Vendredi, aux Antilles de Jonzac, le président Belot, généralement optimiste, a dit ses craintes quant au manque de compétitivité des entreprises françaises à l‘étranger…
C’est désormais la coutume. Le sous-préfet de Jonzac et le président de la Communauté de Communes de Haute Saintonge organisent ensemble la cérémonie des vœux. Point d’ancrage, les Antilles !
Jean-Philippe Aurignac, en poste à Jonzac depuis l’an dernier, a montré aux maires, réunis devant lui, qu’il avait une qualité première : le talent oratoire. Dans un discours "fourni", il exhorta les troupes saintongeaises ne pas courber l’échine. On dit que 2013 sera « une année à oublier » : le représentant de l’Etat estime au contraire que le territoire de Haute-Saintonge, fort d’une grande intercommunalité, a des atouts pour traverser cette période de crise. « Faisons de 2013 une année utile ! Grâce aux dispositifs proposés, nous avons des armes pour combattre le chômage dont la situation s’est dégradée. Celui des jeunes est maîtrisé. 153 emplois d’avenir ont été signés et 600 jeunes sont potentiellement concernés dans la région. Par contre, avec une progression de plus 23%, les 50 ans restent une préoccupation ».
Problème récurrent, de nombreuses offres restent insatisfaites alors que le nombre de demandeurs est en hausse. Ainsi, certains exploitants agricoles font désormais appel à des Roumains pour le travail des vignes. Idem dans la restauration où la main d’œuvre est de plus en plus difficile à trouver et surtout à conserver.
Béatrice Abollivier, préfet, Jean-Philippe Aurignac, sous préfet de Jonzac, Claude Belot, sénateur, pérsident de la CDCHS et Dominique Bussereau, pérsident du Conseil général |
Claude Belot : « En France, les charges sont trop lourdes »
En vieux routier de la politique (il a été élu conseiller général pour la première fois en 1970), Claude Belot a pour lui l’expérience du temps, de Georges Pompidou à François Hollande. « En France, nous avons un vieux problème, nous sommes dans le toujours plus. Cela peut avoir des conséquences néfastes. Comment soutenir l’emploi si nous n’avons pas d’argent ? ».
Rentrant d’un voyage au Pérou où habite la famille de son fils aîné, il a réalisé que l’image de la France à l’étranger n’était plus ce qu’elle avait été. Il prend pour exemple Alstom qui a remporté un contrat de 130 millions d’euros pour la fourniture de 19 rames Metropolis à la ville de Lima. Elles seront fabriquées et installées par les sites d’Alstom en Europe, l’Espagne en particulier. Quant à la maintenance, elle sera exercée par un consortium sud américain.
Claude Belot après la longue allocution de Jean Philippe Aurignac : « Il aurait été dommage de ne pas lui donner l’occasion de parler » ! |
L’élu compte sur l’Etat pour créer les conditions de la confiance : « Pour leur part, les collectivités savent qu’elles doivent utiliser l’argent public avec parcimonie. La Communauté de communes de Haute Saintonge a vu le jour il y a vingt ans. Elle permet de concrétiser des projets que les communes seules ne pourraient pas conduire à bien. Ensemble, nous avons vécu une belle aventure. En gérant au plus près, nous avons la capacité de ne pas emprunter. Les Antilles, centre aquatique bénéficiaire, représentent cette volonté. Si nous devions financer tous les investissements réalisés sur notre territoire, il nous faudrait 5 millions d’euros ».
Deux conseillers départementaux par canton,
une femme et un homme
Dominique Bussereau, président du Conseil général, abonda dans le sens de Claude Belot. Lui-même rentre de Russie où il a fait les mêmes constatations. « Alstom, associé à une société russe, y produit sur place avec le savoir-faire français ».
Il enchaîna sur un sujet national qui anime les débats, non pas le mariage gay, mais les rythmes scolaires. Avec une demi-journée supplémentaire, les transports seront davantage sollicités : « il en coûtera 2.600.000 euros, soit deux points de fiscalité sans aucune compensation de l’Etat ». En ce qui concerne internet, l’installation du haut débit se poursuit : « Avec 757 km de fibre optique, nous avons une longueur d’avance. À la rentrée prochaine, 51 écoles seront connectées ». Dans le domaine ferroviaire, l’électrification de la ligne Angoulême/Cognac/Saintes/Royan est sur les rails. Quant à la carte intercommunale de Charente-Maritime, elle est enfin bouclée avec la mise en place de grandes structures. La CDCHS sera « fortifiée » avec l’arrivée (en grande partie) du canton de Pons.
Elus, personnalités et salariés de la CDCHS réunis aux Antilles de Jonzac |
Si la gent féminine se réjouit de cette avancée significative, on imagine déjà la tête de certains élus machos qui devront composer avec leur collègue. Qui coupera le ruban tricolore en premier lors des manifestations ? Ambiance feutrée de susceptibilités qui font de notre délicieux pays le charme assuré…
Cette rencontre se termina par le traditionnel verre de l’amitié assorti d’un buffet copieusement doté.
On reconnaît l'ancien conseiller général de Montguyon, Pierre Jean Daviaud |
Claude Belot exprima son regret de voir Rouffiac, commune historiquement dans le giron de la CDCHS, partir dans la CDA de Saintes. Pour lui, c’est bien sûr la faute aux communes dissidentes du canton de Pons et surtout à Montils qui, fuyant Jonzac, fait désormais partie de la mouvance saintaise. « Si le maire, qui n’a pas été coopératif, avait accepté de céder une minuscule bande de terrain pour faire une continuité territoriale avec la CDCHS, Rouffiac aurait pu rester avec nous ». Oui, mais, il a refusé. S’il perd Rouffiac, Claude Belot y gagne deux communes, Salignac et Brives sur Charente…
• Jean-Philippe Aurignac insista sur le soutien à apporter à la jeunesse par la vie associative, la culture et le sport. Et de citer ce proverbe chinois : « l’argent est une richesse morte ; nos enfants sont une richesse vivante ».
Reportage/Photos Nicole Bertin
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