samedi 12 novembre 2022

Jonzac/cérémonie du 11 novembre : « Le souvenir, ce sont les jeunes générations qui doivent s’en emparer pour venir raviver la flamme de la mémoire de ceux qui sont morts pour la France, pour notre liberté »

Vendredi matin, comme toutes les communes de France, la ville de Jonzac a célébré l'armistice du 11 novembre mettant fin à la terrible guerre 1914-1918. Elle a rendu hommage aux hommes, très nombreux, qui ont perdu leur vie dans le premier conflit mondial

Hommage aux Poilus de la guerre 14-18 par des enfants de l'école Malraux 

A cette cérémonie émouvante, participaient les représentants des associations patriotiques, les porte-drapeaux, les autorités militaires, Christophe Cabri, maire de Jonzac, Estelle Leprêtre, sous-préfète, Evelyne Delaunay, représentant le député Raphaël Gérard, Jean Bougeois, président de la FNACA, Daniel Salmon du Souvenir Français, enfants et enseignants de l’école Malraux, la gendarmerie, les sapeurs-pompiers, le conseil municipal et la population.

Dépôt de gerbes au monument aux morts. De gauche à droite, Patrick Carré, maire adjoint, Evelyne Delaunay représentant le député Gérard, Christophe Cabri, maire de Jonzac, Estelle Leprêtre, sous-préfète, Jean-Claude Laby, président de la section de l’UNC
de Saint-Germain de Lusignan, Jean-Pierre Rospide
Lecture du message de S. Lecornu, ministre des Armées
Lecture du message du Souvenir Français par Daniel Salmon
Rassemblement devant le château, en cours de restauration
Transmettre le flambeau de la mémoire aux jeunes générations
Les cadets des sapeurs-pompiers

Après la montée des couleurs, les messages lus par des enfants de l’école primaire Malraux, l’appel des disparus "morts pour la France", les allocutions, la Marseillaise jouée par la fanfare de l'Ecole des Arts, des dépôts de gerbes ont eu lieu au monument aux morts et place de la République. « En cette journée de recueillement, ayons une pensée également pour nos soldats tués ou blessés, ces derniers mois, en opérations extérieures et inclinons-nous devant la douleur de leurs familles. Depuis février dernier, un conflit majeur se déroule sur notre continent en Ukraine et des conflits régionaux sont en cours ou latents un peu partout avec le risque qu’ils dégénèrent ou s’étendent. Dans cette situation stratégique périlleuse, le travail de mémoire a toute son importance afin d’éviter un retour des erreurs du passé pouvant entraîner les mêmes conséquences désastreuses. Ainsi, l’Union Française des Associations de Combattants et de Victimes de Guerre, fidèle au souvenir de toutes celles et tous ceux victimes de toutes les guerres, invite la jeunesse à œuvrer pour un monde plus juste, plus solidaire, plus fraternel et en paix » souligne le message de l’UFAC.

Cette cérémonie s'est achevée par un vin d'honneur offert par la municipalité de Jonzac.

Dépôt de gerbes place de la République
La fanfare dirigée par Hervé Sardin
Les salutations aux porte-drapeaux
Les sapeurs-pompiers

• Message du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, lu par Estelle Leprêtre, sous-préfète, en hommage à tous les "Morts pour la France"

« La nouvelle de la Victoire se répand à la volée dans tout le pays, de clocher en clocher. L’écho du clairon vient d’annoncer la fin d’un conflit qui a éprouvé le monde et décimé les Hommes. La fureur du canon s’est enfin tue, couverte par un immense éclat de joie.

11 novembre 1918, il est 11 heures : c’est l’Armistice.

Pour des millions de soldats venus du monde entier, c’est la fin de quatre terribles années de combat. Le soulagement est immense. La guerre est finie, mais pour les survivants commence un funeste décompte, celui d’un million quatre cent mille soldats français tombés au champ d’honneur, de quatre millions de nos militaires blessés ou mutilés, ces braves aux « gueules cassées » qui plongent la Nation entière dans l’effroi et l’émotion.

Le traumatisme est mondial. En tout, ce sont près de 10 millions de soldats qui ont été tués, 3 millions de veuves et 6 millions d’orphelins. Les morts sont presque aussi nombreux parmi les civils.

Ceux qui sont revenus des combats racontent la puanteur des tranchées et le fracas des obus. Ils expliquent la peur avant les charges, le courage qu’il faut pour sortir des abris et donner l’assaut aux lignes ennemies sous la mitraille. Ils disent l’horreur du spectacle de leurs frères d’armes qui tombent à leurs côtés.

Souvenons-nous de leur bravoure et de leur sacrifice. Commémorons ces soldats dont les noms doivent rester gravés dans nos mémoires comme ils le sont sur nos monuments aux morts, dans les villes et les villages de France, dans l’Hexagone comme dans les Outre-mer.

Souvenons-nous des soldats venus d’Afrique, du Pacifique, des Amériques et d’Asie, de ces soldats alliés venus verser leur sang pour la France, et défendre avec nous la liberté sur une terre qu’ils ne connaissaient pourtant pas. Le sacrifice de nos Poilus nous oblige, il nous rappelle que la Paix a un prix, et que nous devons être désormais unis avec ceux qui étaient hier nos adversaires, car « ce n’est qu’avec le passé qu’on fait l’avenir » écrivait Anatole France.

Ce souvenir, ce sont les jeunes générations qui doivent désormais s’en emparer, pour venir raviver la flamme de la mémoire de ceux qui sont morts pour la France, pour notre liberté. C’est la reconnaissance que la Nation doit à ses combattants, à ceux qui sont tombés et à ceux qui ont survécu.

Aux combattants d’hier et à ceux d’aujourd’hui, comme à leurs familles et ayants droit, la Nation doit continuer d’assurer réparation, reconnaissance et droit, comme l’a voulu le Président de la République.

Cette année, nous honorons deux soldats morts pour la France au Mali : le maréchal des logis chef Adrien Quélin et le brigadier-chef Alexandre Martin. Honorons leur sacrifice et celui de tous les soldats qui ont versé leur sang pour la France.

Le monde était convaincu en 1918 que la Première guerre mondiale devait être la « Der des der », la dernière des dernières. Nous savons ce qu’il advint de cet espoir et aujourd’hui, en ce 11 novembre 2022, alors que la guerre est de retour sur notre continent, n’oublions pas le combat des Poilus pour la Paix et le sacrifice de nos soldats morts pour la France ».

• Discours du maire, Christophe Cabri : « Des enfants de Jonzac, il en est tombé en Belgique, en Artois, dans la Somme, l’Aisne, la Marne, la Meuse, en Lorraine, à Monastir, en Serbie, à Salonique et en Afrique »

104 ans après l’armistice de la Première Guerre mondiale, je me permets de reprendre des extraits du discours de James Sclafer, maire de Jonzac, du 4 décembre 1921, jour de l’inauguration de notre monument aux morts. « Habitants de Jonzac, le jour de gloire est arrivé ! Vous êtes ici, non pas pour verser de nouvelles larmes, mais pour glorifier les Jonzacais qui, de 1914 à 1918, sont morts pour la patrie. Vous avez voulu que notre cité possède un monument élevé à leur mémoire. La population en son entier a souscrit pour l’élévation de ce monument ; les plus petites bourses comme les autres ont apporté leur coopération. Nous avons confié la construction au statuaire René Buthaud et à son fidèle collaborateur, M. Chaveron, qui se sont chargés de camper, sur la pierre, celui qui demeurera dans l’histoire l’éternel Poilu. Il est pour nous le Grand Anonyme, notre Poilu inconnu, le symbole en qui revivent les 103 des nôtres morts pour la France, dont le nom est à jamais gravé dans cette pierre.

Il n’est pas un champ de bataille qui n’ait été arrosé du sang jonzacais. Des Jonzacais, il y en avait sur tous les fronts. Des enfants de Jonzac, il en est tombé en Belgique, en Artois, dans la Somme, l’Aisne, la Marne, la Meuse, en Lorraine, à Monastir, en Serbie, à Salonique et en Afrique. Ce Poilu ! c’est tous ceux qui ont fait la guerre, tous ceux qui sont partis à l’appel de la patrie en danger, ceux qui sont revenus, et aussi ceux qu’on n’a jamais revus »...

James Sclafer termine son discours par : « Ce monument vous appartient. En France, à la fin de la guerre, on dénombre quelque 1,4 million de soldats tués sous l'uniforme français. La volonté du conseil municipal est de perpétuer la mémoire de ces hommes dont leurs noms sont gravés dans la pierre ».

• Mais qui étaient ces Jonzacais morts pour la France ? Ce pupitre est là pour vous informer 

Le monument aux morts a été entièrement restauré par les Compagnons de Saint-Jacques. Patrick Carré, maire adjoint, a contribué à l’élaboration d’un « pupitre » (située derrière le monument aux morts) où sont présentés les soldats originaires de Jonzac morts pour la France. Un travail de mémoire à saluer.  

 Le monument aux morts est l'œuvre de René Buthaud et son fidèle collaborateur, M. Chaveron
Un pupitre présente les Jonzacais morts durant les dernières guerres

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