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lundi 18 mai 2009
Questions à Hervé Morin, ministre de la Défense
De passage à Saint Aigulin, Hervé Morin a répondu à nos questions
Mourir en Afghanistan : de nombreux Français ne comprennent pas que des soldats puissent perdre la vie au Proche-Orient...
On constate qu’il y a de moins en moins de compréhension de ce qu’est la culture militaire. Pour les militaires, c’est totalement dans le contrat. Leur métier est un engagement, une vocation qu’ils accomplissent avec passion et générosité. Ils savent que ce métier n’est pas comme les autres et qu’il peut les conduire à la mort, au sacrifice suprême. Ce sentiment est totalement intégré dans la communauté militaire. Cela n’empêche pas de tout mettre en œuvre pour assurer leur sécurité en déployant des moyens importants.
Cependant, il est vrai que les Français, ne côtoyant pas la communauté militaire, font part d’une certaine incompréhension face aux événements.
Après le décès des soldats français, en août 2008, le manque de moyens a été souligné. Le ministère de la Défense a-t-il tenu compte de ces observations ?
Nous avons augmenté un certain nombre d’équipements, mais vous pourrez déployer tous les moyens technologiques de la terre, drones, hélicoptères, matériels de surveillance, vous n’empêcherez pas la surprise d’un guet-apens dans la montagne avec des hommes qui attendent cachés...
Il y a huit ans que les forces de l’Otan sont en Afghanistan. Or, loin de se réduire, la présence des Talibans, repoussés vers les zones tribales, se trouve renforcée au Pakistan. Quel est votre point de vue à ce sujet ?
En Afghanistan, nous assurons la lutte contre le terrorisme en redonnant les conditions de la paix à la population. De plus, se joue en Afghanistan un élément majeur pour notre propre sécurité à travers la stabilité de cette partie du monde. Il ne faut pas oublier qu’à proximité, se trouvent l’Iran et le Pakistan, pays où l’on observe une montée des Talibans. Notre présence dans cette partie du monde se justifie pleinement car les Talibans veulent reprendre l’Afghanistan qu’ils ont perdu en 2001.
En Afghanistan, notre action est également humanitaire. Le nombre d’enfants scolarisés est passé de 900 000 à six millions dont 1,5 million de filles. Il n’y en avait aucune, il y a huit ans...
Où en est le projet de regroupement du Ministère de la Défense sur le site de Balard ?
Les états-majors et des administrations centrales seront effectivement réunis sur un seul site, à Balard dans le XVe arrondissement. Nous ferons un geste architectural majeur. Pour nous, cet aménagement sera le moyen de travailler plus collectivement puisqu’il suffira, par exemple, aux chefs d’état-major de l’Armée de Terre de franchir un couloir pour entrer dans les services de l’Armée de l’Air. Le travail sera collégial et, de plus, ce regroupement permettra des économies de fonctionnement sur les états majors centraux.
Environ 10 000 personnels militaires et civils seront réunis au final sur la totalité du site, y compris l’actuelle Cité de l’Air.
Hervé Morin : « Je suis maire d’un village et je sais ce qu’est appartenir à une communauté. Dans la vie d’un homme, il y a des cicatrices profondes. Parmi elles, se trouvent les dix soldats morts en Afghanistan en août 2008. Je pense aussi à l’accompagnement des familles, leur peine, leur douleur, leur révolte. Nul ne peut être indifférent ».
26 soldats français morts en Afghanistan :
Avec le décès d’un caporal du 27e bataillon de chasseurs alpins (27e BCA) tué par un tir de roquette dans l’Est de l’Afghanistan, le nombre de soldats français morts en Afghanistan est de 26 depuis l’arrivée des premiers contingents, en janvier 2002.
La France compte 2 800 soldats dans cette partie du monde, déployés au sein de la Force internationale d’assistance à la sécurité de l’Otan.
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