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samedi 2 février 2013
Saint-Georges de Didonne :
ton univers impitoyable ?
• Nouvelle élection municipale
Trois listes pour convaincre
A un an de la date officielle des élections municipales, une nouvelle élection se déroulera les 3 et 10 février sur la commune de Saint-Georges de Didonne, célèbre pour ses plages. La seule chose dont on puisse être certain, c’est que l’équipe victorieuse devra tout faire pour colmater les failles apparues ces dernières années…
En quittant la mairie parce qu’il devenait président du Conseil général, Dominique Bussereau ignorait que sa succession entraînerait un véritable champ de "batailles".
Courageux mais pas téméraire, son successeur, Jean-Michel Renu, a préféré quitter son poste de maire et sa remplaçante, Françoise Brouard, se trouve confrontée à une situation surprenante. En effet, une nouvelle élection municipale aura lieu début février ! Une vraie, grandeur nature.
Au sein du conseil, on ne compte plus les procédures conduites par le chef de l’opposition, Jean-Marc Bouffard, cet élu ayant lui-même donné sa démission l’an dernier.
Dimanche 3 février, les habitants seront donc appelés à élire leurs 29 conseillers municipaux, lesquels désigneront futur magistrat et adjoints. En 2009, en acceptant les rênes, Françoise Brouard savait que la partie serait difficile, mais sûrement pas à ce point. Elle déclarait alors : « Notre ville mérite qu'on travaille à son service pour maintenir le cadre de vie que nous aimons. Je compte sur tous les membres du conseil : une équipe structurée et solidaire décidée à servir, à construire. Seule, je ne peux rien. Avec vous tous, je me sens la force de poursuivre le chantier. J'ai personnellement la conviction que la résolution des problèmes ne passe pas par de longs discours, mais par le travail. Je crois en cette valeur fondamentale et j'entends m'y consacrer ». Elle ignorait la suite des événements.
L’opposition ne lui a pas laissé une minute de répit, analysant scrupuleusement toutes les décisions et les marchés publics passés par la mairie. Des attaques ont souvent fusé, assorties de qualificatifs peu flatteurs. Début 2012, Françoise Brouard n’excluait pas de porter plainte contre l'opposition pour « diffamation et harcèlement ».
Elle repart donc au combat et mène la liste « Saint-Georges de Didonne aujourd’hui et demain » composée d’une équipe renouvelée aux côtés de 13 "anciens". Si elle sort victorieuse des urnes, elle souhaite concrétiser les projets en cours. « L’opposition nous a fait perdre beaucoup de temps » estime-t-elle. Elle se dit prête à poursuivre son travail pendant un an, dans la sérénité de préférence !
Danièle Coudert : Dynamisme et jeunesse
La seconde liste, conduite par Danièle Coudert, s’appelle « Saint-Georges d’abord ». Cette femme aussi a connu des vagues. Elue en 2008, elle a été rendue inéligible en 2010 sur décision du Conseil d’Etat. Elle ne pouvait pas cumuler les fonctions de conseiller municipal (elle était adjointe à la jeunesse et aux sports) et de responsable d‘un service au Conseil Général, à la Maison départementale de l’emploi saisonnier. Conséquence, elle a tiré sa révérence…
Profitant de ce nouveau scrutin, elle a constitué une liste composée de « personnes motivées ». La moyenne d’âge y est de 56 ans. « L’ambiance au conseil municipal est très difficile. Même Jean-Michel Renu, élu de longue date, a rendu son tablier ! Personnellement, je mise sur le dynamisme et la jeunesse. Les trois listes en lice sont au moins d’accord sur un point commun, nous devons attirer sur la commune de jeunes actifs. Notre population est vieillissante et le renouvellement ne s’opère pas. On le voit au niveau des écoles. Des classes ont déjà fermé dans une maternelle construite récemment » explique la candidate. Elle met l’accent sur deux points, l’emploi et le logement : « la zone d’aménagement concerté doit se poursuivre afin que des entreprises artisanales et commerciales s’y installent. D’autre part, nous devons proposer des terrains à construire à des prix abordables ».
Danièle Coudert admet que Saint-Georges de Didonne n’est pas Biarritz, ni La Baule : « nous sommes une station touristique familiale ». Habitant cette commune depuis une quarantaine d’années, elle sait de quoi elle parle, s’étant largement investie dans la vie associative. « Notre liste est sans étiquette. Nous sommes d’abord des républicains » dit-elle. Pour l’instant, elle ignore s’il y aura fusion de sa liste avec celle de Françoise Brouard au second tour : « si le cas de figure venait à se présenter, ce serait à l’ensemble de l’équipe de faire ce choix».
« Entre 2001 et 2012, la taxe d’habitation a augmenté de 123% »
L’homme par qui tout est arrivé est Jean-Marc Bouffard, ancien directeur technique chez EDF. Dans la comptabilité publique de Saint-Georges de Didonne, il a relevé « un certain nombre d'erreurs et de dysfonctionnements graves » souligne-t-il (Eurovia ?). « Mon seul objectif est la bonne utilisation des deniers publics. Je ne suis pas là pour égorger qui que ce soit ! Quand je vois mes feuilles d'impôts locaux, je pense que toute collectivité doit être transparente ».
A la tête d’Emergence Saint-Georges, il espérait que ce nouveau scrutin, qui résulte de démissions massives et successives, aurait lieu plus tôt : « Quel est le constat actuel ? La commune est dans un état lamentable, voirie, réseaux, bâtiments communaux. Il est temps pour Saint-Georges de retrouver espoir et croissance. Les chiffres du recensement sont révélateurs, la population n’a pas augmenté. Pendant que Saint-Sulpice ouvre une nouvelle classe, une troisième a fermé chez nous en 5 ans. Tout est verrouillé ». Pire, il estime que la fiscalité est un repoussoir qui incite à s’installer ailleurs, dans des localités plus modérées telles que Vaux. « Entre 2001 et 2012, les impôts communaux ont progressé de 82% pour la taxe foncière et de 123% pour la taxe d’habitation. Durant le présent mandat, la part communale de la taxe foncière a augmenté de 21% entre 2008 et 2012. Celle de la taxe d’habitation a fait un bond de 31% sur la même période. Si je suis élu, je figerai la fiscalité. Elle n’est plus acceptable à ce niveau ». Il souhaite également valoriser les atouts touristiques du secteur et attirer de jeunes ménages.
Autre élément à prendre en compte, le torchon brûle toujours entre lui et Dominique Bussereau (dont il a pourtant été proche). En 2010, le journal l’Express révélait cette opposition de manière assez crue. « C'est quelqu'un chez qui le mensonge est pathologique. Il est capable de dire blanc avec assurance le lundi et noir le mardi, chaque fois avec le même aplomb. Et quand ça ne va pas, ce n'est jamais de sa faute » avait déclaré Jean-Marc Bouffard au sujet de Dominique Bussereau. La réponse de l’intéressé avait été immédiate : « Bouffard ? C'est un con. Celui-là, il aurait été lavaliste pendant la guerre »…
Vous l’avez compris, ces élections ne manqueront pas d’être animées compte tenu des contentieux personnels sous-jacents. Avec vue sur l’amer, qui sait ?
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