lundi 30 avril 2018

Vortex X, folles nuits antiques, création d’une école de gladiateurs, maison citoyenne romaine : à partir de juillet, Saintes fête les 2000 ans de l’arc de Germanicus !

Jérôme Carbonnel, Dominique Deren et Dominique Deram 
présentent l'affiche des festivités
En juillet prochain, les Saintais sont invités à renouer avec leur histoire. En effet, aux premiers siècles de notre ère, Mediolanum, capitale de la Gaule Aquitaine sous le Haut-Empire romain, comptait de nombreux monuments dont certains sont encore visibles. Un patrimoine remarquable dont l’amphithéâtre, les thermes, les aqueducs et l’arc de Germanicus. 
Cette construction fête ses 2000 ans cette année. A travers des animations qui s’étaleront sur 14 mois, de 2018 à 2019, l’objectif de la municipalité est de célébrer cette porte du temps. Une réunion publique d’informations est organisée lundi 14 mai à 18 h à l’espace Mendès France.

Braderie romaine organisée à Saintes par les commerçants en tenue !
Il y a quelque temps, les commerçants ont organisé une braderie romaine, revêtant pour l’occasion les habits d’époque. Qu’ils ne les rangent pas car ils sont appelés à revenir sur le devant de la scène ! En effet, durant 14 mois, Saintes va rendre hommage aux 2000 ans de l’arc de Germanicus, vestige de l’époque où Mediolanum était une vaste cité gallo-romaine. La municipalité de Jean-Philippe Machon n’est pas la première à valoriser ce passé glorieux, mais elle entend aller plus loin en créant un événementiel sur l’exemple de la ville d’Arles.

L’ambition du projet

Gravure montrant l'ancien pont dont l'entrée était l'arc de Germanicus
Jeudi dernier, Dominique Deren, adjointe au maire, Jérôme Carbonnel et Dominique Deram ont détaillé les animations qui entoureront le bi-millénaire de l’arc de Germanicus, autrefois situé à l’entrée d’un pont qui franchissait la Charente. Vétuste, il a été détruit au XIXe siècle, l’arc étant miraculeusement sauvé par l’écrivain Victor Hugo, de passage à Saintes, et Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments historiques. Sans leurs interventions respectives, il aurait disparu, selon le souhait de certains édiles.
S’il est parvenu jusqu’à nous, c’est qu’il a un message à délivrer ! Témoignage du puissant Empire romain, il est d’abord l’œuvre de bâtisseurs, même si l’ouvrage que nous admirons aujourd’hui a été chamboulé dans ses blocs originels lors de la reconstruction sur la rive. Selon toute vraisemblance, certaines pierres ne correspondent pas à leur emplacement primitif. Qu’importe…

« Le cœur de Saintes va battre au rythme de Mediolanum » souligne Dominique Deren, heureuse que « ce grand projet dont on parle en ville » soit enfin présenté. Soucieuse de mettre fin aux polémiques, elle précise que les manifestations ne seront pas des "shows". Autrement dit, on alliera la rigueur historique aux animations grand public. « Nous avons la volonté d’y associer tous les habitants, c’est pourquoi de nombreuses associations travaillent déjà avec nous ». Et d’ajouter : « nous souhaitons rayonner dans tout le département », même si les spectacles ne sont pas inscrits dans les Sites en Scène (pour l’instant).

Quel dommage que ce pont édifié sur la Charente par les Romains ait été détruit... 
Fort heureusement, l'arc a été sauvé
Decumanus Maximus Vortex X

Les rendez-vous auront lieu sur la place Bassompierre. Les responsables ont sorti le grand jeu, les nouvelles technologies offrant de belles perspectives. Place sera laissée à l’art et au recyclage à travers l’œuvre d’un éco-designer Gérard Dumora. Il est chargé de symboliser l’ancien Decumanus Maximus. Partant du pont, cette voie montait jusqu’au forum (en empruntant l’actuelle rue Victor Hugo).
La genèse du projet est détaillée par Jérôme Carbonnel : « à travers les fêtes romaines de Saintes, nous recherchons un événement fort en communication. Nous voulons initier un projet miroir associant reconstitution de qualité et réalités virtuelles augmentées pour faire découvrir au public la vie dans l’antiquité. On peut imaginer la création d’outils de médiation et d’animation qui resteront en place à l’issue des manifestations pour continuer à valoriser l’identité gallo-romaine de la ville auprès des touristes ».
 
• Sur la place Bassompierre, les fêtes romaines débuteront leur voyage dans le temps les 26, 27, 28 et 29 juillet autour du « Decamanus Vortex X », scénographie réalisée sur mesure par l’artiste Gérard Dumora qui travaille à partir de rebus. Comme le montre le croquis, il s’agit de reproduire l'ancien pont à la fois par la matière et des effets spéciaux. Cette œuvre monumentale unique devrait attirer un nombreux public ! La jonction entre les deux rives est prévue dans la réalisation.


Ce projet de réalité virtuelle augmentée 3D se mettra en place de façon pérenne afin d’offrir une découverte de la ville. Des lunettes spéciales permettront de visionner des images de synthèse révélant l'agencement d'alors. L’histoire de l’arc sera contée, sa construction, son rôle, ses évolutions, son démantèlement et enfin son déplacement sur la berge.
S’y ajouteront volet historique, conférences et animations avec la venue de deux Légions, de gladiateurs, l’installation d’un camp militaire romain et d’un village d’artisans, sans oublier taverne et banquets. Seront présentes les associations qui font le bonheur des fêtes d’Arles, Acta, Arelate et Taberna Romana qui proposera de mets gallo-romains.

« De juillet 2018 à septembre 2019, l’installation plastique de Gérard Dumora deviendra le catalyseur et l’incubateur de la médiation culturelle ainsi que de l’animation patrimoniale » explique Jérôme Carbonnel, « l’écheveau qui donne vie au Vortex-X, en symbiose avec son hôte, l’arc de Germanicus, a pour but d'interpeller le public sur le recyclage et l'utilisation des déchets industriels ». Autres intervenants, Jacques Humbert, directeur du Loup Blanc, producteur et metteur en scène basé à Niort, Audiovisuel Transmedia et Serious Frames SAS La Rochelle (studio de création graphique 3D).

• 16, 17 et 18 août : Folles nuits antiques !

Avec la bénédiction de Bacchus, in vino veritas ! On ne devrait pas pleurer ces soirées-là avec des juke-box antiques, une auberge mal famée et des danseuses sachant danser ! Le tout accompagné d’une discothèque silencieuse (autrement dit avec un casque sur les oreilles afin d’éviter le tapage nocturne). Sur la Charente, le palais des eaux : un spectacle jouant avec la lumière et le feu sera proposé. Sur les tablettes également, les 2000 bougies d’anniversaire de l’arc à souffler, une grande braderie romaine et des jeux ! Tous les spectacles seront gratuits. Le feu d‘artifice du 14 juillet sera d’ailleurs consacré aux ancêtres gallo-romains.
Durant les mois qui suivront, les Saintais prépareront 2019 avec l’ouverture d’une maison citoyenne romaine rue des Pinauds. Des ateliers divers et variés verront le jour (dont des couturières chargées des tenues) ; des projets pédagogiques seront conduits dans neuf écoles de la CDA. Le travail gravitera autour des cinq éléments que sont le bois, le feu, la terre, le métal et l’eau.

Réunion de travail à la mairie
Le 15 janvier 2019, un concert de la Garde Républicaine sera donné (musiques de péplums). Pour la circonstance, des tableaux musicaux ont été composés par Xavier Cotinat et l’historienne Muriel Perrin, animatrice de l’architecture et du patrimoine. On parle aussi d’une flash mob, d’expositions photos, d’initiation à la taille de pierre, etc.

Comme vous pouvez le constater, le programme est riche et, à l’avenir, Saintes compte bien travailler en réseau avec les autres villes "romaines", Barzan, Arles, Glanum près de Saint-Rémy de Provence, Tarragona en Espagne, Xanten en Allemagne, Salisbury en Angleterre ou Condeixa-a-Nova au Portugal.

Bref, pour se résumer, de l’été 2018 à l’été 2019, Saintes va redevenir Mediolanum. L’arc, "porte du temps" sera la passerelle entre l’an 18 et 2018 après J.C, mettant en perspective les réalités d’hier et d’aujourd’hui. « Le projet diffusera jusqu’au site de l’amphithéâtre en valorisant les tracés antiques. Des ateliers participatifs - costumes, scénographie, participation théâtralisée, sculpture - seront ouverts aux habitants et aux associations afin d’en faire des acteurs à part entière de ces 2000 ans d’histoire »...

Dès juillet prochain, la place Bassompierre sera en fête
• L’enveloppe budgétaire : 500.000 euros avec des subventions de l’Europe, la Région Nouvelle Aquitaine et le Conseil Départemental.

• Les dates à retenir :

Rencontre avec des gladiateurs ? Rien de plus simple, rendez-vous le 13 mai au gymnase Cosec des Boiffiers. Stage de gladiateurs proposé par le groupe Acta que dirige Brice Lopez. Accueil à 9 h 30 et 10 h à 16 h. Renseignement : lopez.brice@wanadoo.fr

Informations : Lundi 14 mai à 18 h, réunion publique et accueil des bénévoles à l’espace Mendès France à Saintes. Venez nombreux, associations et habitants de Mediolanum ! 

Week-end du 15 /16 et 17 juin : Journée nationale de l’archéologie. Visite guidée des thermes de Saint-Saloine par la Société archéologique et historique de Saintes

Samedi 16 Juin : à 11 h 30, place Bassompierre, inauguration du fleurissement de l'Ilot de Arc de Triomphe thématisé « gallo-romain » et de la végétalisation de l’espace entre le pont Palissy et l’arc de Germanicus. Travaux réalisés par le service des espaces verts de la ville et les riverains

• 26, 27 et 28 juillet : Ouverture des journées gallo-romaines de Saintes « Saintes/Santonum, de l'antique au numérique »

• 16, 17 et 18 août : Folles nuits antiques

• L'info en plus 

• Grâce aux inscriptions gravées sur l’arc, on situe sa construction en l'an 18 de notre ère. La dédicace sur l'attique nommait l'empereur Tibère, ses neveux et fils adoptifs Drusus et Germanicus. La partie sauvegardée apparente concernant ce dernier, c'est lui qui a donné son nom à l'arc !
Texte de la dédicace : "A Germanicus César, fils de Tibère Auguste, arrière petit-fils du divin Jules, flamine augustal, consul pour la deuxième fois, salué imperator pour la deuxième fois". 

• Une autre inscription sur l’édifice cite le donataire et sa généalogie. Il s'agit d'un notable gaulois qui a romanisé son nom et fait allégeance aux nouveaux maîtres romains : "Julius Rufus, fils de Caius julius Otuaneunus, petit-fils de Caius Gedemo, arrière petit-fils de Epotsoviridius, prêtre de Rome et d'Auguste à l'autel qui se trouve au Confluent, préfet des ouvriers, a fait don de cet arc".

• Bientôt, une véritable école de gladiateurs à Saintes : 


En effet, Brice Lopez, qu’on ne présente plus, va ouvrir une école à Saintes et bonne nouvelle, deux emplois seront créés. Une première dans le département et plus généralement en Nouvelle-Aquitaine. Le 13 mai au gymnase des Boiffiers, le public est invité à découvrir ce qu’était exactement un combat de gladiateurs, les codes, les armes, les techniques.
Saintes compte 12 associations gravitant autour du combat (arts martiaux, défense, etc). Nous ne doutons pas que celle-ci saura attirer de nombreux amateurs.

Décembre 2017, réunion préparatoire avec Dominique Deram, Emmanuel Carrié, coordinatrice Arelate, Alain Jenot, archéologue travaillant pour le département des Bouches du Rhône, Denis et Mireille Chérubini de la Taberna Romana (mémoires et saveurs), Brice Lopez (gladiateur) et Sonia Lopez de l’association Acta.
• Installés dans le Gard, Brice Lopez et l’équipe d’Acta font vivre l’Antiquité par la représentation de combats de gladiateurs avec un point de vue historique, mais également pédagogique, au cours d’ateliers ou de démonstrations organisés auprès de musées, écoles et collèges ou lors de journées antiques. Spécialisés dans l’archéologie expérimentale du sport, leur action s’étend des jeux olympiques antiques au théâtre romain, en passant par le phénomène de la gladiature et de la légion romaine.

• C’est quoi un Vortex X ?


L’association Vortex-X, autour de l’éco-designer Gérard Dumora, prépare un voyage initiatique ayant comme maître-mot le recyclage.
Le Vortex-X se singularise par son approche tridimensionnelle et sa capacité à se greffer au cœur de l’espace urbain. Un premier fil tendu, entre deux points, par de simples nœuds, puis un second fil, un autre et un autre encore…
Le Vortex-X investit l’espace et le sculpte peu à peu. Construction géométrique simple qui se complexifie par la multiplicité, il s’invite au regard du spectateur dans un volume mouvant qui se modifie alors qu’il progresse. Monuments, bâtiments publics, friches, espaces naturels, il n’y a pas de lieux où le Vortex-X ne puisse s’insinuer. C’est le lieu choisi, porteur de sens qui le nourrit de façon éphémère.

• Qui était Gaius Julius Caesar, dit Germanicus ?


Né à Rome en 15 av. J.-C, ce général romain était membre de la famille impériale julio-claudienne. À la mort d'Auguste, en 14 apr. J.-C., il parvient à contrôler quatre légions qui se rebellent en Germanie et refuse l'empire que des soldats lui proposent. En 16 apr. J.-C., il remporte une victoire à Idistaviso sur le chef de guerre germain Arminius.Lorsque le danger cesse, Tibère le rappelle à Rome. Après avoir été désigné consul, il est envoyé en Orient avec un « imperium majus » sur toutes les provinces. Tombé malade, il meurt à Antioche en 19 à l’âge de 34 ans, quelques mois après la fin des travaux de l’arc de Mediolanum. Germanicus fut sans doute empoisonné sur ordre de Tibère qui craignait sa popularité à Rome. L’un de ses fils, Caligula, sera le père du fameux Néron !

Au fil du temps, le pont s'était doté de nouvelles structures dont une tour au Moyen Age
• De l’été 2018 à 2019, Saintes, fruit de la rencontre d’une voie romaine et d’un fleuve, va revêtir ses habits antiques pour redevenir cette capitale de la grande province d’Aquitaine des premiers siècles de votre ère, Mediolanum.

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