Qin Shi Huang, cet empereur chinois qui fit reproduire son armée en terre cuite au troisième siècle avant notre ère, ne pouvait qu’inspirer un film. D’ailleurs, il est étonnant qu’aucun concepteur de jeu vidéo ne se soit emparé de sa prodigieuse histoire.
Fédérateur des états combattants, ce précurseur de la Chine fit réunir les tronçons de la Muraille et modernisa son territoire en unifiant la langue. En contrepartie, totalement mégalomane, il brûla tous les livres qui n’allaient pas dans son sens, fit trucider leurs auteurs ainsi que ceux qui s’opposaient à sa volonté. Seule la mort lui faisait peur. Sa quête de l’immortalité devint une telle obsession qu’il fit construire un mausolée à la grandeur de sa vanité et reproduire ses soldats (qu’ils ne pouvaient pas immoler) pour l’accompagner dans l’au delà. Il fit également appel à des sorciers afin de trouver l’élixir de vie, mais il succomba, victime de perles de cinabre dit-on. C’est précisément la facette ésotérique de l’empereur Dragon qui a inspiré le réalisateur américain Rob Cohen.
La nouvelle momie n’est autre que celle de Quin Shi Huang que découvre, aux environs de Xi’an, un archéologue, fils du célèbre couple O’Connell. Le char royal est dégagé et présenté au musée de Shanghai. Grâce à un curieux œuf, la statue de Qin Shi Huang, pétrifié par une magicienne, reprend vie.
La course dans les rues entre la momie ressuscitée et la famille d’agents secrets est assez prodigieuse, sur fond pétaradant de feux d’artifice multiples et variés. S’y ajoutent des militaires qui rappellent les nazis et veulent pour chef l’ancien Empereur, le seul qui puisse rétablir l’ordre.
Bref, on tombe dans le schéma classique, la lutte du bien contre le mal et qui sait, en filigrane, la volonté affichée des USA de s’imposer sur l’Empire du Milieu. Les scènes sont musclées et le miracle ne vient pas de l’apparition de yétis, ni la victoire des O’Connell, mais de la façon dont ils sortent impeccables de tous les assauts, sans chevelure en bataille, ni teint défait : L’Oréal, parce qu’ils le valent bien ? Ceci étant, les effets spéciaux sont réussis et le réveil de l’armée enterrée est émouvant pour ceux qui apprécient ces statues d’un autre âge. Le happy end est facilement prévisible puisque le vilain dragon retourne aux enfers dont il n’aurait jamais dû sortir. Pendant ce temps-là, les vainqueurs se retrouvent autour d’une danse, se bécotant.
Après l’Égypte et la Chine, le prochain film de la Momie devrait se dérouler en Amérique du sud, si l’on a bien compris le message final. Au Pérou, plus exactement.
Film à voir en famille en évitant les jeunes enfants car les Américains ont une approche de la violence qui n’est pas forcément la nôtre...
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