« Nous mangeons l’équivalent plastique d’une carte de crédit, soit 5 grammes chaque semaine »
Elèves et professeurs présentent l'agrocampus bootle |
Jeudi dernier, le lycée Georges Desclaude a franchi une nouvelle étape dans la protection de l’environnement en présentant le projet innovant des étudiants de BTS Gestion et Maîtrise de l’Eau « Sortons le plastique ». Ils sont accompagnés dans leur démarche par Valérie Pouletaud, enseignante de SES, et Stéphane Trifiletti, professeur d’histoire-géographie. L’AgroCampus bottle, entièrement biodégradable, a été présentée.
Il y a des jours où la Terre semble tourner plus joyeusement, où l’ambiance conviviale salue des actions intéressantes et nécessaires à la protection de l’environnement et aux générations futures. Jeudi dernier, les jeunes ont démontré leur engagement en apportant leur pierre à l’édifice. En effet, des étudiants de BTS Gestion et Maîtrise de l’Eau ont présenté, devant leurs camarades et des responsables dont Margarita Sola, conseillère régionale, Jean-Michel Bregeon, directeur de l’Agrocampus de Saintonge, Philippe Bizet, directeur de l’établissement, Nicolas Moufflet, président de l’entreprise Lyspackaging, leurs travaux visant à inscrire progressivement le lycée Desclaude dans une démarche zéro plastique. Il s’agit de relever, à l’échelle locale, le défi des pollutions plastiques qui s’inscrit autour des enjeux climat-biodiversité, en amont de la COP 26.
Projet exposé dans l'amphithéâtre |
A leur entrée dans l’amphithéâtre, les participants sont invités à inscrire une bonne intention sur un post-it - comme celles que l’on prend en début d’année nouvelle ! - visant à réduire l’utilisation de plastiques dans leur vie quotidienne. Sur la scène, élèves et professeurs expliquent leurs démarches en insistant sur des réalités qui interpellent chacun d’entre nous : « arrêtons de manger du plastique ! L’équivalent d’une carte de Sécurité Sociale, soit 5 grammes par semaine » souligne Stéphane Trifiletti. « Nous proposons ce projet collectif de sortir les bouteilles plastiques de l'établissement en privilégiant l’Agrocampus bottle qui s’inscrit dans une vaste sensibilisation autour de solutions alternatives fondées sur la nature et la coopération entre agricultures. Ne plus avaler du plastique concerne la santé des populations, le climat, la biodiversité, les systèmes alimentaires, du local au global » déclare le professeur.
Stéphane Trifiletti : on mange (sans le savoir) l'équivalent plastique d'une carte de Sécurité Sociale par semaine |
A tour de rôle, les jeunes sont invités à détailler leurs actions : « comment en arrive-t-on à ingurgiter plusieurs grammes de plastique par semaine ?». Bonne question en effet ! Ils se trouvent dans la nourriture, tout simplement. Suivent des images peu réjouissantes sur les plastiques abandonnés dans la mer. Plus grande qu’on ne le pensait, la surface de cette décharge flottante ferait six fois la superficie de la France. Et si l’on ne fait rien, la quantité de déchets plastiques déversée chaque année dans les océans devrait tripler d’ici 2040, atteignant 29 millions de tonnes métriques. Une situation qui inquiète. Une vidéo sur une tortue dont une paille est emprisonnée dans le nez provoque des frissons ! L’impact sur la faune et la flore est réel. Poissons qui contiennent des micro-particules que nous consommons, coquillages, etc. Les conséquences sur les organismes se font ressentir (cancers, etc).
L’agrocampus bottle : « un petit pas pour l’humanité ! »
« Sachant que la grande majorité des plastiques des océans proviennent et partent des terres, nous souhaitons sensibiliser et agir car c’est un enjeu de résilience collective » soulignent les étudiants. Et d’enchaîner : « Dans notre recherche de solutions alternatives aux plastiques, nous avons trouvé à Chaniers, près de Saintes, une start-up innovante qui fabrique des bouteilles à base de végétaux. La gourde que nous avons conçue, réalisée par Lyspackaging à partir de roseaux, permet d’envisager des productions de bouteilles biodégradables à 100%. Après échanges, puis rencontre de notre classe avec Nicolas Moufflet, une coopération a été mise en place pour finaliser cette gourde recyclable et réutilisable qui porte le nom de Agrocampus Bottle LGD ». D’autres pistes sont proposées : l’utilisation du lin local pour le bouchon de la gourde, l’incorporation des résidus recyclés d’huîtres de la filière conchylicole dans le procédé de fabrication, etc.
Si l’on ne fait rien, la quantité de déchets plastiques déversée chaque année dans les océans devrait tripler d’ici 2040, atteignant 29 millions de tonnes métriques |
La rencontre se termine par la remise d’une Agrocampus bottle, objet qui incarne l'avenir. Préserver la planète n’est pas un vain mot. Pensez aux petites gouttes d’eau que déverse le colibri sur l’incendie, légende amérindienne racontée par Pierre Rabhi. Le principal n'est-il pas que chacun fasse sa part ?…
Une belle initiative en faveur de l'environnement |
• Toute une aventure ! Après avoir dessiné la gourde et choisi collectivement le design au lycée, l’entreprise Lyspackaging a proposé un moule. La production de 400 gourdes « Agrocampus bottle Desclaude » a été lancée. Cette gourde sera appelée à remplacer les bouteilles plastiques utilisées jusqu’à présent, notamment en journée et sorties scolaires. Si l’expérience s’avère concluante, sera proposée comme prolongement à la CDA (projet de 2ème année via un petit groupe d’étudiants) une progressive généralisation du concept dans ses services et pourquoi pas un accompagnement en coordination vers les habitants du territoire.
L'agrocampus bottle 100% biodégradable |
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