De plus en plus, les femmes veulent apporter leur pierre à l’édifice de la politique locale. Marie Gruel en fait partie parce que la vie du canton est l’affaire de tous.
Pleine de bonne volonté, courageuse, optimiste mais réaliste, elle ne vise pas les hautes marches du pouvoir, la présidence du Conseil général par exemple, mais des actions plus modestes mais ô combien attendues par la population.
Les conseillers élus en mars prochain le seront pour trois ans, en l’attente de l’avènement des nouveaux conseillers territoriaux qui siégeront à la fois au Département et à la Région. Nous n’en sommes pas encore là, c’est pourquoi Marie Gruel, médecin spécialisée dans la maladie d’Alzheimer, nous explique les motivations qui la poussent à s’engager en Charente-Maritime, ce département où les femmes sont peu nombreuses à siéger à La Rochelle.
Jugez-en : sur 51 conseillers généraux, elles ne sont que quatre. Le nombre se passe de commentaires ! Et chacune d’elles l’a emporté de haute lutte, si l’on peut dire, car les campagnes furent animées et les hommes ne leur firent pas de cadeau ! Il s‘agit des rochelaises Marylise Fleuret-Pagnoux (PRG), Dominique Morvant (UMP),
Isabelle Pichard Chauchet (Saintes ouest, PS) et Corinne Imbert, élu du canton de Matha (divers droite).
La liste s’allongera-t-elle en mars prochain ?
Marie Gruel, vous appartenez à la société civile. Médecin, spécialisée en gériatrie, vous vous lancez aujourd’hui en politique alors que les citoyens boudent de plus en plus leurs élus qu’ils accusent de tous leurs maux. Que souhaitez-vous apporter aux habitants du canton de Montendre ?À Montendre, ma famille est connue et je pense particulièrement à mon époux, Jean Claude, qui dirige le laboratoire d’analyses médicales. Moi-même, je suis médecin gériatre et j’ai été nommée à l‘hôpital de Jonzac. Que puis-je apporter au canton de Montendre ? Toute mon énergie, ma bonne volonté, ma sincérité, ai-je envie de dire ! Durant ce mandat de trois ans, je voudrais travailler dans un véritable esprit de partenariat avec les communes du canton. Je n’ai pas d’ambition personnelle démesurée et je vous rassure tout de suite, je ne vise pas la présidence du conseil général si je suis élue ! Je me présente aux suffrages des électeurs sereinement, avec un programme que j’exposerai dans les semaines à venir. Mon objectif est simple : en dehors de tout marchandage, de toute pression, je souhaite que les choses bougent, que le canton avance, qu’il revive en prenant exemple sur le Jonzac actuel. Mon objectif est de faire du canton de Montendre un territoire uni où chacun aura plaisir à se rencontrer et à échanger des idées, sans arrière-pensée ou appartenance politique. C’est ça l’esprit de la démocratie.
Marie Gruel est médecin gériatre à l'hôpital de Jonzac Vous êtes opposée à Bernard Lalande, autrement dit vous vous attaquez à un poids lourd qui dispose de tout un “appareil“ derrière lui. Quand vous avez annoncé votre candidature, des élus de sa majorité vous ont d’ailleurs raillée publiquement. De telles attitudes ne vous font-elles pas peur ?Jamais une femme n’a brigué les suffrages des électeurs sur le canton de Montendre, où l’élu local règne en maître souverain depuis 1995, époque où il a été élu maire quand Pierre Frétel a démissionné. J’apporte une nouveauté et une autre vision des choses. C’est une évidence, les femmes ne sont que quatre à siéger au Conseil général. Et pourtant, les femmes sont partie prenante dans la société. La femme de notre époque travaille, donc elle existe. Active, indépendante, moderne, elle a toute sa place. C’est une femme qu’on respecte parce qu’elle sait se faire respecter par son esprit responsable, dans sa profession, son rôle d‘épouse et de mère de famille, fière de ses enfants. Personnellement, je veux être la représentante des femmes du canton de Montendre. Celles qui sont dans la difficulté et veulent s’en sortir, je les aiderai à se battre pour accéder à une vie meilleure. Rappelons que les femmes n’ont obtenu le droit de vote qu’en 1945, grâce à Charles de Gaulle…
Vous êtes médecin. Parlez-nous de votre engagement professionnel ?En effet, je suis médecin et j’ai obtenu plusieurs diplômes universitaires car il est bon et utile de progresser dans sa profession. En plus de mon doctorat de médecin, j’ai fait une spécialité en gériatrie et gérontologie. J’ai obtenu un diplôme en soins palliatifs à la Faculté de Bordeaux, en nutrition de la personne âgée à la Faculté de Clermont-Ferrand et de la maladie d’Alzheimer à la Faculté de Poitiers. Je suis actuellement inscrite à la Faculté de Paris Descartes pour un nouveau diplôme sur l’éthique et les soins aux patients atteints d’Alzheimer. J’occupe actuellement les fonctions de médecin hospitalier gériatre à l’hôpital de Jonzac. J’ai toujours aimé le travail en équipe avec les soignants et le service administratif. J’ai collaboré, avec le Conseil général de Charente, à l’élaboration du schéma départemental de la personne âgée et dans de nombreux groupes de travail avec la DDASS et l’ARS (Agence Régionale de Santé).
Pourrez-vous concilier vos engagements professionnels avec la politique ?Le travail ne me fait pas peur ! J’ai toujours été une femme engagée dans les missions qui m’ont été confiées. Depuis les dernières élections, je suis élue au conseil municipal de Montendre, discrète mais investie, comme membre du CCAS en particulier.
Le pourquoi de ma candidature aux Cantonales ? C’est le dynamisme de la Charente-Maritime qui dispose d’un budget plus important que celui de la région Poitou-Charentes. Le département est tourné vers l’avenir, la modernité. Mon engagement m’a permis de rencontrer des personnes formidables qui œuvrent déjà pour cette terre qui est la nôtre. Je pense à Dominique Bussereau, Jean-Claude Beaulieu, Corinne Imbert, Francis Savin, Daniel Laurent.
Préparer des Cantonales est un travail d‘équipe. Je remercie tous ceux qui m’aident, c’est un plaisir de travailler avec eux. Le canton de Montendre a cette particularité d’être très rural autour de son chef-lieu, il doit donc évoluer en tirant parti de ses atouts. Sa position stratégique, à proximité de la Gironde, ne doit pas en faire une région-dortoir de Bordeaux. Si je suis élue, mon objectif sera de redynamiser l’emploi, de faire venir des entreprises, de les aider à progresser et à perdurer, quelles que soient leurs tailles respectives. C’est pourquoi il faut développer les zones d’activités près des grands axes routiers, avec accès à internet haut débit. Si nous unissons nos efforts avec l’ensemble des collectivités territoriales, si toutes les communes du canton de Montendre se mobilisent, nous pourrons nous donner les moyens d’entreprendre et de concrétiser nos projets. Il est important d’avoir une vision à long terme.
Quelle est la vôtre ?Mon souhait est de réfléchir avec toutes les communes afin de définir les grands axes de notre action. Chaque commune a ses particularités, ses richesses à mettre en valeur, ses projets à concrétiser. De nombreuses communes s’investissent dans les domaines culturels et associatifs. Il faut également les aider à résoudre leurs difficultés : accès internet pour tous au même coût, construction de lotissements, valorisation des sites. Montendre est une ville qui a des atouts patrimoniaux dont son fameux castrum ou les halles, sans oublier son église à restaurer et la salle des fêtes à aménager. En Saintonge, nous avons la chance d’avoir une architecture religieuse fort intéressante. Nos églises romanes, souvent désaffectées mais pleines de charme, peuvent accueillir des manifestations, expositions, concerts, conférences et renouer avec cette fraternité qui constitue leur existence première. Les idées ne manquent pas, il y a tant à faire… Comme je suis d‘un naturel optimiste, je suis prête à relever ce formidable challenge !
Présentez-nous votre suppléant ?
Mon suppléant est Julien Geay, un jeune agriculteur issu d‘un milieu que je connais bien puisque j’ai grandi à la campagne, dans le Sud Saintonge. Il est membre du bureau de la Chambre d’Agriculture 17 et ancien président des Jeunes Agriculteurs, impliqué dans l’aide à l’installation des jeunes agriculteurs. Après les élections régionales, c’est la seconde fois qu’il se présente aux suffrages des électeurs. Ensemble, nous pouvons, avec les habitants, faire avancer le canton comme l’ont fait des cantons proches. Nous aimons le canton de Montendre, c’est pourquoi nous avons de l’ambition pour lui. Nous avons nos racines dans ce territoire qui nous est cher et nous voulons le faire avancer avec tous ceux qui voudront marcher à nos côtés.