis Savin, conseiller général, déplore cette situation conflictuelle et souhaite un retour à l’apaisement. En effet, il serait dommage d’oublier le travail réalisé par Bernard Bordelais depuis plus de trente ans : sauvetage des écuries du château de la démolition, dégagement des douves et des remparts du château, mise à jour du puits et de la citerne de la fortification, aménagement du donjon, reconstruction des remparts avec des Rmistes embauchés au sein de l’ASVPM et des détenus de la prison de Bédenac, classement à l’inventaire des Monuments Historiques du site médiéval en 2004, premier son et lumière en 1998, spectacle douze fois labellisé Site en scène.

Ces résultats valent bien de se mettre autour d’une table afin de chercher un terrain d’entente.

L’époque où tout allait bien : Cette photo a été prise par M-C. Ménier lors du douzième son et lumière de la fête médiévale. À l’issue du spectacle, les membres de l’ASVPM font à Bernard Bordelais la surprise d’un hommage. En présence du public, ils lui remettent un montage photos illustrant leurs remerciements et signé d’eux tous.

2009 : Cette 12e édition de la fête médiévale, mise en scène par Bernard Bordelais, est la dernière mais, au moment du final, pas plus les figurants que le public n’imaginent que B.B. veut se désengager de cette belle aventure…

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