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dimanche 24 février 2013
Animateur
auprès des personnes âgées :
Une formation à découvrir
Beaucoup de métiers restent à inventer, dit-on. Parmi les formations innovantes, l’animation en gérontologie est proposée par la Maison Familiale et Rurale de Chevanceaux (17). La nouvelle session se trouvait dernièrement dans les studios de Radio Cadence Musique à Cercoux.
Ils sont sept à composer cette nouvelle session. Sept à venir d’horizons différents dans le cadre d’une reconversion. Encadrés par Isabelle Paquereau, ils étaient invités vendredi matin à s’exprimer devant les auditeurs de RCM. Un véritable exercice de style pour ces stagiaires qui n’ont pas forcément l’habitude de la communication. Et par la même occasion, ils ont accepté de répondre à nos questions !
Créée en 2009, cette formation de 14 mois est validée par une certification professionnelle. En mai prochain, le jury, présidé par le docteur Moreau, médecin coordinateur, interrogera chacun d’entre eux sur ses motivations et la volonté qui l’a poussé à choisir cette filière. Car l’animation auprès des personnes âgées est récente et le Pôle emploi « l’a longtemps ignorée ».
L’allongement de la vie fait que de nombreux papis et mamies viennent vivre en Ehpad ou en maisons de retraite. Les journées peuvent y être longues, d’autant que certains occupants, en raison de leurs pathologies, manquent de mobilité.
Le rôle de l’animateur est alors de s’insérer dans le projet d’établissement en proposant des activités tant à l’intérieur qu’au dehors, en fonction de leurs goûts et de leur état de santé. Dans ces milieux qui semblent tristes quand on y pénètre, « il y a beaucoup de travail à faire » estiment les professionnels. Actuellement, ce sont généralement des intervenants extérieurs qui se chargent de donner un peu de gaieté aux anciens.
Des parcours différents
« Nous sommes à la quatrième promotion » indique Isabelle Paquereau. Devant les micros de RCM, tous regardent leurs notes car ils seront appelés à exprimer leurs sentiments, à dire pourquoi ils ont opté pour un autre plan de carrière.
• Dominique a 54 ans, elle travaillait dans la restauration avant de pointer au chômage. Aujourd’hui, elle est employée à l’Ehpad de Bourg Nouveau, à Jonzac. Cette formation est faite en partenariat avec son employeur : « notre rôle n’est pas celui des aides-soignantes. Nous sommes là pour distraire les personnes âgées, les comprendre, les écouter, leur inspirer confiance ».
• Christelle habite Saint-André de Cubzac. À 42 ans, elle a un parcours diversifié dont un emploi d‘ambulancière. Licenciée pour raison de santé, elle cherche une voie nouvelle en faisant une remise à niveau : « il s’agit de développer des liens, de redonner espoir à des pensionnaires qui peuvent souffrir de la solitude ».
• Alexia est la plus jeune. Elle vit à Saint-Bonnet sur Gironde, « il y a six que j’ai quitté l’école » dit-elle. Elle a travaillé au centre de loisirs de Jonzac et lors d’un remplacement à la MFR, elle a eu connaissance de cette filière.
• Domiciliée à Saint-Jean-d’Angély, Nicole a 55 ans. Licenciée du Centre Leclerc de Rochefort pour raison de santé, elle est agent de service dans une maison de retraite : « j’ai fait de nombreuses démarches avant de découvrir cette opportunité. Je souhaite offrir une meilleure qualité de vie à nos aînés ».
• Bernadette est dans le bain puisqu’elle est au service d’un Ehpad depuis un certain nombre d’années. Cette formation lui ouvre de nouvelles perspectives. Seule difficulté, la distance à parcourir entre Villedoux et à Chevanceaux !
• Aline est aussi éloignée. Elle vient de l’Île d’Oléron. Après un burn out, elle a choisi une autre direction (elle s’occupait d’adultes handicapés).
• Enfin, seul homme parmi ces dames, Pierre-Jacques est agent hospitalier à Jonzac. Il y a longtemps que cette reconversion lui courait dans la tête. Il a découvert la filière par hasard. « Personnellement, j’aime la musique, la peinture, le théâtre ; j’ai des engagements dans la vie associative et publique. J’ai envie de me rendre utile. Les personnes âgées ont besoin de s‘évader de leur quotidien. Les malades d’Alzheimer méritent toute notre attention » explique-t-il.
Les cours, d’une durée de 830 heures, se déroulent à Chevanceaux, dans locaux de la MFR. Les frais d’inscription approchent les 10 000 euros. « Il existe de nombreuses possibilités : formation continue des entreprises, aide de la Région, du Pôle emploi. Chaque cas est particulier » souligne Isabelle Paquereau. Au sein de leurs familles, certains ont dû faire des concessions pour concrétiser leur projet. Pour la majorité d’entre eux, reprendre le chemin de l’école les a peu inquiétés. Les uns avaient peur de ne pas réussir. D’autres, déjà dans la vie active, ne se voyaient pas en étudiant.
La suite a démontré le contraire. Le groupe est soudé, s’enrichissant de ses différences. Leur nom de baptême « Les Chambouletout » démontre, précisément, que la démarche n’est pas évidente. Ils veulent se surpasser pour eux-mêmes et leur entourage. C’est ça leur challenge ! Nous ne pouvons que leur souhaiter bonne chance !
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