jeudi 10 novembre 2022

Ravivage de la flamme du soldat inconnu/Les Gonds : Patricia Mirallès, secrétaire d'État auprès du ministre des Armées « le défi de la transmission de la mémoire à la jeunesse est crucial »

Alexandre Grenot, maire des Gonds : « Aujourd’hui, les flammes de l’espoir, remises aux maires, sont entre de bonnes mains »

Patricia Mirallès, secrétaire d'État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, a fait étape aux Gonds lundi dernier où elle a présidé la cérémonie de ravivage de la flamme de la Nation

Aux côtés de Patricia Mirallès, secrétaire d'État auprès du ministre des Armées, Françoise Morel et Andrée Fidrie de l'association Le Relais sacré, seule accréditée pour « prendre La Flamme » lors d'une cérémonie de ravivage
Les élèves du RPI Courcoury/Les Gonds

La cérémonie était organisée au stade municipal (symbole de partage) en hommage aux soldats tombés au champ d’honneur. « Notre mission est de sensibiliser les nouvelles générations. De ne jamais oublier. Cette cérémonie est un événement intergénérationnel, résolument tourné vers la transmission de la mémoire à la jeunesse, permettant d'illustrer concrètement la signification du ravivage de la flamme : exprimer la reconnaissance de la Nation à l'égard des soldats morts pour la France et faire vivre leur mémoire pour qu'ils ne tombent pas dans l'oubli et ne meurent pas une seconde fois » soulignent les responsables du Souvenir Français. La visite officielle de la secrétaire d'Etat s'inscrivait dans le cadre de la semaine précédant les commémorations du 11 novembre, durant laquelle étaient inscrits plusieurs déplacements visant à encourager les initiatives des territoires au service de la transmission de la mémoire nationale. 

Après l’accueil de la Flamme de la Nation, le moment fort était la remise de lanternes aux maires par les jeunes. Un moment émouvant pour chacun des participants. Deux discours ont ponctué cette rencontre placée sous le signe de la fraternité.

Sensibiliser les jeunes générations au devoir de mémoire
Quelque 600 personnes ont participé à cette cérémonie

• Alexandre Grenot, maire des Gonds : « Le corps du soldat inconnu, qui repose près de l’Arc de Triomphe, est celui de la France entière »

« Cette flamme de la nation est d’une étonnante actualité, c’est la flamme de la résistance chère au Général de Gaulle dans son appel du 18 juin : « quoiqu’il arrive, la flamme de la résistance ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas » affirmait-il alors que tout semblait perdu. En évoquant la flamme sacrée, il savait que tous se rassembleraient autour d’elle en mémoire des hommes qui avaient sacrifié leur vie lors de la Première Guerre mondiale, les tranchées, les combats, la misère, le chagrin. Le corps du soldat inconnu, qui repose près de l’Arc de de Triomphe, est celui de la France entière, c’est vous, c’est moi, c’est nous tous. La liberté n’est jamais acquise. Fragile, elle est durement attaquée en Ukraine, une nouvelle épreuve pour l’Europe. Le souvenir que nous célébrons aujourd’hui doit toujours être présent pour nous rappeler les leçons à tirer de la guerre, nous montrer le chemin de la paix et de la responsabilité. Nous avons besoin de nos armées françaises qui sont partout dans le monde pour affirmer notre rang, pour déjouer les attentats et nous défendre contre les nouvelles menaces que sont le cyberterrorisme et les déstabilisations sociales, économiques. Nous avons de la chance en France, notre jeunesse est loin des armes. C’est grâce à toutes les manifestations que le monde combattant organise que l’on peut célébrer notre histoire et dire aux nouvelles générations qui n’ont pas connu les conflits : attention, si vous ne respectez pas l’autre, si vous n’entendez pas ses positions, si vous avez la prétention de soumettre un peuple à une idée, si vous avez la paresse de vous laisser soumettre à une idée, à une lubie, alors ce sera la guerre. Le devoir de mémoire est d’honorer nos aïeux qui ont donné leur vie pour que la nôtre soit libre. C’est respecter nos ennemis d’hier pour en faire nos frères, nos sœurs d’aujourd’hui. Que ce soit toujours la civilisation qui gagne contre la barbarie ». 

Les autorités civiles et militaires aux côtés de Patricia Mirallès, secrétaire d'État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire 

Que la mémoire se transmette de génération en génération
Une cinquantaine de maires étaient présents
Patricia Mirallès : « Le défi de la transmission est crucial pour avoir demain une nation prête à défendre sa mémoire et ses valeurs »

A quelques jours de l’armistice du 11 novembre 1918 qui sera célébré dans toutes communes de France, la Secrétaire d’Etat a rappelé l’importance de cette cérémonie : « ce fut une guerre mondiale comme nous n’en avions jamais connu. Une guerre avec l’apparition des chars sur les champs de bataille et le rôle joué par l’aviation »

Les pertes humaines ont été colossales faisant 1400 000 morts ((soit 34 morts pour 1 000 habitants), 300 000 mutilés, 1 000 000 invalides et 600 000 veuves. Dans ce véritable enfer, de nombreux corps, ensevelis lors des bombardements, n’ont pas été identifiés. « Pour ces hommes et pour que jamais la France ne les oublie, quelques années plus tard, la flamme que nous allons partager a été allumée afin de nous souvenir d’eux de façon collective et nous remémorer leur engagement. Aujourd’hui aux Gonds, le ravivage de la flamme du soldat inconnu est la preuve que la mémoire nationale passe par tous les territoires de notre pays. Vos communes deviennent les maillons solides de la mémoire que soude notre nation ». 

Après avoir salué la présence de toutes les générations, Patricia Mirallès s’adressa plus particulièrement aux jeunes : « Sachez que votre participation à cette cérémonie vous engage et vous donne une responsabilité importante parce que la mémoire est une course de relais. Le rôle des adultes est de passer le bâton aux générations suivantes, de vous le transmettre mais aussi que vous puissiez vous l’approprier pour mieux le tendre à votre tour aux prochains relayeurs. Il est donc indispensable que vous connaissiez et que vous compreniez l’histoire. J’ai toute confiance en vous et à votre capacité à reprendre le flambeau. "Ne perdons rien du passé. Ce n'est qu'avec le passé qu'on fait l'avenir" écrivait Anatole France. Alors que la guerre réapparaît sur notre continent, ce défi de la transmission est crucial pour avoir demain une nation prête à défendre sa mémoire et ses valeurs ».

Remise des lanternes aux maires par les jeunes. Elles abritent la flamme du souvenir qui brillera pour les cérémonies du 11 novembre

La flamme est la lumière qui éclaire la mémoire

La flamme que renferment les lanternes brillera le jour du 11 novembre en mémoire de tous ceux qui ont sacrifié leurs vies durant le terrible conflit de 1914-1918. Vendredi, soyons nombreux devant les monuments aux morts avec au cœur ce poème de Victor Hugo : 

« Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie

Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie.

Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau.

Toute gloire près d'eux passe et tombe éphémère ;

Et, comme ferait une mère,

La voix d'un peuple entier les berce en leur tombeau »

Patricia Mirallès aux jeunes : « J’ai toute confiance en vous et à votre capacité
à reprendre le flambeau »


• Environ 600 personnes ont participé à cette cérémonie : les représentants des associations patriotiques dont le Souvenir Français, Françoise Morel et Andrée Fidrie de l'association Le Relais sacré, l'armée de l'air, l'armée de terre, la base de Paban, les sapeurs-pompiers, les gendarmes, les élèves du RPI de Courcoury/Les Gonds, collégiens, lycéens, professeurs, les élus - dont Sylvie Marcilly, présidente du Conseil Départemental, Jean-Philippe Ardouin, député - le préfet, Nicolas Basselier, des maires (une cinquantaine) et une nombreuse assistance. 

• La Flamme de la Nation, ravivée chaque jour sous l'Arc de Triomphe, peut être amenée sur un autre lieu de mémoire en France ou dans un pays allié à l'occasion d'une cérémonie importante. L'association « le Relais sacré » est la seule accréditée pour « prendre La Flamme » lors d'une cérémonie de ravivage.

• Comment est née l'idée de cette cérémonie aux Gonds ? « Elle a été proposée par mon adjointe Bernadette Hadj et son mari Michel, ancien colonel de la Base de Paban qui a été directeur général du Souvenir Français durant de nombreuses années. Connaissant l'association Le Relais sacré qui veille sur la flamme du soldat inconnu, nous avons été mis en contact et ainsi, cette cérémonie a pu avoir lieu aux Gonds » explique le maire de la commune, Alexandre Grenot. Cette flamme brûle depuis 1923 au pied de l’Arc de Triomphe à Paris, à côté du tombeau du Soldat inconnu. 


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