lundi 30 décembre 2024

Le réemploi des emballages, une volonté forte de la Région Nouvelle-Aquitaine de soutenir le développement de la filière

Dans le cadre de la transition écologique et de la lutte contre les impacts environnementaux des emballages, la France a pris des mesures ambitieuses, notamment avec la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC). L’élimination progressive des emballages en plastique à usage unique d’ici 2040, ainsi que l’augmentation du réemploi des emballages sur le marché de 5 % en 2023 et 10 % en 2027 figurent parmi les priorités.  

 Dans cette optique, le Plan Zéro Pollution Plastique (2023-2028) en Région Nouvelle-Aquitaine a été voté fin 2022 dans le but de réduire toutes les formes de pollution plastique, notamment en poursuivant trois objectifs : réduire la production d’emballages plastiques à usage unique, augmenter le recyclage pour limiter l’enfouissement, et prévenir à la source les fuites dans l’environnement.

Dans cet enjeu premier de prévention du déchet plastique, une action prioritaire porte sur le développement du réemploi des emballages. Pour mieux appréhender et structurer la filière du réemploi des emballages à l’échelle du territoire, la Région Nouvelle-Aquitaine a confié à Soltena, cluster régional dédié à l’économie circulaire et à la transition écologique, la réalisation d’une étude visant à identifier les freins et les leviers pour développer le réemploi ; recenser les initiatives locales existantes ; élaborer des recommandations concrètes adaptées au contexte régional.


Des chiffres clés pour mieux comprendre le réemploi des emballages en région Nouvelle-Aquitaine

 Les déchets d’emballages représentent entre 1,2 et 1,6 million de tonnes, soit 5,6 % des déchets régionaux. 5 secteurs ont un fort potentiel de réemploi : restauration, boissons, fruits et légumes, boulangerie-pâtisserie, produits d’épicerie. Ils génèrent 50 % des emballages ménagers, avec un potentiel de réemploi de 167 498 tonnes à court terme. Pour les emballages industriels et commerciaux, le bois (32 %) et le plastique (15 %) sont les matériaux prioritaires en termes de tonnage et de potentiel de réemploi. La région compte 1177 établissements de commerces alimentaires, mais seulement 51 points de collecte des emballages réemployables dans des épiceries spécialisées. 12 fournisseurs d’emballages réemployables sont identifiés en région : 79 % proposent des solutions pré-emballées et 21 % des emballages vrac. 14 apporteurs de solutions (dont 4 en cours de création) sont recensés, ils offrent des services tels que le lavage, la collecte, la distribution et la sensibilisation.

Des freins et leviers communs pour les acteurs de la filière

 Les acteurs de la filière du réemploi doivent surmonter plusieurs obstacles pour consolider leur développement 

Freins financiers : les investissements initiaux sont importants, notamment pour adapter les lignes de production ou créer des centres de lavage. Par ailleurs, les modèles économiques de la filière restent à inventer ou stabiliser, rendant difficile la rentabilité à court terme.

Freins techniques : les exigences en termes de volumes et de qualité compliquent l’intégration du réemploi. Les acteurs peinent souvent à trouver des solutions locales adaptées à leurs besoins ou doivent modifier leurs processus, comme les lignes de production ou l’étiquetage.

Manque de sensibilisation : une méconnaissance des solutions disponibles touche l’ensemble des parties prenantes (producteurs, metteurs en marché, distributeurs, consommateurs). Ce manque de demande limite les opportunités pour les fournisseurs d’emballages réemployables et les apporteurs de solutions, fragilisant leurs modèles économiques.

 Malgré ces défis, des leviers importants offrent des perspectives encourageantes :

 Évolution réglementaire : les nouvelles obligations, comme l’inclusion du réemploi dans les objectifs des producteurs et distributeurs, poussent à adopter des pratiques plus durables. De plus, l’élargissement des filières REP (Responsabilité Élargie des Producteurs) inclut dès 2024 les emballages de la restauration et, dès 2025, les emballages industriels et commerciaux (EIC). Ces initiatives complètent les REP existantes pour les emballages ménagers gérées par Citeo, Adelphe et Leko.

Investissements en hausse : les éco-organismes investissent massivement pour répondre à ces nouvelles exigences. En 2023, Citeo et Adelphe ont mobilisé 50 millions d’euros, et ce montant atteindra 100 millions d’euros en 2024. Leko a, pour sa part, engagé 1 million d’euros en 2023. Ces financements soutiennent la mise en place de systèmes de collecte, de centres de lavage et de lieux de stockage, indispensables pour un maillage territorial efficace.

Engagement des acteurs locaux : de nombreuses entreprises et collectivités montrent une forte volonté de s’impliquer dans des projets pilotes où la coopération entre chacun de ces acteurs a un rôle central. En outre, plusieurs initiatives existantes dans la région démontrent la faisabilité et l’impact positif du réemploi, encourageant d’autres acteurs à suivre leur exemple. La Région Nouvelle Aquitaine se mobilise ainsi en soutenant et accompagnant ces initiatives et projets déployés.

 À l’issue de cette étude, plusieurs recommandations ont été élaborées pour accélérer la transition vers le réemploi des emballages. Ces propositions seront présentées lors d’un webinaire organisé par la Région Nouvelle-Aquitaine et Soltena mardi 11 février à 14h.

Le webinaire inclura une présentation des recommandations de la Région, suivie d’un temps d’échange avec les participants pour recueillir leurs retours et favoriser le dialogue autour des actions à mettre en œuvre.

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