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mardi 24 août 2010
Charente Maritime : Les Eurochestries
endeuillées par la mort
d’un musicien russe de Togliatti
Les Eurochestries viennent de traverser une douloureuse épreuve. Alors que cette fête de la jeunesse a drainé un large public, elle a été endeuillée, le dernier jour, par le décès brutal d’un professeur russe de l’orchestre de Togliatti, ville située au Sud Est de Moscou.
Composées d’orchestres venant du monde entier, les Eurochestries ont remporté un énorme succès dans la région. On comptait trois orchestres symphoniques, deux orchestres à cordes, un chœur, un quintette et sept chanteurs lyriques. L’originalité de cette rencontre est de réunir trois cents jeunes musiciens âgés de 15 à 25 ans. Ils arrivent de Russie, Chine, Pologne, Slovaquie, Ukraine et Espagne. Cette année, le chef d’orchestre invité était le slovaque Igor Dohovic, chargé d’élaborer le programme. Hommage a été rendu au ténor français, Tony Poncet, inhumé à Saint-Aigulin.
Le concert de clôture est un moment privilégié où les musiciens, disposés en deux grandes formations, sont dirigés par les différents chefs.
Jeudi soir, en l’église de Jonzac, un nombreux public a applaudi leurs prestations, démontrant, selon la formule, que « la valeur n’attend pas le nombre des années ». Ces jeunes “ambassadeurs” habitant les Pays de l’Est, la Chine et l’Europe (malheureusement peu représentée car seule l’Espagne participe), sont synonymes de découvertes culturelles, d’échanges et de partage.
Un grand bravo à tous : ils ont donné un bel aperçu de leur talent. Quant aux organisateurs, ils méritent bien des lauriers. En effet, ils ne ménagent pas leur peine pour accueillir les groupes et offrir des spectacles de qualité à des prix accessibles.
Claude Révolte : « Nous avons caché la triste vérité aux jeunes »…
Jeudi soir à Jonzac, alors que les Eurochestries s’achevaient par un magnifique concert, le geste désespéré d’un professeur de musique a jeté la consternation. Agé de 42 ans, Farid Kireev, marié et père de famille habitant Togliatti, a mis fin à ses jours en se jetant du troisième étage du lycée de Pons où le groupe russe était logé.
Il s’y trouvait avec deux collègues, dont l’un était souffrant. Cette situation explique pourquoi il n’avait pas accompagné sa formation à Jonzac. Claude Révolte, directeur des Eurochestries, actuellement en déplacement outre Atlantique, n’est pas près d’oublier ce moment : « le concert se terminait quand on est venu m‘annoncer le drame. J’étais effondré. J’ai tout de même dirigé l’hymne final avant de partir pour Pons. Sur place, ce que j’ai vu m’a littéralement figé. Cet homme enseignait le basson. Ses amis ont déclaré qu’il avait téléphoné à sa femme avec qui il avait eu une altercation. Dépressif, Il aurait alors déclaré qu’il se suiciderait. Quand il a raccroché, il a dit qu’il allait aux toilettes. En réalité, il s’est jeté par la fenêtre. Il n’avait aucune chance de s’en sortir. Il était un peu plus de 23 heures ».
Les sapeurs-pompiers de Pons interviennent rapidement. Appelé sur le lieu du drame, le Dr N’Guyen ne peut que constater le décès. Les ambulances Faure sont chargées de transporter le corps du malheureux à Saintes pour autopsie. « Nous étions désorientés car les formalités de rapatriement sont complexes. Les responsables m’ont assuré que l’Ambassade de Russie en France s’en chargerait » souligne Claude Révolte qui ajoute avoir connu un réel flottement quand FR3 est arrivé : « je devais partir pour le Canada et je ne savais plus où j’en étais ».
La mairie de Pons et l’adjointe à l’animation, Claude Tardy, apportent leur soutien. Les jeunes musiciens russes - une cinquantaine - sont temporairement hébergés dans la salle polyvalente après le concert : « ils y sont restés jusqu’au 3 heures et demi du matin. Pour ne pas les effrayer, la triste nouvelle leur a été cachée. Ils avaient d’autres spectacles dès le lendemain, à Paris. Ils ont quitté Pons à l’aube. Quoi qu’il en soit, les Eurochestries sont endeuillées ».
Surmontant cette tragédie, en éternel pionnier, Claude Révolte continue d’œuvrer pour la musique et il se trouve actuellement au Québec où nous l’avons joint sur son portable. La vie continue, malgré ses tourments…
La direction du journal adresse ses pensées émues à la famille du défunt et aux membres de l’Institut des Arts de Togliatti, ville proche de Samara.
L’orchestre symphonique se produisait pour la quatrième fois en Charente-Maritime.
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