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samedi 23 août 2008
Bernard Bordelais : « Ça fait 28 ans que je me bats »
Bernard Bordelais, organisateur d'un son et lumière au pied du donjon chaque été, porte un véritable attachement au château de Montguyon. Au point qu'il a fondé une association de défense et de valorisation du site...
Jadis, Bernard Bordelais aurait-il vécu au château de Montguyon qui vit passer des personnages célèbres entre ses épaisses murailles ? Il n'est pas interdit de le penser. En effet, depuis qu'il a installé son cabinet d'architecture en "ville", il n'a d'yeux que pour le castel qui domine le bourg depuis des siècles.
Dimanche dernier, lors du repas offert aux "acteurs" de la fête médiévale, son discours a gravité autour de cet édifice emblématique.
Perché sur son roc, il a aujourd'hui fière allure. Ce ne fut pas toujours le cas. Bernard Bordelais tire de sa veste des photos où les remparts sont masqués par une abondante végétation. « Dans les années 80, les dépendances étaient à l'abandon et la charpente était tombée. La municipalité envisageait purement et simplement de tout raser. Quant à la tour, victime de la foudre, elle aurait dû être consolidée. Sans toiture, elle a été exposée durant deux siècles aux intempéries. Conséquence, un pan de mur s'est effondré » souligne-t-il.
Soucieux de préserver le patrimoine de Montguyon en danger, il a fondé une association de sauvegarde dont l'objectif reste inchangé : protéger et valoriser ces témoignages du passé. « Je me sens en osmose avec le château, c'est pourquoi je m'intéresse à lui » dit-il.
Au fil des années, son engagement n'a jamais faibli, malgré quelques adversités. Il a réussi un double défi en faisant dégager les remparts par des détenus du centre pénitentiaire de Bussac. Peu à peu, les moellons ont repris leur aspect d'antan. Imposants, ils supportent l'énorme masse que constitue la construction médiévale.
Restaurées, les écuries accueillent de nombreuses manifestations. En état, l'intérieur du château peut se visiter (il est dommage que les lieux ne soient ouverts qu'une fois par semaine). « Ça fait 28 ans que je me bats » avoue l'architecte qui se transforme en organisateur de spectacle chaque été. Montguyon n'est pas encore le Puy du Fou, mais il est permis d'espérer...
Une bonne édition 2008
En juillet, la dernière édition a été réussie : « les gens ont été enthousiasmés et l'impression générale est bonne ».
Le son et lumière présentait des nouveautés qui ont séduit le public. Parmi elles, comment ne pas saluer l'arrivée de Bernard Bordelais suspendu dans le vide à une moto ? 3500 spectateurs - dont 2000 payants - ont assisté à ce spectacle qui s'est achevé par un superbe feu d'artifice.
L'histoire, qui gravite autour des ténèbres et de la lumière, entraîne le public dans les méandres du temps, de la préhistoire à l'époque contemporaine. Elle met en scène un grand nombre de comédiens costumés et de cavaliers hardis gravissant la butte sur leurs destriers. Cracheurs de feu et autres saltimbanques apportent une dimension particulière à cette étape nocturne. Le XXIe siècle n'est pas oublié avec des danseuses et chanteurs de cabaret qui ont le mérite de l'originalité (et de la légèreté vestimentaire). Il en faut pour tous les goûts !
Sans les bénévoles, cette rencontre ne pourrait pas avoir lieu. Conscient de leur aide efficace, Bernard Bordelais les avait invités dimanche dernier à un repas de l'amitié, devant la salle municipale. Les cieux menaçants avaient empêché une escapade sur le promontoire du château. Au loin, la tour saluait agréablement les convives.
Dans son discours, le président remercia ceux et celles (110 environ) qui participent à cette manifestation, classée Site en scène par le Département. Les communes de Saint-Martin d'Ary et du Fouilloux fournissent chaises, tables et tivoli. Plusieurs élus font partie des comédiens dont Pierre Borde, maire de Boscamnant, et Patrick Léger, conseiller municipal de Montguyon. Patrick, sapeur-pompier dans la vie, incarne un rôle qui ne passe pas inaperçu : prisonnier, c'est lui qui descend la façade du château à l'aide d'un drap noué. Le suspense est réel !
L'office cantonal de tourisme, cher à Michel Vallaeys, apporte également sa pierre à l'édifice. Bref, tout le monde est uni autour d'une cause commune. Toutefois, le président rappela ses troupes à l'ordre. Une certaine relâche serait apparue : « le metteur en scène, c'est moi. Vous pouvez le virer, mais si vous le gardez, il faut l'écouter ». En effet, les spécialistes auraient constaté un manque de synchronisation dans l'enchaînement des tableaux (que le public n'a d’ailleurs pas remarqué). Une "remotivation" serait nécessaire : il en sera question lors de la prochaine réunion, le 27 novembre.
Du côté des finances, un bénéfice de 6.000 euros a été dégagé et 30.000 euros sont actuellement en caisse.
Le feu d'artifice, qui sera tiré le 12 juillet 2009, est estimé à 12.000 euros.
En ce qui concerne la première partie, Bernard Bordelais pense faire appel à la (dynamique) chorale du Lary et au musicien Hubert Humeau. Bernard Bor-delais estime que cet artiste appartient aux occasions manquées de Montguyon : « il y a une vingtaine d'années, nous avons organisé des concerts de musique baroque avec lui dans l'église de Vassiac. Malheureu-sement, il y a eu un différend avec le curé. L'affaire en est donc restée là ». L'organisateur le regrette car ces rencontres auraient pu se poursuivre dans une région qui a parfois du mal à tirer son épingle du jeu. Face à Jonzac, par exemple.
Bernard Bordelais l'a compris et se démène comme un beau diable pour conduire à bien ses projets. Il y parvient et se réjouit du soutien que lui apporte le nouveau conseiller général, Francis Savin.
En l'attente de la prochaine fête, il présente actuellement son livre qui porte un titre énigmatique Le grand temple de Haute Saintonge. Mêlant archéologie et ésotérisme, il recense les monuments mégalithiques du Sud Saintonge qui auraient un rapport avec le fameux donjon de Montguyon. De là à parler d'axes occultes, il n'y a qu'un pas qu'il se fera un plaisir de franchir avec vous...
Infos en plus :
• Conférences et dédicaces
Découvrez Le "Grand Temple" de Haute Saintonge, le mystérieux nombre d'or des dolmens et du donjon de Montguyon dans le livre de Bernard Bordelais paru aux éditions du Croît Vif. Il animera une conférence à la médiathèque de Jonzac samedi 13 septembre à 17 h. Toutes les personnes intéressées sont cordialement invitées.
• Autres rendez-vous :
Le 27 septembre à 17 h à Saint-Palais de Négrignac, les 8 et 9 novembre au salon du livre d'Aigre, le 19 novembre à 15 h à l'université inter âges de Royan (Palais des Congrès), le 6 décembre au salon du livre de Blaye et le 7 décembre au salon du livre de Chabanais.
• Mettre en réseau le riche passé médiéval de la région :
Nous avons un triangle que constituent les donjons de Montguyon, Montendre et Pons. Pourquoi ne pas imaginer un spectacle qui serait produit dans les trois lieux ? L'idée pourrait séduire un metteur en scène...
Photo 1 : Au pied du château médiéval, 50 bénévoles étaient présentsdimanche dernier parmi les 110 membres de l'A.S.V.P.M.
Photos 2 et 3 : Autrefois, les remparts du château étaient dissimulés sous la végétation. Désormais, grâce au travail de l’association que préside Bernard Bordelais, les visiteurs peuvent les admirer.
Photo 4 : Un repas convivial.
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