samedi 4 août 2018

Tandis que Benoît Biteau, agriculteur bio, tire la sonnette d'alarme, les députés Raphaël Gérard, Jean-Philippe Ardouin et Frédérique Tuffnell écrivent au ministre Stéphane Travert

Copie du courrier que les trois députés de la majorité En Marche de Charente-Maritime,  Raphaël Gérard, Jean-Philippe Ardouin et Frédérique Tuffnell, ont remis mardi en mains propres au ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, quant au retard de paiement des aides PAC aux agriculteurs bio.


• Sur Facebook, Benoît Biteau fait le point sur plusieurs jours de sensibilisation
  
« J-29. Les enseignements de ces premiers jours de lutte.
Le compte à rebours continue, car à ce stade, malgré la forte mobilisation citoyenne, l’affaire n’est pas réglée, la ferme n’est pas sauvée. Mais le fruit de votre mobilisation est impressionnant, émouvant et surtout porteur d’un immense espoir.
Les enseignements de ces premiers jours de lutte sont multiples.
-1. La mobilisation citoyenne est incroyablement surprenante et efficace. Dépasser en une semaine la somme de 20.000 €uros de contribution est parfaitement incroyable. Mais surtout les messages reçus par centaines de contributeurs allant de 1 € à 2 000 €, illustrent à merveille combien le modèle que nous portons est celui attendu, espéré, réclamé par nos concitoyens.
Elle montre aussi que malgré les carences de l’Etat, ces citoyens sont prêts à porter ce modèle contre vents et marées, même si ce gouvernement hors sol n’en fait pas une priorité, préférant continuer de perfuser celui qui, à grands renforts de pesticides, d’engrais de synthèse et d’irrigation, dévaste les équilibres, les ressources et l’eau en particulier, les biodiversités sauvages et domestiques, le climat et la santé.
Le message qu’envoient ici les citoyens à ce gouvernement est pourtant clair sur le modèle agricole auquel ils aspirent.
Combien de temps va-t-il encore rester sourd à ces attentes aussi clairement exprimées? Va-t-il encore soutenir longtemps à contre-sens, et perfuser avec l’argent public, l’exact contraire des attentes sociétales?
-2. A la lumière des témoignages de collègues agriculteurs, au départ détracteurs de ma démarche, cet épisode illustre et confirme plutôt combien le modèle économique est particulièrement solide et robuste pour avoir pu et su résister durant trois années au non-paiement des aides.
Tous, unanimement, admettent que si un tel traitement leur avait été réservé, seulement un an, ils n’auraient pas pu résister.
Ceux qui donc dénonçaient la fragilité de mon modèle économique, aujourd’hui en admettent au contraire, la robustesse et la solidité.
-3. L’excellent relais médiatique de ces difficultés montre à la fois combien la prise de conscience de la nécessaire émergence d’un autre modèle agricole est attendue, espérée, mais aussi délie les langues des collègues paysans bios n’osant évoquer les soucis financiers tant le sujet reste encore tabou, préférant mourir en silence, plutôt que de devoir supporter le regard disqualifiant réservé à ceux qui échouent. Ils me remercient d’avoir su dépasser ces freins et oser mettre en lumière les difficultés rencontrées par 28000 paysans en France. Eux aussi, en raison de la pression que cette médiatisation met sur l’Etat se surprennent à espèrer de nouveau.
L’objectif d’un mouvement collectif que nous espérions secrètement est indiscutablement en train de naître!
Alors haut les chœurs les amis ! Le bras de fer n’est pas perdu ! Et dans la lutte du pot de terre contre le pot de fer, le pot de terre peut se briser encore et encore, mais de la terre peut renaître à l’infini le pot de terre, qui à l’usure peut faire plier le pot de fer ».

• Le soutien festif aux Paysans Bio qui devait avoir lieu dimanche 19 août chez Benoît Biteau, Berthegille, Sablonceaux est annulé.

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