mercredi 22 décembre 2010

Judith Rapet à l’assaut
des moulins de Montendre !


Judith Rapet n’arrête pas. Après avoir mis en scène son aïeule préférée, Michèle Garnier, elle vient de faire une infidélité au roman historique en dressant l’inventaire des moulins de la région de Montendre. Son livre était présenté mardi soir au centre culturel François Mitterrand.

Judith Rapet aux côtés de Michel Teodosijevic (éditeur). Stany Zarkowski a réalisé les jolies illustrations).

Jupe ample, corselet emprisonnant une blouse blanche, Judith Rapet semble sortir d’un tableau de Chardin. Cette préférence pour le temps d’avant, elle ne l’affiche pas seulement dans sa tenue vestimentaire. Les romans qu’elle a écrits ces dernières années ont pour époque le XVIIIe siècle.
En devenant romancière, ce professeur de piano a trouvé un épanouissement qui lui donne envie d’avancer sur le chemin de l’écriture. Les titres se succèdent.

Son dernier livre, présenté en début de semaine à Montendre, s’écarte de la Révolution française pour privilégier “le petit patrimoine régional“. Devant un public nombreux, elle a détaillé le fruit de son travail aux côtés de son éditeur, Michel Téodosijévic, éditeur au “Passage des heures“, association dont le siège est à Saint-Savinien.

Comme Don Quichotte, Judith Rapet est donc partie à l’assaut de moulins de la région qui contribuaient à l’économie rurale. Édifiées sur les collines ou en bordure de rivière, où certaines roues sont encore visibles, ces structures emblématiques appartenaient à l’univers des villageois.


Vingt ans de travail

Il y a plus de vingt ans qu’elle a commencé ce recensement avec sa cousine Éliane Fedon. « Nous avons fait nos généalogies et, parmi nos ancêtres, figuraient des familles de meuniers » explique-t-elle. De là à se prendre au jeu, il n’y avait qu’un pas.
Sur ce chapitre, les archives de La Rochelle (actes notariés, réglementation) ont été bien utiles ainsi que les jugements relatifs aux procès et querelles de voisinage. Ces différends permettent aux historiens d’obtenir moult détails sur le quotidien.

Si Vallet et Chardes n’avaient ni moulin à eau, ni moulin à vent, certaines communes en comptaient plusieurs. Les exploitants étaient parfois nombreux, mais ceux qui détenaient la plus grosse part étaient en général bien lotis. Au fil des pages, vous ferez la connaissance de Jean Cornette du village de chez Roussaud, à Bran, ou de François Héraud et Jean Nouhet, meuniers à Expiremont. Quelques généalogies de meuniers ont pu être établies. Messac était largement dotée avec cinq moulins à vent et trois moulins à eau.

Meunier, tu ne dors pas !

Cette étude est un regard sur l’histoire du terroir. Car les techniques ont évolué ! Fini le refrain “meunier, tu dors“, la farine se fait ailleurs. Désormais, pour trouver un moulin qui fonctionne, il faut se rendre à Jonzac, au Cluzelet !

Ce livre, qui est à découvrir, pourrait être suivi d’une “enquête“ semblable sur le canton de Montlieu. L’an prochain, Judith Rapet se consacrera au passé de Montendre à travers cartes postales, photographies anciennes et autres documents, allant de la fin du XIXe siècle à 1950. « Il s’agira d’une sorte d’album comparable à celui qui a été publié sur Baignes » souligne-t-elle. Le Passage des Heures s’est spécialisé dans ces tirages qui ravivent la mémoire des habitants. Une jolie façon de rendre hommage à nos ancêtres saintongeais.


Séance de dédicaces

• La municipalité de Montendre et la CDCHS ont soutenu financièrement cette histoire des moulins. En vente dans toutes les librairies. Bernard Lalande, maire, a souligné l’intérêt que présente le livre de Judith Rapet. Il apporte un éclairage sur le petit patrimoine.

Judith Rapet aux côtés de Stany Zarkowski, illustrateur, et de Marie Gruel.

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