Elu sur la liste Drapron en 2020, François Ehlinger est issu des rangs de l’opposition à l’ancien maire Jean-Philippe Machon. Tout allait bien avec le nouveau premier magistrat... jusqu’à une question concernant sa probité professionnelle dont il a fait part publiquement lors du dernier conseil municipal. Après Dominique Deren, adjointe à la culture « quelque peu mise à l’écart », des "craquements" au sein de l’entente cordiale municipale apparaîtraient-ils avec François Ehlinger ? « Même s’il ne veut pas la guerre », il se dit « blessé et déçu par la situation qu’il traverse ».
Le dr François Elhinger (au centre de cette photo faite durant la campagne des Municipales) était chef du centre de vaccination, en assurant la coordination générale. |
Conseil municipal du 4 novembre. François Ehlinger présente une délibération liée à la protection des visons en bordure de Charente qui sera entièrement financée par des fonds européens. La ville s'engage à piloter le projet sur son territoire. Sans coût et sans enjeux, l'adoption est unanime. Les choses se corsent par la suite. L’élu profite de cette prise de parole pour aborder un problème personnel, annonçant sa démission de toutes ses délégations à la suite « d’accusations mettant en cause sa probité à propos du centre de vaccination ». Cette remarque provoque des interrogations…
Explications de l’intéressé : « Pendant que j’étais au centre de vaccination, on me reproche ou on voudrait me reprocher d’avoir profité de ma position pour m’enrichir. Je tiens à apporter des précisions car je suis choqué. Depuis le 8 janvier, à la demande du Préfet relayé par le maire de Saintes, j’ai mis en place le centre de vaccination dans le hall Mendès France. En 8 jours, il a fallu tout organiser, trouver des médecins, des infirmières, des soignants, avoir du matériel. Avec l’aide des services techniques, nos journées étaient bien remplies. Le centre a ouvert le 20 janvier, fonctionnant avec 80 médecins volontaires, 114 infirmières, plus le personnel administratif de la Ville et la CDA. Il y avait des roulements et il est arrivé que sur une plage horaire, un collègue ne puisse pas venir. Je suis alors intervenu pour le remplacer en utilisant la carte CPS. Offrant l'accès au portail de la CPAM, elle valide l’acte permettant au patient d’obtenir son attestation de vaccination, puis son pass sanitaire. Pour les médecins retraités, cette carte ne donne droit à aucune rémunération. Par contre, lorsqu’on m’a demandé de travailler dans un cas précis, comme le jour de l’Ascension par exemple où les volontaires étaient peu nombreux en raison du pont, j'ai repris ma casquette de médecin et j’ai fait comme tous mes collègues retraités, j’ai rempli le bordereau fourni par la SS indiquant le jour, l’heure, le tout tamponné par la responsable du centre. Les équipes ont effectué jusqu'à 900 doses par jour après l'intervention d'Emmanuel Macron. J’ai agi ainsi de façon ponctuelle quand il y avait nécessité durant les dix mois d’ouverture du centre, dans le but de rendre service aux autres. Soit une dizaine de fois sur l’ensemble de la période où j'ai été rémunéré. J’ai été surpris quand j’ai reçu un courrier du cabinet du maire le 8 octobre dernier m’indiquant que cette situation suscitait des commentaires. Bruno Drapron a déclaré qu’il avait été alerté sur une possibilité de conflit d’intérêts et qu’en conséquence, il avait demandé une consultation juridique. J’ai moi-même contacté un avocat qui estime que ce n’est pas le cas. Toute cette histoire m’a bouleversé. J’ai donc préféré rendre les délégations municipales qui m’avaient été confiées sur la Palu, la salubrité publique, les aménagements des bords de Charente et le centre de vaccination si celui-ci vient à rouvrir pour assurer les futures injections. A titre indicatif, le montant total de ces délégations, que j'abandonne, était de 277 euros mensuels. Je redeviens conseiller de base ».
Et François Ehlinger de conclure : « Il est très important pour moi de m’expliquer clairement. Dans ma vie professionnelle, j’ai fait le choix du service public puisque j’ai quitté la médecine libérale en 2001. A 50 ans, j’ai passé le concours de praticien hospitalier. Mon engagement est resté intact. M’accuser d’avoir fait du pognon au centre de vaccination est difficile à entendre. J’ai reçu des messages de sympathie et de soutien de maires de la CDA ».
Pour sa part, Bruno Drapron rappelle son estime pour François Ehlinger : « Durant la crise sanitaire, toutes les communes ont eu recours au corps médical. S’il y a un homme compétent, c’est bien lui ». Ce sentiment est partagé par Philippe Callaud : « François est un ami et c’est un homme honnête, il a toute sa place dans le conseil ». Dans les rangs de l’opposition, chacun s’accorde à reconnaître le bon fonctionnement du centre de vaccination et le sérieux de ceux et celles qui l’ont animé.
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