lundi 25 février 2019

Innovation/Région de Saintes : Une gourde écologique 100% végétale, compostable et biodégradable ? Vous en rêviez, la société Lyspackaging l’a réalisée !

A une époque où des plastiques jonchent les océans, des entreprises planchent à la conception de nouvelles matières biodégradables. Parmi elles, Lyspackaging, entreprise implantée à Chaniers près de Saintes, fabrique bouteilles et flacons à partir de la canne à sucre. Sa dernière création est une gourde 100% écologique

Nicolas Moufflet (à droite) aux côtés de ses collaborateurs
Fondateur de la société Lyspackaging, Nicolas Moufflet crée, avec son équipe, de nouvelles matières issues du monde végétal qui permettent de développer des emballages plus respectueux de l’environnement. C’est en 2015 que cette startup, dédiée à l’innovation, s’est installée à Chaniers, dans la région saintaise.
Après avoir travaillé pour de grands groupes (Neslé, Coca-Cola, Danone), ce décideur a rapidement compris que le verre et le plastique laisseraient bientôt la place à une nouvelle génération de matériaux dont l’intérêt serait de se biodégrader. Et pour cause, certains résidus de la triomphante société de consommation ont la vie dure, comme en témoignent les mers du globe. Les scientifiques soulignent en effet que « la pollution plastique s’étend sur des millions de kilomètres carrés si bien qu’on peut estimer que 5000 milliards de particules flottent dans nos océans ». Dans ces conditions, il n’est pas étonnant, face au changement climatique et ses conséquences, que des adolescents tels que la Suédoise Greta Thunberg entrent en croisade pour attirer l’attention de la classe politique sur le sort des générations futures.

En Charente-Maritime, Lypsackaging apporte sa pierre à l’édifice en contribuant à la recherche de composants qui ne seront plus un casse-tête pour les filières de recyclage. Autrement dit, contrairement à la bouteille en plastique dont le devenir est préoccupant, les « contenants » issus de ces filières se détruisent naturellement. Après l’amidon de maïs, l’entreprise s’est tournée vers la canne à sucre.  « Elle est transformée sur place, en Indonésie, dans une unité qui fabrique des granulés de base. Nous les récupérons et les traitons en France. Nous obtenons une matière issue d’une plante, donc sans pétrole » explique Nicolas Moufflet. L’aspect final ressemble au verre ou au plastique… mais n’en est pas. Les secrets de fabrication sont jalousement gardés !
Ainsi, sont produits par injection des récipients, des flacons, des bouteilles transparentes ou opaques certifiés aptes au contact alimentaire par le laboratoire Pourquery. Dans les formules, peuvent s’ajouter des fragments de noyaux d’olive, coquillages (moules, Saint-Jacques), pépins de raisin, bois, céréales qui modifient l’aspect initial en apportant des teintes en accord avec le produit à valoriser.


Les principaux marchés concernent l’agroalimentaire et les cosmétiques. La Veganbootle GO, par exemple, est une gourde fabriquée sans une goutte de pétrole à partir de la bagasse de canne (ressource renouvelable). Biodégradable, compostable, sans perturbateurs endocriniens (sans phtalates, ni bisphénol A), sans aucune toxicité en fin de vie, elle est incassable, réutilisable, facile à transporter et légère (70 gr). Le bouchon conçu à base de lin est lui aussi compostable ! « Nous avons démarré les bouteilles végétales sous la marque veganbottle il y a plus d'un an et demi. La ligne s’enrichit avec cette gourde écologique qui correspond aux attentes de la clientèle. Des plantations d’arbres à Madagascar accompagnent sa sortie. Il s’agit d’un programme de reforestation avec deux objectifs : annuler les impacts d'émission à effet de serre et créer des emplois. Nous sommes de plus en plus conscients de la nécessité d’adopter un comportement responsable. Toutes les activités des entreprises dépendent à un moment ou à un autre de l’état des écosystèmes de la planète » explique Nicolas Moufflet.
Autre gamme, la Veganbootle Water accueille l’eau minérale de la source du Val d'Aisne exploitée à Fisenne. « Ces bouteilles sont proposées dans les hôtels, les salons, les parcs d’attractions, hors de la grande distribution ». Un biberon bio est en projet pour 2020…

  
Et si Saintes accueillait un centre de recherches lié aux matières biodégradables et compostables ?

Nicolas Moufflet fourmille de projets. Vous l’avez compris, il appartient à ces patrons soucieux du monde dans lequel ils évoluent. Employant 14 salariés, Lyspackaging, se trouvant à l’étroit à Chaniers, cherche à s’agrandir.
Des locaux vides, il y en a sur Saintes, ne serait-ce qu’à Saintronic !  « Ce serait une opportunité » remarque Nicolas Soufflet dont la clientèle est nationale et internationale : « la semaine dernière, j’ai reçu à Chaniers la visite d’un chef indien d’une communauté canadienne qui veut installer une usine de production de bouteilles biodégradables sur son territoire. D’autres contacts viennent de Californie, de Polynésie. Les demandes arrivent d’un peu partout ».

Ce chef d’entreprise verrait bien l'implantation d'un pole d’innovation à la cite entrepreneuriale de Saintes (ex Crédit Agricole) regroupant des unités travaillant sur les lignes de matériaux biodégradables. En fédérant les énergies, ce cluster permettrait de conquérir des marchés peu  accessibles aux entreprises seules. Il y a une place à prendre manifestement !
Dans l’hexagone, quelques villes investissent dans ce créneau. Ainsi, Metz va financer les idées écologiques de ses habitants en instituant le premier budget participatif éco-citoyen de France pour 2019. Les projets de développement durable financés par la municipalité graviteront autour de deux thématiques, le développement durable et l’écologie urbaine.
La cité santone pourrait, elle aussi, se positionner dans ce secteur déterminant pour l’avenir…


• Spécialiste, Lyspackaging intervient notamment dans l'univers des boissons plates, gazeuses, alcoolisées ou non, des cosmétiques, des jus de fruits, de l'alimentaire et autres produits grâce à ses compétences en design global intégré (imprimante 3D). La société possède plus de 4000 références.


 • Avec son équipe, Nicolas Moufflet est créateur de matières issues du végétal entrant dans la composition d’emballages respectueux pour la planète. Lyspackaging fabrique Veganbottle, Veganbottle GO et Veganbottle Water. La gourde écologique, au prix de 24 euros, sera prochainement commercialisée.

• Question sur le recyclage : Pourquoi Citeo, qui organise les filières de recyclage, taxent-ils plus les emballages écologiques biodégradables - considérés comme « éléments perturbateurs » - que le plastique ? Cherchez l’intérêt des lobbies et vous aurez une idée ! Apparemment, les chaînes ne seraient pas encore totalement organisées pour les diriger convenablement. Une fois dans la poubelle, la bouteille biodégradable est logiquement détectée lors du tri et déposée avec les déchets verts (réalisée à partir de la canne à sucre végétale, elle se décompose naturellement).

Acheter une gourde Veganbootle GO et planter un arbre à Madagascar !


VeganbottleGO travaille en collaboration avec l'association Génération Masoala Madagascar afin de créer une pépinière communautaire. L'objectif ? Reboiser des parcelles sinistrées et fournir à la population des plants d'arbres aux ressources consommables, exploitables et commercialisables. Le projet se situe lieu dans la péninsule du Masoala aux abords du parc naturel du même nom, classé par l'Unesco et riche d'une grande diversité en faune et flore endémique.
La municipalité Fokontany d'Ambatobe, s'engage avec l'association Génération Masoala à la mise en place de cette pépinière communautaire appuyée par trois pépiniéristes formés et des volontaires locaux.
Les enjeux de l’opération sont multiples :
La pépinière est ouverte aux habitants qui s'investissent pour produire des plants au devenir varié. Une partie des arbres comme le intsia et le rami be seront plantés au sein de parcelles à reboiser, d'autres seront plantés chez les habitants afin de produire des fruits divers contribuant au développement de l'agroforesterie. Les différentes essences vont apporter à la population des produits commercialisables et favoriser une économie locale. En outre, l'implantation d'arbres à croissance rapide va permettre de diminuer la pression sur la forêt sauvage en créant une source énergétique.

La pollution plastique en mer ou le septième continent

On estime que chaque minute, 80 à 120 tonnes de déchets finissent en mer ; une grande partie de ces déchets sont des matières plastiques. Les zones d’accumulation océanique des plastiques se situent dans le Pacifique Nord, le Pacifique Sud, l’Atlantique Nord, l’Atlantique Sud et l’Océan Indien, sans oublier la Mer Méditerranée et la Mer Noire. La plus grande zone, située dans le Pacifique Nord, fait près de six fois la taille de la France. Le septième contient serait en fait une « soupe » de petits morceaux de plastique nommées micro-plastiques.

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