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vendredi 12 septembre 2008
Quelle pagaille dans les cars !
Parents en colère - Kéolis réagit pour améliorer la situation…
Depuis la rentrée, les transports scolaires suscitent de nombreux mécontentements chez les parents d’élèves. En effet, les circuits habituels ont été modifiés et les enfants se retrouvent dans des situations parfois difficiles. Face à des changements dont les usagers ne comprennent guère l’utilité puisqu’ils les pénalisent la plupart du temps, la colère monte. Jeudi dernier, le Conseil Général a apporté des explications lors d’une conférence de presse. La balle est donc dans le camp de la société Kéolis qui doit démontrer qu’elle est bien à la hauteur de ses engagements. Ces jours derniers, elle a mis les bouchées doubles pour améliorer la situation...
Depuis la rentrée, le ramassage scolaire est au cœur des conversations. Les points de ramassage ne sont plus les mêmes, certains ont été supprimés, d’autres ont été ajoutés : conséquence, les parents ne savent plus où déposer et récupérer leurs enfants. Certains adolescents ont dû rentrer en stop à leur domicile, d’autres sont arrivés chez eux avec plus d’une heure de retard « dans un car plein à craquer » tandis qu’un jeune chauffeur, se guidant au GPS, s’est embourbé dans un chemin vicinal. De nombreux chauffeurs seraient surpris par les itinéraires et les horaires que leur impose la direction, dit-on en aparté. « Kéolis a voulu gagner du temps en diminuant les arrêts. Toutefois, loin de simplifier la situation, cette nouvelle organisation la complique. Sans doute ont-ils voulu supprimer des cars pour raison de rentabilité ! » lance un père de famille irrité. Au lycée de Jonzac, les élèves venant du Sud Saintonge sont mécontents : « Désormais, je dois me réveiller à 6 h du matin au lieu de 6 h 30 l’an dernier. Mes études risquent d’en pâtir » déplore l’un d’eux, tandis que son camarade reste perplexe quant à son nouveau circuit : «Le conducteur fait un détour pour revenir sur la même route.
Pourquoi ? ». Autre étrangeté, des jeunes qui attendaient patiemment, sous l’abri bus acquis par la municipalité, ont vu le bus faire demi-tour sur la place voisine sans se préoccuper d’eux : « On se disait qu’il allait bien nous voir. Non, il est parti et ma mère a dû nous conduire à l’école ». Autrement dit, il y a de l’animation et les maires, apostrophés par des parents courroucés, s’adressent alors à leur conseiller général. En effet, c’est le Département qui supervise les transports scolaires...
Kéolis succède à Aunis et Saintonge
Que s’est-il donc passé pour que les choses soient différentes d’une année à l’autre ? Retour en arrière. En 2007, le Conseil Général a entrepris de revoir son système de transport en commun sur l’ensemble du département. Il a fait appel à un cabinet de consultants, élaboré un programme et lancé un appel d’offres. L’idée, intéressante, était de conjuguer le ramassage scolaire aux lignes régulières en permettant à des usagers de se rendre à La Rochelle ou à Saintes, par exemple, pour une somme très abordable. Le prix de l’essence étant élevé, le transport collectif est une opportunité !
Sur ce marché, la société Aunis et Saintonge, dont le Conseil Général est actionnaire, se trouva en concurrence avec Kéolis, filiale de la SNCF. Plus proche du plan élaboré et moins coûteuse qu’Aunis Saintonge, Kéolis l’emporta.
Des modifications furent alors apportées au plan de ramassage scolaire. Face à l’ampleur du réseau, appel fut fait à des sociétés sous-traitantes dont Aunis et Saintonge, Chaintrier, Transhorizon et Metereau. Apparemment, les changements ont été conséquents puisqu’ils ont entraîné un sacré remue-ménage !
« Les circuits organisés sur le papier ne sont pas toujours réalistes » remarquent des observateurs. En fin de semaine, face à la "pagaille" grandissante, le standard de Kéolis a été pris d’assaut et saturé...
Un maximum de moyens
Les regards se tournent donc vers Kéolis qui se trouve dans l’obligation de revoir sa copie. Aujourd’hui, les choses sont plus claires, comme le souligne Éric Marzat, chargé de gérer la "crise" : « Une cellule a été créée. Elle fonctionne pratiquement 24 h sur 24 et recueille les doléances des élus et des parents d’élèves. Sur le terrain, une équipe d’une cinquantaine de professionnels, venant de l’extérieur, travaille à mes côtés pour apporter les améliorations demandées. À Jonzac et à Pons, deux personnes sont présentes dans les lycées pour faire remonter l’information ou la donner aux élèves quand les modifications sont intervenues. Nous sommes également dans les collèges. Pour moi, la priorité est la sécurité des élèves aux points de ramassage car il ne faut pas confondre adaptation et précipitation. Aucun point de ramassage supplémentaire n’est validé sans le feu vert du Conseil général car ces points doivent être sécurisés, comme je disais plus haut. Quotidiennement, à 9 h et à 19 h, nous faisons un bilan avec les différents partenaires et le Département. Jour après jour, un nouveau réseau, tenant compte des observations émises, se met en place. Ce n’est pas facile car il faut changer des habitudes historiques. Certains élèves attendent tel bus avec tel chauffeur ! À l’avenir, les usagers seront satisfaits, mais il faut nous donner le temps de tout harmoniser. Si nous avons la responsabilité du transport en Charente-Maritime, nous avons à caler les itinéraires avec les sous-traitants. Nous déployons un maximum de moyens. Normalement, vendredi, sur les secteurs de Jonzac et Pons, la situation devrait être réglée ». Si elle ne l’est pas, les parents d’élèves sauront faire entendre leurs voix !
Il est évident que la société Kéolis ne s’attendait pas à une rentrée aussi mouvementée. Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux Transports, non plus d’ailleurs...
Pour joindre Kéolis : 08.11.36.17.17.
N’hésitez pas à appeler si vous rencontrez un problème, chaque cas est personnellement traité.
Photos 1 et 2 : Du rififi dans les transports scolaires...
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