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vendredi 19 septembre 2008
Mystère autour des dolmens de Haute-Saintonge
Samedi après midi, à la médiathèque de Jonzac, Bernard Bordelais, est venu présenter son livre « Le mystérieux nombre d’or des dolmens et du donjon de Montguyon ». Ce n’est la première fois qu’il donne cette conférence, mais elle attire toujours un public curieux de comprendre l’héritage du passé et le degré de connaissance des civilisations antiques.
Bernard Bordelais a commencé à s’intéresser aux dolmens dans les années 1980 et plus généralement au château de Montguyon qu’il a tiré de sa léthargie. Le son et lumière qu’il organise chaque été illumine de mille feux le vieux castel.
Le fruit de ses recherches a abouti à une évidence : les monuments mégalithiques du Sud Saintonge, dont la fameuse Pierre Folle, ne sont pas disposés par hasard et, à plus de 4000 ans d’écart, ils trouvent leur correspondance dans le donjon médiéval de Montguyon. Bernard Bordelais fit à l’assistance une longue et savante démonstration géométrique où il apparut que « la construction de ces monuments peut se déduire grâce à une série d’axes occultes calculés en observant le soleil au moment des solstices, lorsque le mouvement s’inverse vers l’été ou vers l’hiver ». De plus, ces tracés font ressurgir le nombre d’or et la quadrature du cercle. Ainsi, un axe de 43 kilomètres se dessine jusqu’à la Gironde.
Dans cette affaire, Bernard Bordelais se veut rigoureux. Bien que ses calculs n’aient pas été confirmés par un géomètre, il est à peu près sûr de leur exactitude. Toutefois, il bannit les interprétations fantaisistes.
Il donne les mesures, annonce les noms de lieux et les dolmens qui s’y trouvent en formant des triangles, sans pour autant se livrer à des commentaires hasardeux. Dans la salle, de nombreuses personnes auraient aimé en savoir davantage car l’homme ne se complaît guère dans sa condition de simple mortel.
Autrefois recouvert de terre, le dolmen de Montguyon, par exemple, a été fouillé au XIXe siècle et un crâne y a été trouvé. Mais les objets mis à jour ont aujourd’hui disparu... Quant à la question : que représentaient dolmens et menhirs pour nos ancêtres ? La réponse est évasive. On sait que Stonehenge, en Angleterre, est un observatoire astronomique ainsi que d’au-tres sites de par le monde.
Cette constatation n’a rien d’étonnant puisque les habitants avaient besoin de se situer dans le temps et que la nuit, la carte la plus visible est encore celle de la voie lactée.
Bernard Bordelais ne donna pas suite à une question de Daniel Moulinet qui mentionnait la présence de pyramides en France. Effectivement, en dehors des édifices liés à la franc-maçonnerie construits à partir du XVIIIe siècle, il en existe deux dont l’une, à Autun, remonte à l’époque romaine. Quant à une ligne droite invisible qui irait de Stonehenge à la Mecque, en passant par la cathédrale de Paris et la plateau de Gizeh, il reste à prouver son existence, de même que l’apport d’une civilisation avancée qui nous aurait transmis un important savoir. L’orateur préféra resta discret sur de tels sujets car nul ne détient la vérité. Aux dernières nouvelles, des archéologues auraient localisé une salle souterraine sous les pattes du Sphinx, en Egypte, qui pourrait apporter un éclairage...
Bref, les dolmens, qu’ils soient de Saintonge ou d’Irlande, gardent leurs secrets et continuent à monter la garde (du moins pour ceux qui ont résisté) sur des générations qui regardent moins le ciel et davantage leur ordinateur !
Infos en plus :
• Cordes à treize nœuds et nombre d’or
Longtemps, avec l’équerre, le compas et la règle pour les tracés d’architecture, la corde à treize noeuds fut très utilisée. Elle est constituée de douze sections (système duodécimal) d’une coudée de longueur matérialisée par des noeuds. Au Moyen-âge, le bâtisseur préférait utiliser ce procédé au système décimal, pour des raisons symboliques liées au nombre 12 et pour des raisons pratiques de calcul (il est aisé de diviser 12 par 2, 3, 4 et 6 alors que 10 ne se divise que par 2 et 5). Avec la corde à douze coudées, peuvent être tracés le triangle, le carré, le rectangle, l’hexagone. En fait, les bâtisseurs ont utilisé des mesures empruntées au corps humain. La paume équivaut à une largeur de main (7,64 cm), la palme à une largeur de main, plus le pouce (12,36 cm), l’empan à la longueur entre le pouce et l’auriculaire écartés (20 cm), le pied à la longueur moyenne d’un pied d’homme (32,36 cm), la coudée à la longueur du coude au bout des doigts (53,36 cm). Ces 5 mesures additionnées forment la quinte (124,72 cm) qui, gravée sur la canne du maître, sert de référence sur le chantier. Elles s’inscrivent dans le nombre d’or 1,618 et PI 3.1416. A une époque où peu de gens savaient compter et encore moins écrire, ce système de calcul a procuré aux bâtisseurs, un moyen simple et rapide pour donner aux éléments qui composent une construction des proportions harmonieuses.
• Daniel Moulinet lance un défi à Bernard Bordelais
On observant le dolmen de Montguyon, l’architecte se demande comment on a pu poser un plateau de 30 tonnes qui repose sur sept points d’appui. « Je pense savoir comment faisaient les anciens » explique Daniel Moulinet qui veut bien partager ses techniques avec le conférencier : "il faut seulement des bras ou du matériel hydraulique et la fameuse corde à treize nœuds". A Colombiers, près de Pons, Daniel Moulinet a déjà construit une chapelle et érigé un dolmen. Apparemment, il sait de quoi il parle ! Pour ceux qui en douteraient, il suffit de se rendre sur le terrain...
Photo 1 : Les mêmes mesures régissent la distance des mégalithes, qu’ils soient érigés en Saintonge ou en Irlande.
Photo 2 : Bernard Bordelais dédicace son ouvrage. Au début de la conférence, il a adressé un message d’amitié au Dr Louis Chalié, actuellement hospitalisé à la suite d’un malaise.
Photo 3 : Un public intéressé, mais qui est resté sur sa faim !
Photo 4 : La curieuse pyramide d’Autun qui remonte à l’époque romaine.
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