Dimanche, Jean-Claude Beaulieu est entré dans l’ordre de la Légion d’Honneur. Une médaille qui distingue ses mérites de chirurgien, d’homme politique et de colonel de réserve.
Dimanche, il régnait une joyeuse ambiance dans la salle des mariages où Jean-Claude Beaulieu s’apprêtait à devenir Chevalier de la Légion d’Honneur.
Dans le Who’s Who jonzacais, Jean-Claude Beaulieu, c’est d’abord le chirurgien opérant à l’hôpital de Jonzac et la Clinique Sainte Anne. Heureuse période où les patients avaient le choix entre deux établissements, l’un privé, l’autre public !
Claude Belot, sénateur maire de Jonzac, évoqua sa première rencontre avec le récipiendaire, fraîchement sorti des hôpitaux de Bordeaux. C’était en 1971. Celui qui avait été le plus jeune interne de sa promotion aurait pu rester dans la cité bordelaise où l’attendait « une carrière toute tracée ». Il choisit une autre voie avec sa femme Françoise, anesthésiste : « Nous savons que vous avez laissé à d’autres une brillante carrière hospitalo-universitaire pour privilégier le malade et non les beaux cas anonymes ». Le couple s’est installé à Jonzac « d’un commun accord ». Peu banale et riche en expérience, l’aventure valait d’être vécue. Que ce soit rue Félix Faure ou au C.H., Jean-Claude Beaulieu a soigné tant de patients qu’il est ému quand il reconnaît l’un d’eux au détour d’une réunion publique !
La politique, en effet, est un autre volet de sa vie. Il a d’abord été conseiller municipal de Jonzac, puis conseiller régional (à l’époque Raffarin) avant de devenir député, Dominique Bussereau, dont il était le suppléant, entrant dans le Gouvernement. Aujourd’hui, il a succédé à Claude Belot (lui-même atteint par le cumul des mandats) sur le canton de Jonzac. « Nous nous sommes rencontrés dans les années 1990 durant la campagne des Régionales » se souvient Dominique Bussereau, président du Conseil Général. Les deux hommes ont tissé des liens solides et, détail qui a son importance, ils ont en commun une région d’origine « Payroux dans la Vienne ».
Afghanistan, Kosovo, Tchad, Djibouti, Côte d’Ivoire
A l’Assemblée Nationale, Jean-Claude Beaulieu appartenait à la commission Défense. Et pour cause, il est colonel de réserve. Ce n’est pas un secret pour les journalistes qui ont suivi ses actions en Afghanistan ou à Djibouti.
Son parcours a été décrit par le Général Raymond Wey : « après ton service militaire comme sous-lieutenant à l’hôpital Broussais de Nantes, ton intégration au sein de la réserve militaire, tu aurais pu te contenter d’un itinéraire classique qui mérite toute la reconnaissance de l’institution militaire. Si la France était devenue l’ultime citadelle dans un conflit qui aurait embrasé l’Europe de l’Ouest, hypothèse à laquelle nous croyions à l’époque, tu aurais servi comme chirurgien au sein du 816e hôpital mobile de campagne entre la Fulda et le Rhin ». Fort heureusement, ce conflit a pu être évité, mais d’autres foyers sont apparus : « Le 816e est parti en Bosnie où tu as réussi pleinement le premier engagement opérationnel d’une unité entièrement constituée de personnel de réserve ».
Jusqu’à la limite de son service actif, Jean-Claude Beaulieu a accompagné les troupes engagées en Afghanistan (deux séjours), Kosovo, Tchad, Djibouti, Côte d’Ivoire « où il s’est impliqué dans l’assistance aux populations locales », sans oublier des missions de coopération au Vietnam et en Chine. « Dès lors, comment ne compterais-tu pas au nombre des figures emblématiques qui, par leur engagement sans cesse renouvelé, leur disponibilité sans faille et leur qualité professionnelle, démontrent que les réservistes citoyens sont totalement indispensables au service de santé des armées » déclara le Général Wey avant distinguer Jean-Claude Beaulieu pour ses mérites.
Servir
Emu, Jean-Claude Beaulieu dit combien cette manifestation, dans un monde « marqué par le repli sur soi, l’égoïsme, l’érosion de la certitude du progrès » lui apparaissait « comme un instant privilégié de rencontre où notre sensibilité, qui est source de vie, peut pleinement s’exprimer ».
Il remercia Claude Belot de l’avoir guidé dans la vie politique : « J’ai alors compris combien cet engagement ouvrait une autre dimension, un complément naturel à ma mission de chirurgien », ainsi que Dominique Bussereau dont il apprécie « l’écoute, le dévouement, la chaleureuse et constante amitié, jamais démentie depuis lors ».
Du Général Raymond Wey, à ses côtés dès son engagement dans les opérations extérieures, il souligna l’implication. « Responsable éminent au service de Santé des Armées, mais aussi à la tête du Conseil Supérieur de la Réserve, puis au Ministère des Armées et des Anciens Combattants, tu as su faire reconnaître l’importance des missions accomplies par les réservistes dans des conditions souvent difficiles, mais toujours avec l’idéal de servir dans l’honneur » dit-il.
Et de conclure par ces paroles pleines de sagesse : « Servir au travers de l’engagement politique, de l’engagement professionnel, de l’engagement humaniste, permet ainsi de porter un message de foi en l’homme, dans le respect de l’autre. Je crois profondément que la richesse de l’homme dans sa diversité est un chemin, un idéal à poursuivre plutôt qu’une réalité atteinte. Il faut donc, en dehors de tout esprit polémique, en restant simplement nous-mêmes, chercher ensemble les vérités qui éventuellement dérangent et choisir de bâtir ensemble ».
Cette rencontre se termina par le traditionnel verre de l’amitié. Félicitations à Jean-Claude Beaulieu pour cette distinction, nouvelle étape dans une existence bien remplie.
• Photo de famille :
Aux côtés de Jean-Claude Beaulieu et de sa charmante épouse Françoise, leurs trois enfants : Jean-Philippe, astrophysicien, directeur de recherche au CNRS, patron de la recherche sur les exoplanètes au niveau mondial, son épouse Dara, avocate internationale, Céline qui accompagne les populations émergentes dans leurs projets environnementaux et son conjoint, Francisco, Jean-Yves, chirurgien au CHU de Genève, sa compagne Katia, anesthésiste et la « petite princesse Evelyne » fille de Céline. Les grands-parents de Jean-Claude Beaulieu furent pour lui, dans les temps difficiles de lendemain de guerre, « des guides lumineux » : « Ils m’ont fait découvrir la valeur de l’homme et l’importance du don de soi, au service de l’autre ».
Jean-Claude Beaulieu : « Avec vous, mon bonheur est complet, vous mes amis qui avez toujours été présents à mes côtés, à la Clinique, à l’Hôpital, au Conseil Municipal, à l’Assemblée Nationale, au Conseil Régional, au Conseil Général, au 816ième HMC. Comme l’écrivait Voltaire : Toutes les grandeurs du monde ne valent pas un ami ».
Moment émotion quand Jean-Claude Beaulieu a évoqué l’enfant de Kaboul, « assis dans le couloir de l’hôpital de toile, amputé après un attentat et opéré d’une plaie cranio-cérébrale et à qui nous avions offert un jouet bien modeste : une petite poupée de chiffon … mais … quelle lumière dans ses yeux »…
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