lundi 23 avril 2018

Saintes : Sans subvention de la mairie depuis 2017, l’association d’archéologie et d’histoire de la Charente-Maritime garde le moral et prépare l’anniversaire de ses 180 ans en 2019


A Saintes, la vie des associations s’avère plus difficile que par le passé. L’époque où la mairie octroyait des subventions automatiquement d’une année sur l’autre est révolue. Depuis un rapport de la Cour des Comptes qui a fait un rappel à l’ordre, explique Marie-Line Cheminade, première adjointe, les associations possédant des bas de laine n’ont plus de subsides. D’où la réaction d’un membre de la SahCM qui n’a pas pris au sérieux son intervention, justifiant le besoin d’un fonds de roulement pour entreprendre des actions. Bien sûr, il serait indélicat de voir, dans l’attitude de la mairie, une quelconque réponse à l’action commune que conduisent l’association archéologique et Médiactions, opposées à la pose de gradins dans l’amphithéâtre… 
Il n'en reste pas moins que l’association archéologique, qui aurait pu faire partie du fameux comité de pilotage du vallon des arènes, n’a toujours pas été invitée à y siéger. Michelle le Brozec ne désarme pas : « cela ne nous empêchera pas de dire ce que nous avons à dire » !

Sans vouloir être rabat-joie, certaines positions de la mairie de Saintes peuvent surprendre. Pourquoi le fonds ancien de la bibliothèque, par exemple, est-il toujours fermé aux historiens ? Pourquoi certaines subventions sont-elles carrément sucrées quand la mairie dépense des sommes importantes pour organiser des manifestations ? Peut-on pénaliser la transmission de la connaissance dans une ville historique ? Quoi qu'il en soit, l’association archéologique ne perçoit plus de subvention de la mairie depuis 2017 (3000 euros en 2015, 2500 en 2016), situation qui handicape son fonctionnement (publication de ses recherches entre autres).

En assemblée générale samedi dernier salle Saintonge, il a été question du "malaise" qui s’installe peu à peu. Certes, en apparence, tout va bien, mais les non-dits finissent par devenir embarrassants. L’association, en effet, a rejoint Médiactions, que préside Cécile Trébuchet, dans son « combat » contre l’installation de gradins dans l’amphithéâtre. A la mairie, dit-on, on n’a guère apprécié ce ralliement. Réaction classique.
En conséquence, après un échange réaliste sur le sujet, chacune des parties cherche un terrain d’entente. On peut comprendre que le maire, Jean-Philippe Machon, soit peu disposé à rencontrer sur la route de ses projets d’éminents érudits comme Louis Maurin, spécialiste de l’antiquité, José Gomez de Soto ou Alain Michaud, lesquels ont fait connaître publiquement leur position en signant un document commun à la SahCM et Médiactions. Impossible pour le premier magistrat de l'ignorer !

L'assemblée générale salle Saintonge
L’association archéologique, pour sa part, veut calmer le  jeu : elle poursuit son travail depuis des décennies et son sérieux démontre qu’elle n’entend pas entrer dans des querelles stériles. Dans son intervention, Michelle Le Brozec a joué la transparence : « Les gradins dans l’amphithéâtre ! Questionnement, rencontres pour de plus amples informations avec le maire, Fanny Hervé, adjointe à la culture et Isabelle Oberson, directrice du service culturel. Cet aménagement n’est qu’une des composantes d’un grand projet qui reliera l’Abbaye aux Dames à Saint-Eutrope en passant par le vallon des arènes. La SahCM n’est pas en opposition avec ce grand projet d’aménagement. Elle souhaite que le site du vallon, apprécié des touristes, conserve son caractère naturel, tout en réalisant les travaux nécessaires à sa durée dans le temps. La SahCM, ses historiens, ses chercheurs, ses ressources bibliographiques,  ses archives seront présents pour accompagner tout projet qui touche au patrimoine et à le faire connaître, comme cela est fait depuis 179 années ».
Ce message a le mérite de la clarté. Toutefois, l’avenir de la SahCM reste incertain. Sans subvention depuis 2017, l’association peut mettre la clé sous la porte dans les années à venir. Pour l’instant, il n’y a pas péril en la demeure, mais sans support extérieur, la situation peut devenir préoccupante.

Marie-Line Cheminade, première adjointe au maire, a expliqué qu’à la suite d’un rapport de la Cour des Comptes, la municipalité a choisi de ne plus aider les associations qui disposent d’une trésorerie d’avance. La société d’archéologie a plus de 14000 euros en "magasin". En 2017, elle a réalisé 12310 euros en dépenses et 7531 euros en recettes, d'où un "trou" proche de 4800 euros. L’élue estime que la Communauté d’Agglomération pourrait lui apporter son appui financier, d’autant qu’elles ont en commun la valorisation des aqueducs. Ou alors, précise-t-elle, « vous présentez un projet particulier et la ville y participera ». L’anniversaire des 180 ans tombe à point.

Marie-Line Cheminade explique la position de la mairie
Vive réaction

Ces discussions ont l’heur d’irriter l’ancien trésorier, également chef d’entreprise, qui croit y voir de la mauvaise foi : « comment voulez-vous concrétiser des projets sans fonds de roulement ? C’est normal d’avoir de l’argent d’avance. Je ne comprends pas votre attitude. C’est complément débile ce que vous racontez » lance-t-il à Marie-Line Cheminade. Applaudissements de la salle.
Interloquée, l’intéressée rappelle que l’association n’est pas si mal lotie. Michelle Le Brozec l’admet : « nous sommes logés par la mairie, mais nous ne sommes pas nourris, ni blanchis ! ». Et d’ajouter « la CDA n’a pas prévu de nous verser de subvention »…

Echanges entre l'ancien trésorier de la SahCM et Marie-Line Cheminade
D’un avis unanime et pour fumer le calumet de la paix, les actions porteront sur l’anniversaire des 180 ans de l’association. Pour améliorer ses finances, les cotisations augmenteront de 25 à 30 euros et les conférences pourraient devenir payantes. Des économies seront également recherchées quant au tirage du bulletin qui recense les travaux effectués durant l’année. Bref, l’association s’adapte aux réalités du terrain !…

Michelle le Brozec : « La vie d’une Société d’archéologie de la Charente-Maritime ne s’écoule pas comme un long fleuve tranquille. Pour preuve, l’année 2017 »

• Petit résumé de l’histoire des tailleurs de pierre
L’association « Atelier du patrimoine de Saintonge » a cessé de fonctionner en association. Cette structure fait maintenant partie du service culturel de la ville. L’atelier de  taille de pierre, qui travaille dans la Chapelle des Jacobins, fonctionnait avec l’Atelier du Patrimoine en ce qui concerne la partie administrative. Les tailleurs n’ayant pas souhaité se regrouper au sein d’une association, sont venus frapper à la porte de la Sahcm. Vote majoritairement positif et mise en place de cette nouvelle activité à la SahCM, heureuse d’accueillir ces nouveaux adhérents. D’où la nécessité de modifier les statuts. Ce qui a été fait durant l'assemblée générale.

• Avec la Communauté d’agglomération, l’association travaille au projet de mise en valeur de certains sites de l’aqueduc, afin de les rendre accessibles au public et ainsi créer une dynamique touristique, en partenariat avec la randonnée,  autour de ce monument encore mal connu des Saintais. Les trois premiers sites retenus sont  la Grand Font sur la commune de Le Douhet, de Vénérand et du vallon des Arcs. Les travaux devraient commencer en 2018. Affaire à suivre !

Michelle le Brozec et Marie-Line Cheminade : privilégier l'entente 
entre la mairie et l'association
• Bilan des activités

Les conférences : 

- 4 février - M. Duprat « vivre à la campagne sur le littoral charentais à l’époque romaine »
- 10 mars - En partenariat avec les Amis des musées de Saintes –M. Genty a expliqué que, dès la Renaissance, l’engouement pour l’Egypte était  présent dans les arts décoratifs et allait s’amplifier aux XVIIIe et XIXe siècles. 
- 8 avril – Léopold Maurel  « la villa gallo-romaine de St Saturnin du Bois ».
- 29 avril – M. Tronche « à table avec les légionnaires romains »
- 21 octobre – A. Michaud « des sociétés marginales, juifs et lépreux au Moyen-Age à Saintes »
- 18 nov. M. Petit : Comment les Cimbres, peuple celte ou plutôt germanique, originaire du Jutland au Danemark sont-ils arrivés au pays santon ?

• Les sorties

- 21 mai -  Avec Marie-Hélène Parfait et Murielle Perrin, visite des rues de Saintes à la découverte des constructions réalisées sur des plans de l’architecte Fontorbe.   
- 8, 9 et 10 juin – voyage avec l’Atelier du patrimoine à Bozouls, Rodez et Conques.
- 29 septembre : visite à Angoulême. Découverte de l’exposition sur les dinosaures au musée et de l’exposition du trésor de la cathédrale.

• LES INCONTOURNABLES :

- 17 et 18 juin - Journées de l’archéologie. Samedi 17, descente dans le puits du golf, au trou n° 3,  afin de faire découvrir une galerie de l’aqueduc de Saintes. étaient proposés, sous la tente, une exposition de panneaux expliquant les différents sites et les techniques d’aménagement architecturaux et hydrauliques de ce monument.
- Samedi et dimanche, dans le vallon des arènes, Jean-Pierre-Mary Toublanc, potier professionnel a réalisé une amphore.
- 16 et 17 septembre, les journées européennes du patrimoine. Le samedi, descente dans le puits du golf, et toujours le même intérêt pour cette découverte. Dimanche, visite de la source de  Vénérand et au premier étage du moulin, exposition sur les voies romaines de Saintonge.
Samedi et dimanche, aux  thermes Saint-Saloine, Alain Michaud et Jean-Louis Hillairet ont accueilli les curieux.

• ET ENCORE !

- 10 et 11 juin - Trail des romains. Courses entre Vénérand et le Douhet. Les organisateurs ont souhaité la présence de membres de la société pour accueillir les « coureurs » aux points de passage de l’aqueduc.
- Exposition intéressante sur la céramique au musée de  l’Echevinage – Lucile et Jacques Guérit ont apporté leur concours et leurs connaissances à la réalisation de cette exposition, ainsi que M. Laurenceau. M. Normand a animé quelques visites et le musée a  proposé une nouveauté nommée « Art’apéro », très sympa et convivial.
- 24 septembre : rallye pédestre autour de l’aqueduc organisé par le  Lion’s club  féminin de Saintes. Des membres de la Société étaient présents aux points de passage de l’aqueduc afin d’aider les participants à répondre au questionnaire qui leur avait été remis au départ.
- Fin novembre, présence au salon du livre d’Aulnay. Seul salon pour cette année. Un peu juste, semble-t-il.

• Le travail des groupes :

Le groupe des visites de l’aqueduc :
Une petite équipe, composée d’environ 5 personnes, bientôt 7,  assure ces visites, tant pour les scolaires que pour des groupes adultes. Peuvent être proposées des visites de la demi-journée ou de la journée.

• Le groupe publications :

Le travail avance, lentement, mais surement ….. que ce soit pour les voies romaines de Saintonge ou les monuments disparus de Saintes (couvents). L’un ou l’autre doit être terminé pour 2018.
Le bulletin, c’est aussi une aventure ! Contacter les auteurs, rassembler les textes, les relire et les relire, corriger si nécessaire les fautes d’orthographe, de syntaxe, les retourner aux auteurs pour qu’ils puissent contrôler, les envoyer à la personne chargée de la mise en page, laquelle envoie à l’imprimeur, qui retourne pour relecture et corrections et enfin avoir le plaisir de le remettre !

• Le groupe terrain :

Du fait du projet de mise en valeur et de protection de l’aqueduc, mis en route il y a déjà quelques années et qui se concrétise petit à petit, l’association n’a plus d’autorisations, donc plus de fouilles !
A été mis en place un nouveau groupe de terrain qui concerne un inventaire du petit patrimoine : les fontaines, les lavoirs, les fours, les calvaires, les cadrans solaires par exemple. Ce groupe, sous la houlette de Romain Charrier prend ses marques et commence le travail de terrain.

• La bibliothèque est ouverte le mercredi et le samedi après-midi. N’hésitez pas à venir au siège de la rue Mauny.

• Les projets

- Samedi 5 mai prochain, conférence au Paléosite de Saint-Césaire animée par Christian Vernou. Il  expliquera, dont certains objets archéologiques qui viennent de Saintes, comment on travaille dans un laboratoire de restauration du mobilier archéologique, les techniques de restauration, de conservation et les découvertes qui s’ensuivent.
- Dimanche 6 mai, Christian Vernou présentera à l’Abboutique de l’Abbaye aux Dames les fouilles réalisées en 1986/1987, avec la participation à la truelle, à la brouette et à la pioche, de membres de la Sahcm.
- Les 24, 25 et 26 mai, voyage de trois jours pour découvrir Rennes ! Sur le chemin de l’aller, arrêt au château de Chateaubriant. Au retour, arrêt à l’allée couverte « géante » de la Roche aux Fée à Essé. 
- Les 16 et 17 juin, les journées de l’archéologie. Descente dans le puits du golf le samedi et visite des thermes St-Saloine le dimanche.
- Le 1er juillet, visite de St-Jean-d’Angély. Connaissez -vous son musée, ses hôtels du XVIIIe, son abbaye ?
- Les 8 et 9 septembre , forum des associations avec l’atelier de sculpture sur pierre, nouvelle activité proposée par la Sahcm.

Durant cette année 2018, l’association sera présente pour accompagner la ville dans les fêtes célébrant les 2000 ans de l’Arc de Germanicus. Les festivités débuteront en juillet prochain et dans les mois qui suivront, la ville mettra en place des ateliers de préparation aux fêtes romaines de 2019.   
• L’association fêtera en 2019 ses 180 ans d’existence. « Nous en profiterons pour rappeler son histoire et le rôle qu’elle n’a cessé de jouer pour la conservation et la mise en valeur du patrimoine saintais. Juste pour mémoire, l’Arc et l’amphithéâtre en sont les témoignages » explique Michelle Le Brozec.

• L’aqueduc n’est pas oublié ! Rassurez-vous, la communauté d’agglomération, avec la Société et les instances administratives, œuvre pour que les travaux prévus sur les trois sites retenus, qui sont La Grand Font à Le Douhet, Vénérand et le vallon des Arcs, puissent commencer cette année. Un des sites bénéficiera des premières interventions.

1 commentaire:

Terville simone a dit…

Bonjour
Ne serait il pas possible que l'association cherche des mécènes ,bien souvent les plus râleurs n'habitent pas Saintes.....c'est une querelle
Les collectivités n'ont plus les moyens....melheureusement elles doivent faire des choix.
Un regret ....ces derniers années les elus n'avaient pas conscience de notre richesse archéologique ....que de temps perdu....nous ne sommes pas Pays d'art et d'histoire.,