Remise des prix 2021 de l'Académie de Saintonge :
• Prix Dangibeaud à l'Atelier Campo pour ses sculptures en terre cuite et objets d'art
Formes d'origine en plâtre venant de l'atelier fondé par Georges Caronési à Paris en 1879 |
« L'Atelier Campo réalise l'édition, la restauration et l'adaptation de sculptures en terre cuite. Fondé par Georges Caronési à Paris en 1879, il est situé à La Rochelle. La collection de formes d'origine en plâtre, mémoires d'atelier, permet de réaliser des éditions de sculptures pour intérieur et extérieur.
L'Atelier Campo donne vie à l'argile en imprimant, modelant et sculptant la terre. Il fait ainsi revivre un savoir-faire oublié, l'estampage d'objets d'art, et un patrimoine artistique lié à l'art à la française. Il en résulte des œuvres emplies d'histoire et de présence qui se prêtent parfaitement à l'ornement des maisons ou des jardins. Une importante partie du catalogue de l'Atelier Campo se compose de pièces signées de grands sculpteurs des XVIIe et XVIIIe siècles, éditées par l'atelier dès sa création il y a plus d'un siècle. Quant à la restauration, c'est à la fois le respect du travail d'origine et le devoir d'avoir un œil neuf à chaque projet.
L'atelier qu'anime Pierre Campo propose également des stages de sculpture et de moulage où chacun peut réaliser une pièce, découvrir une technique précise ou baigner dans l'histoire de l'atelier.
Durant l’été, l’atelier a été invité par la municipalité de Saint-Palais sur Mer au vieux clocher. A travers cette exposition, les visiteurs sont partis à la découverte de cet édifice emblématique transformé en véritable cabinet de curiosités et découvert l’histoire de l’estampage à travers les siècles par le passionné et passionnant Pierre Campo. Le clocher de Saint-Palais-sur-Mer, aujourd’hui fermé au culte, est devenu un centre d’art où se rencontrent patrimoine architectural et art contemporain ».
Pierre Campo crée des modèles contemporains (© N. Bertin) |
Copie en terre cuite du buste de Marie-Antoinette. L'original, en marbre, a été sculpté par Félix Lecomte pour le château de Versailles |
• Prix de la Ville de Rochefort aux Éditions typographiques « Les Petites Allées »
Nathalie Rodriguez et Michel Bon
Rapport Alain Quella-Villéger : « Non loin de l’ancien atelier de reliure Mériot père et fils (Henri et Camille), la vitrine d’un imprimeur donne depuis 2008 sur la rue Audry-de-Puyravault, au n°19. L’imprimeur a pour raison sociale l’ancien nom de l’artère cachée à l’arrière, pavée et comme oubliée du temps : « les Petites Allées » (l’actuelle rue Amiral-Courbet).
Dans une bâtisse édifiée il y a plusieurs siècles et qu’occupa déjà une imprimerie dès le début du XIXe siècle, Nathalie Rodriguez et Michel Bon ont fondé la maison éditoriale artisanale de littérature et de typographie qui perpétue avec patience et compétence la tradition du travail bien fait et des gestes méticuleux : typographie à l’ancienne, la gravure, beau papier, mise en page soignée. Leur premier étage est le royaume des caractères mobiles en plomb et des vignettes en cuivre.
Patrimoine des outils (presses Heidelberg des années Soixante), patrimoine littéraire (Loti, Proust ou Rimbaud, mais aussi Lesson et d’autres voyageurs), auteurs contemporains aussi (comme Claude Margat, que l’Académie distingua), Nathalie Rodriguez et Michel Bon n’en sont pas moins soucieux d’innovation, ouverts à la photographie et même partenaires du salon du livre océanien de Rochefort, mais sans aucun doute, une partie de leur succès est dû à leurs si jolis « livres à poster ». Ils sont faits pour porter haut et loin la lévitation des mots.
En quelque sorte, « Les Petites Allées » pourraient aussi s’appeler « Les Pépites ailées » ! ...
Rapport présenté par Alain Quella-Villeger |
Monette Boucaud et Jacqueline Fortin
Rapport Jacqueline Fortin : « Raymonde Foucaud dite Monette Foucaud est connue sous plusieurs noms : La Mounette à Monmond, la Mounette de Segonzac et La Mounette des Charentes. Elle est plusieurs à la fois, et pourtant unique. La Mounette, la seule, est née à Saintes et passe son enfance au Bujholiers, près de Saint-Césaire. Durant ses années de jeunesse campagnarde, le patois est encore parlé. Elle en possède encore tous les sons dans son oreille.
A 27 ans, elle apprend le métier de plombier chauffagiste. Un départ dans la vie qui ne manque pas d’originalité, elle sera cadre dans une grande entreprise, sophrologue plus tard. Puis elle passe à l’écrit, la première fois, dans le Subiet en 1995. Elle y raconte la bujhée, le d’vanteau, la piquette, la cagouille, l’amour des femmes... dans la langue savoureuse d’une France rurale dont les racines vont disparaissant. Elle anime des groupes comme les Branle-mijhot et un club où elle enseigne le patois.
La Mounette a surtout écrit trois livres indispensables aujourd’hui pour apprendre ou retrouver le patois. Ces gros ouvrages denses, mais très attractifs, sont édités sous le vocable « Le délicieux patois de ma grand-mère » : « Le parler saintongeais » « Les rimes et synonymes » « Les jhavasseries et badineries ».
Elle a écrit : « Merci d’aimer et de pratiquer notre patois, il est de plus en plus nécessaire qu’il continue ». Rien de passéiste dans ce rappel à l’importance de nos racines. Et c’est pour cela que l’Académie lui décerne le prix de la Communauté d’agglomération de Royan où elle réside aujourd’hui ».
• Prix de l'île de Ré à Pierre Miramand, Eric Dépré, Thierry Bouyer pour leur ouvrage "Paléontologie de l'Aunis, sur les traces d'Alcide d'Orbigny"
Rapport Didier Néraudeau : « Pierre Miramand a été professeur de biologie et doyen de la faculté des sciences à l’Université de La Rochelle, puis, à la retraite, il est devenu Président de la Société des sciences naturelles de Charente-Maritime et à ce titre s’est occupé des publications aux Annales de la Société des Sciences Naturelles de Charente-Maritime. Bien qu’éloigné de la paléontologie dans le cadre de ses activités professionnelles, il est depuis sa jeunesse passionné de fossiles et a pu assouvir plus largement cette passion une fois à la retraite. Ses activités paléontologiques conjuguent des prospections en Aunis et en Saintonge, des publications de vulgarisation et de valorisation patrimoniale, avec des articles réguliers sur la paléontologie charentaise dans la revue grand public « Fossiles », de multiples conférences sur la paléontologie régionale ou sur Alcide d’Orbigny, et des participations à la réalisation de petits documentaires sur les fossiles charentais, avec Léon Damour.
Eric Dépré, est ingénieur GIP-GEVES, affecté au Conservatoire national des graines et semences à Surgères. Parallèlement à sa vie professionnelle, il voue depuis l’âge de 10 ans une passion multiforme pour les fossiles et la paléontologie. Tout d’abord collecteur à l’œil aiguisé, puis collectionneur scrupuleux collaborant avec de multiples chercheurs académiques pour valoriser ses découvertes dans des publications scientifiques internationales, il est devenu depuis 10 ans un médiateur au service du patrimoine paléontologique de l’Aunis et de la Saintonge, via de multiples conférences, des co-réalisations de documentaires, des reportages sur ses activités et son musée et des articles ou ouvrages grand public.
Thierry Bouyer, géomètre à la retraite, est passionné d’histoire et de géographie, particulièrement intéressé par l’évolution des cartes de l’Aunis et de la Saintonge. Depuis une quinzaine d’années, il a animé des dizaines de conférences sur la cartographie ancienne de l’Aunis. Grâce à ses exposés, on découvre ainsi l’Aunis à travers 2000 ans de cartographie. Son intérêt se porte plus particulièrement sur Claude Masse (1652-1737), ingénieur géographe français du XVIIe siècle qui a produit la première carte topographique du Poitou-Charentes ».
Rapport présenté par Didier Néraudeau |
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