lundi 27 décembre 2010

Jonzac :
Élu premier adjoint,
Christophe Cabri succède
à Jean-Claude Texier

• Eau de source en bouteilles : l’opposition demande une suspension de séance

En période de fêtes, les journalistes ont une hantise : que la vie locale tourne au ralenti. Et les voilà, abandonnant leurs plumes à la mélancolie, entre sapin et étoile des neiges ! La ville de Jonzac possède un avantage. En créant l’événement, elle anime les rubriques des journaux. L’actualité devient alors une "source" riche en projets présentés par la municipalité. Ils ne manquaient pas lundi dernier au conseil.

Avant d’en commenter les points principaux, le volet politique à retenir concerne la désignation du nouveau premier adjoint qui remplace Jean-Claude Texier, disparu brutalement en septembre. « Nous sommes toujours en deuil » avoue Claude Belot.
De nombreuses personnes se demandaient qui lui succéderait, le poste étant suffisamment “stratégique“ pour retenir l’attention. Elles misaient sur un élu de longue date en qui le sénateur-maire aurait confiance. Des noms étaient avancés. Des “classiques“ comme Christian Balout ou Madeleine Perrin qui savent comment faire tourner la boutique. Ayant à faire leurs preuves (ce qui n’est pas un défaut puisque l’expérience s’acquiert avec le temps), les nouvelles recrues semblaient improbables.

Erreur ! Il faut toujours se fier aux signes annonciateurs. Élu à la mairie de Jonzac en 2008, Christophe Cabri a le vent en poupe. Depuis quelques semaines, ce jeune conseiller, cadre commercial dans un groupe de presse, occupe le siège laissé vacant par Jean-Claude Texier à la CDCHS. Il est proche du premier magistrat dont il partage, dit-on, les centres d’intérêt. Une proximité qu’ignore l’un de ses collègues, Jean-Charles Chapuzet qui, lui, goûte à la tiédeur du placard. L’affaire n’est pas un scoop : pour avoir tenu tête au sénateur maire, le responsable des foires et marchés ne serait plus convié à certaines réunions. Situation qui ne semble pas émouvoir ses collègues…

Au centre, Christophe Cabri. Devant à gauche, Jean Charles Chapuzet

L’histoire est éternelle : pendant que les uns avancent sur l’échiquier, les autres restent immobiles, selon le bon vouloir du maître de céans…


« Ce n’est pas facile de travailler avec moi »

L’élection de Christophe Cabri au poste de premier adjoint a donc eu lieu lundi soir. Il a obtenu 20 voix contre un bulletin pour Christian Balout et les six blancs de l’opposition. Simple conseiller, cette ascension au sein de l’équipe municipale est remarquable.
« Une promotion exceptionnelle qui n’est pas canapé ! » plaisantent les observateurs. Secrétaire de séance, Jean-Charles Chapuzet a assisté au vote sans sourciller.

En choisissant un représentant de la nouvelle génération, Claude Belot a démontré qu’il avait entendu certains messages. En effet, il lui a souvent été reproché de ne pas préparer la relève.
C’est maintenant chose faite puisque Christophe Cabri peut être considéré comme un poulain potentiel, même si sa nomination au poste de premier adjoint n’entraîne « aucun remaniement ». Le nombre d‘adjoints reste à huit et Gilles Clavel, au nom de l’opposition, a rappelé que « la gauche restait étrangère à toutes ces manœuvres ».

Christophe Cabri a reçu sa nouvelle mission comme un cadeau de Noël. Claude Belot lui a remis sa feuille de route : « A ton âge, on essaie d’apporter des idées neuves. Ce n’est pas facile de travailler avec moi, je suis assez exigeant. Je veux que les élus soient performants. Tu apprendras. Tu sais à quoi tu t’exposes, mais tu as toutes les qualités requises. Tu appartiens à l’équipe de la relève ». L’intéressé était visiblement ému : « Je sais que ce n’est pas facile de travailler avec vous, je confirme ! Je vais tout faire pour être à la hauteur de la tâche confiée. La mairie, c’est un travail d’équipe ».
Christophe Cabri, en homme avisé et perspicace, a compris que derrière les honneurs et des flonflons, il avait un défi à relever et qu’il serait largement exposé. Ceci dit, un tel challenge est formidable à vivre ! On notera l’unanimité qu’il a recueillie auprès de ses colistiers (à une voix près).

Les opérations de dépouillement conduites par Barbara Lachamp et Hélène Dubus Héraud, sous l'œil attentif de Claude Belot

Vote à bulletins secrets


Au-delà cet épisode, apparaissent les élections municipales de 2014. Que Claude Belot (à la mairie depuis 1977) prépare sa succession est naturel. Il sera alors âgé de 78 ans et les rênes de la ville de Jonzac seront convoitées. Si Christophe Cabri est appelé à conduire la liste de la majorité sortante, que fera Jean-Charles Chapuzet ? S’allier avec lui ou composer sa propre formation ? Il est trop tôt pour le dire, mais il ne compte pas rester les bras ballants, de même que la gauche qui fera sans doute une ouverture vers le centre.
Attendre et voir, selon le vieil adage…

• Commercialiser l’eau de source de Jonzac : « ça vaut un deuxième casino » estime Claude Belot

La délégation de service public du marché de l’eau potable sur Jonzac, confiée à Veolia, arrive à son terme en mai 2011. Logiquement, la mairie lance un appel d‘offres, puis elle désigne le nouveau délégataire (choisi entre Veolia, la Saur et la Lyonnaise) qui est en général le moins disant. Or, Claude Belot se trouve dans une situation particulière. Une idée a germé qui pourrait rapporter gros à la ville, celle de commercialiser l’eau de Jonzac, « sans nitrates, ni pesticides », issue d’une nappe située à 350 m de profondeur. « Pour nos besoins, nous utilisons 450,000 m3. Nous pouvons en produire cinq fois plus ». Afin de mener à bien ce projet ambitieux, la mairie doit garder les coudées franches, c’est-à-dire rester propriétaire de l’eau, sans dépendre d’une société intermédiaire. « Vendre de l’eau de source serait une bonne affaire, ça vaut un deuxième casino » explique le maire qui reste prudent. La question mérite donc d’être approfondie en tenant compte de tous les avis.

La gauche demande une suspension de séance

Pour sa part, il souhaiterait lancer un marché de services. Un distributeur d’eau est sur les rangs, mais nous ne sommes qu’au stade de l’approche. Il est important, souligne Emmanuel Arcobelli, « de ne prendre aucun risque, pour éviter les recours » (retirer un marché à une société d’exploitation peut conduire à des histoires compliquées, comme ce fut le cas à Royan). « Inutile de se tirer une balle dans le pied » admet Claude Belot.
La création d’une régie publique serait séduisante. Cependant, l’embouteillage et la vente de l’eau sont des métiers spécifiques et la commune de Jonzac ne possède pas vraiment de connaissance en la matière.


Attentifs aux propos du maire, les élus de l’opposition demandent une suspension de séance. Après concertation, ils se rangent de son côté. Une fois n’est pas coutume ! En début d’année, le conseil lancera une consultation auprès de différentes sociétés susceptibles d’être intéressées par la vente de l’eau de source de Jonzac. Si aucun résultat n’est probant, la DSP sera renouvelée car il faut bien que les Jonzacais aient de l’eau au robinet. La Gauche est favorable à une régie qui entraînerait une baisse appréciable des factures d’eau.

« Donnons-nous le temps de prendre une décision sereine » conclut le premier magistrat.
Sur le marché national, la société leader de l’eau de source est Cristaline. Son propriétaire, Pierre Castel, a cédé 49 % des parts au groupe japonais Otsuka.


• Madame Cinéma s’appelle Christelle
Le renouveau de Télé Jonzac ?


L’équipe municipale compte une Madame Cinéma en la personne de Christelle Brière. C’est elle qui suit le dossier de l’évolution du Familia et son passage au numérique (avec ses nouvelles technologies, dont des lunettes en 3D fournies aux spectateurs). Le coût de cet investissement est de 188 988 €, financés par la Région, le Département, Cinélia, CNC et la commune de Jonzac.

Claude Belot souhaiterait remettre au goût du jour le principe de Télé Jonzac qui faisait un tabac autrefois. C’était simple : Jean-Marie Grasset (qui travaillait aussi pour FR3) filmait les événements et une équipe s’occupait du montage. Suivait une soirée projection, ouverte au public. Ces rendez-vous sympathiques se sont arrêtés faute de combattants.
Un renouveau s’annonce. La société Mativi, qui réalise une télé sur le net, offre une opportunité. Financée en grande partie par des subventions publiques (Conseil général), elle pourrait mettre une partie de ses rushes à la disposition de la ville de Jonzac, voire du territoire de la CDCHS. Mises en scène, ces actualités locales seraient diffusées au Familia. L’idée est intéressante si tout le monde joue le jeu.
Comme pour les bulletins municipaux (financés par l’argent du contribuable), que certains maires utilisent afin de vanter leurs immenses mérites, il faudra veiller à la manière dont est traitée l’information. Si l’info reste objective, elle sera la bienvenue sur grand écran !

• Aménagement du chemin de ronde et des galeries noires



Présentée par Barbara Lachamp, cette valorisation concerne le chemin de ronde et la partie dite des “galeries noires“. L’objectif est la découverte du patrimoine médiéval de Jonzac à travers ces ruelles secrètes situées en contrebas de la place du château jusqu’à la hauteur de la Porte de ville. Seul hic, avec le temps, certains propriétaires ont annexé le sentier qui serpente dans les jardins, près de la Seugne. Or, souligne Claude Belot, « ce chemin de servitude reste public, le texte est imprescriptible ». Si elle n’a pas eu lieu, une réunion avec les riverains devrait clarifier la situation. Pour des questions de sécurité, des grilles seront posées à l’entrée de chaque accès. Elles seront fermées la nuit. Une passerelle légère, conduisant à l’île de la Seugne, pourrait être construite.


Le coût des premières restaurations (protection de la chaussée, restauration de la fontaine, éclairage public, grilles) est estimé à 13 700 euros. Ouverture au printemps 2011. En attendant, si ces ruelles vous intéressent, vous pouvez les apprécier en l’état (descendre par la petite rue, le long des Folies Berbères).

Le sentier a été fermé par des grilles...

• Un champ de panneaux photovoltaïques, route de Montendre


A Jonzac, l’extraction de la pierre, de bonne qualité, se poursuit. De cette activité, découle une réalité : les terrains situés au-dessus de cavités sont inconstructibles. Par ailleurs, les dites cavités abritent des chauves-souris protégées et les sites sont classés en zones Natura 2000. Claude Belot vient donc d’avoir une idée (encore !) pour le secteur de la Maladrerie (route de Montendre) qui réunit une dizaine d’hectares, à l’exception d’une petite partie destinée aux terres agricoles : y installer un champ de panneaux photovoltaïques puisqu’un transformateur est situé non loin. Nécessaire, une modification du PLU sera lancée.

En ce qui concerne le photovoltaïque, la poule aux œufs d’or semble s’éloigner. EDF n’a plus l’obligation qu’elle avait d’acheter une énergie de source renouvelable à un prix supérieur au prix de revient de sa propre électricité, notamment d’origine nucléaire. En effet, pour obéir à la directive européenne qui impose l’installation, dans chacun des pays membres, d’une source d’énergie renouvelable (éolien, photovoltaïque notamment), le gouvernement français avait imposé à EDF le rachat de cette électricité à un prix fixé par lui, permettant d’amortir les investissements. C’est dans ces conditions que de très nombreuses sociétés ont offert aux particuliers l’équipement photovoltaïque (toits, sol ou bâtiments agricoles). Bien entendu, le prix payé par EDF est répercuté sur l’ensemble des factures des particuliers. D’où leur mécontentement…

Devant le succès de cette politique, mais aussi face à son coût important, l’État a subitement changé les règles du jeu, se donnant trois mois pour étudier la situation. Cela pour effet de déstabiliser toute la filière…

Aucun commentaire: