Dimanche, la joie de Jean Rouger était éclatante. À Saintes, il a réussi à aligner une gauche plurielle dans la tradition avec les socialistes, les écologistes et les communistes. Cette liste a remporté la victoire aux municipales en obtenant 49,20% des suffrages. Reste un différend avec les PRG, dont le chef de file, Philippe Callaud, était soutenu par l’ancien maire, Michel Baron. Confiant, Jean Rouger veut en finir avec ces vieilles querelles...
Jean Rouger, vous serez élu vendredi après-midi maire de Saintes. Après les événements de 2001, vivez-vous cette réussite comme une revanche ?
Non, ce n’est pas une revanche. Je suis très heureux à titre personnel parce que j’ai participé à la reconstruction, avec toute mon équipe, de la gauche saintaise.
Ces dernières années, elle avait un peu implosé et ses cicatrices étaient nombreuses. Nous avons présenté un vrai projet validé par une majorité d’électeurs.
Une page se tourne aujourd’hui. Il est temps d’en finir, en effet, avec cette “ambiance“ entretenue par quelques personnes qui ont cherché à compliquer la situation.
Cependant, le mouvement a été moins important qu’en 2001...
L’ère Baron s’achève-t-elle à Saintes ?
Je le souhaite, mais c’est à lui qu’il faut le demander. Je pense qu’elle s’est terminée à partir du moment où il a décidé de partir. Avant la fin de son dernier mandat, rappelez-vous qu’il a quitté Saintes pour s’installer ailleurs. Il y a des deuils qui sont difficiles à faire et des gens qui sont compliqués dans leur tête...
Tout cela appartient désormais au passé. Maintenant, c’est à notre équipe d’écrire l’avenir de la ville et, d’une manière globale, celle de toute l’agglomération qui réunit quelque 60.000 habitants. Les élus n’ont pas d’autre choix que de se positionner dans cette perspective. La municipalité travaillera étroitement avec la CDC du pays santon et la Saintonge Romane parce ces structures sont importantes pour le développement de la région. Nous serons critiques au bon sens du terme, c’est-à-dire que nous agirons avec rigueur dans l’objectif d‘un élargissement et d’un enrichissement qui profiteront à l’ensemble des habitants, et non pour conserver des prérogatives. Nous avons été élus pour être au service de Saintes et des Saintongeais.
Deux élus du Modem siégeront au conseil municipal. Ferez-vous une ouverture vers eux ?
Je m’efforcerai d’avoir une politique d'ouverture vis-à-vis de la liste de Bernadette Schmitt et du Modem dans la mesure où ces élus accepteront de s’associer au travail et aux projets. S’ils veulent participer, ils seront associés à la gestion de la ville. J’agirai avec eux comme avec les membres de mon équipe : on entre, on travaille et on a sa place !
Quelle est votre position vis-à-vis de Philippe Callaud ?
Il est absent pour l’instant. Je ne l’ai pas rencontré si ce n’est pour cet accord qui consistait en un désistement en faveur du mieux placé pour le second tour. Je crois que dans la situation actuelle, il y a une clarification à faire. Philippe Callaud doit gérer la contrariété qui découle de son choix de ne pas s’être associé à la liste de gauche. En 2001, j’ai moi-même traversé une épreuve difficile. Douloureuses, ces situations personnelles ne se gèrent pas rapidement. Il faut un peu de temps, de réflexion, et parfois il faut se faire aider pour prendre le recul nécessaire par rapport à ce que l’on appelle une défaite...
Le territoire est une préoccupation importante, c’est pourquoi je vais me pencher sur le PRU avec la Communauté de communes du pays Santon. Il s’agit d’aborder le territoire d’une manière patiente, rationnelle, au bénéfice de tous les habitants. En ce qui concerne le Programme de rénovation urbaine, un bilan annuel sera dressé prochainement. Nous verrons où nous en sommes et pourrons l’adapter, à mon sens, d’une manière plus rigoureuse et plus urbaine.
Photo 1 : Jean Rouger retrouve son fauteuil de maire.
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